La résistance républicaine en Lot-et-Garonne

La résistance républicaine au coup d’Etat du 2 décembre 1851 de Louis Napoléon Bonaparte en Lot-et-Garonne

par Bertrand Carbonnier

mémoire de maîtrise sous la direction de Bernard Lachaise et Christine Bouneau

Université de Bordeaux 3 – juin 2001

Partie II : Le déroulement du mouvement insurrectionnel Chapitre V : La situation à Marmande et à Villeneuve-sur-Lot

 

 

A) La sortie des républicains marmandais

 

 

 

Du 5 au 7 décembre, François Basile Peyronny a organisé différentes revues dans les rues de la ville. Les personnes possédant un uniforme l’ont revêtu mais la plupart est venu avec leurs costumes quotidiens, la blouse, le gilet, la veste… Certains ont paradé avec leurs armes de service et d’autres avec des fusils de chasse. La grande majorité de ces gens sont originaires des communes alentours. En fait, Peyronny et le conseil municipal ont voulu gagner du temps pendant ces deux jours en attendant des nouvelles d’Agen, de Bordeaux et de Paris pour les rassurer. Organiser des défilés dans les rues permettait dans leur esprit le maintien de l’ordre tout en canalisant la population très versatile durant ces journées[1]. Néanmoins, le comité insurrectionnel n’a pu empêcher que s’élèvent des voix discordantes les enjoignant d’ordonner une marche sur Agen. Ainsi, des émissaires arrivés de Langon et La Réole ont soutenu cette proposition[2]. Le commandant des gardes nationales Peyronny a aussitôt refusé ce projet en disant une nouvelle fois que son unique souci était la paix publique.

 

Dans la soirée du 7 décembre pendant qu’une partie de la population s’agitait toujours en stationnant sur les places et en tirant des coups de fusil, l’abattement général gagnait Vergnes et ses adjoints du conseil municipal. Les nouvelles apportées par le courrier étaient décevantes pour eux. Une dépêche arrivée à dix heures du soir en provenance de Paris leur a annoncé la réussite totale du coup d’état dans la capitale. Louis Napoléon Bonaparte n’était non pas emprisonné à Vincennes mais à l’Elysée où il continuait à diriger.

 

De surcroît, Paul Vergnes sait que des troupes arrivent depuis Bordeaux sur la demande du sous-préfet, Pellenc et du maire Duffour pour mettre un terme à l’insurrection. Après avoir reçu Pellenc, le général d’Arbouville avait envoyé celui-ci rejoindre le lieutenant de gendarmerie Flayelle et ses trente-trois hommes à La Réole attendre le déroulement des événements. Au même moment le général d’Arbouville accompagné par Duffour embarquait des troupes de ligne sur un bateau à vapeur pendant que des cavaliers et de l’artillerie se dirigeaient sur Marmande par voie terrienne. Ces nouvelles ont entraîné un début de dispersion du mouvement insurrectionnel. Déjà, Bacarisse a quitté son uniforme de commandant de la garde nationale et s’est enfui. Peu après, Vergnes et Peyronny ne sachant plus quelle stratégie adoptée ont donné leurs démissions et sont partis se cacher. Tout semblait fini.

 

Pourtant, il restait sur la place d’armes des groupes nombreux extrêmement animés. Jouffreau de Miramont-de-Guyenne et Séré de Samazan criaient : « A la trahison ! » Ils disaient également : « Ils sont venus nous chercher et ils nous abandonnent. »

 

 

Le 8 décembre vers deux heures du matin, un dénommé Castaing, ancien employé des ponts et chaussées de Nérac est arrivé depuis La Réole où il habite.

 

Castaing accompagnait un homme avec les yeux bandés. Devant les insurgés massés autour de lui, ce dernier prétendait avoir vu la troupe en provenance de Bordeaux sur le bateau à vapeur. Il a affirmé que « celle-ci est peu nombreuse et qu’avec les forces dont l’insurrection dispose la troupe peut être défaite ». A ce récit, Jouffreau et Séré se sont détachés du rassemblement puis se sont dirigés au domicile de Vergnes où dormait aussi Peyronny. Les deux hommes se sont levés puis ont été menés sur la place de la mairie au cri de « Vive la République ! »[3]

 

Peyronny a décidé de marcher au-devant des troupes supposées devoir débarquer à Couthures-sur-Garonne à huit kilomètres à l’Est de Marmande.

 

Peyronny donne l’ordre également de battre la générale pour informer la population.

 

Laffargue dit Pibes est envoyé pour sonner le tocsin. Les insurgés criaient « »Aux armes » dans toutes les rues de la ville et frappent à toutes les portes pour recruter.

 

A trois heures du matin ce sont près de mille personnes armés de fusils, de faux, de bâtons qui se rassemblent sur la place de Lestang. Le rassemblement s’est ensuite rangé en colonne et Peyronny a donné l’ordre du départ. La colonne s’est mise en marche en chantant la Marseillaise et le Chant du départ. Il n’y a rien à signaler sur le trajet entre Marmande et Couthures-sur-Garonne.

 

Peyronny a le commandement. Il porte une casquette en peau de loutre sur la tête, un sabre, un fusil et sa croix d’officier de la légion d’honneur.

 

Vergnes armé d’un fusil marche à côté de Laffiteau. Arrivés à Couthures-sur-Garonne, les hommes y ont laissé un détachement d’une trentaine d’individus armés placés, ici, en vue d’interdire toute arrivée d’adversaires arrivant dans cette direction. Puis Peyronny a décidé de poursuivre jusqu’à Sainte-Bazeille. Une heure après, la troupe républicaine qui a perdu quelques éléments en cours de route est à pied d’oeuvre. Détail météorologique important, un brouillard épais recouvre alors tout le canton ce qui rend impossible la visibilité à plus de trente mètres.

 

Séré-Lanauze a été envoyé en éclaireur sur l’embranchement de la route de Castelnau-sur-Gupie peu après Sainte-Bazeille ; celui-ci revint en toute hâte car il a entendu à cet endroit des bruits de galop se rapprochant de plus en plus.

 

Il s’agit d’une trentaine de gendarmes commandée par le lieutenant Flayelle partie de La Réole en même temps que la colonne marmandaise. Ces hommes se dirigeaient sur le même point pour protéger le débarquement des troupes à Sainte-Bazeille.

 

La gendarmerie marche donc à la rencontre de la colonne insurrectionnelle sans le savoir.

 

Bientôt, les deux camps se trouvent à une cinquantaine de mètres l’un en face de l’autre mais sans pouvoir pour autant se distinguer à cause du brouillard. Le commandant Peyronny a placé ses hommes des deux côtés du chemin et sur le chemin-même. Puis il a lancé les sommations réglementaires et a crié « Qui vive ! ».

 

La réponse a été immédiate puisqu’une grêle de balles s’est abattue sur le bataillon marmandais qui a vite compté plusieurs blessés. Peyronny a échappé de peu à la mort puisqu’une balle est venue trouer sa casquette en peau de loutre[4].

 

Quand le nuage de fumée s’est dissipé, les hommes de la colonne s’aperçurent que ce qu’ils ont pris pour un escadron de la cavalerie est en fait un détachement de gendarmerie, qui, après avoir reçu la première décharge tirée par les Marmandais a tourné bride et s’est enfui. Les gendarmes ont laissé sur le champ de bataille le maréchal des logis touché à la cuisse et deux chevaux tués ou démontés. Un silence étrange a commencé à régner parmi les insurgés marmandais. Beaucoup d’entre eux n’ayant jamais vu le feu dans aucun combat ont été saisis de terreur à la première détonation entendue. Ces hommes estiment que le détachement rencontré n’est que l’avant-garde de troupes plus aguerries, plus disciplinées qui accourent vers eux. Le détachement mis en place à Couthures-sur-Garonne a quitté son poste puis est venu se joindre à la colonne dès les premières décharges entendues. Mais cela n’a pas empêché les débuts de la débandade des insurgés qui un par un s’enfuyaient.

 

Le long de la route, les hommes ont jeté leurs armes dans les fossés, dans les haies, dans les champs… Au total ce sont près de trois cents sabres, mille deux-cents fusils ou pistolets ainsi qu’une soixantaine de piques qui ont pu être récupérés par les autorités gouvernementales[5]. Malgré ces multiples défections, Vergnes et Peyronny ont conservé leur ardeur en essayant de remonter le moral de ses hommes épouvantés tout en remettant un peu d’ordre dans les rangs. La colonne s’est dirigée vers Castelnau-sur-Gupie.

 

A ce moment-là, un sérieux incident s’est produit. Quelques attardés de la colonne marmandaise en direction de Castelnau, Pierre Cabeau, Pierre Plazanet, et Jean Prévot tous trois domiciliés à Marmande ont aperçu le maréchal des logis Gardette blessé, étendu au sol. Ils se sont aussitôt jetés sur lui et l’ont frappé à plusieurs reprises. Celui-ci n’a dû son salut qu’en faisant le mort. En arrivant sur les hauteurs de Castelnau peu avant minuit le huit décembre, les insurgés sont environ deux-cents[6]. Les hommes ont fait une halte pendant que quelque uns se rendaient au village pour y soulever la population mais seulement quatre volontaires ont répondu à leur appel. Certains hommes ont continué à déserter si bien que les insurgés ne se comptaient plus qu’au nombre de quatre-vingt. Peyronny a alors entraîné ses derniers fidèles jusqu’à Caubon-Saint-Sauveur, dernière halte de leur périple. La colonne était partie de Marmande depuis plus de douze heures. Voici son trajet reconstitué.

 

 

Carte 5.1 Le parcours de la colonne marmandaise

 

 

A Caubon-Saint-Sauveur, ne sachant plus quelle décision prendre, Peyronny a réuni ses compagnons et leur a démontré l’impossibilité de continuer la lutte et a engagé tout le monde à rentrer chez soi.

 

Lui-même s’est retiré dans la maison d’un ami tout proche en compagnie de Vergnes, Laffiteau et de Séré-Lanauze. Pendant ce temps, un temps désarçonné par la fusillade de Sainte-Bazeille, le lieutenant Flayelle et les trente-cinq gendarmes ont reconstitué leurs forces. Ils se sont rendus par des chemins détournés à Couthures-sur-Garonne. Mais le combat livré avec les insurgés leur ont fait perdre beaucoup de temps si bien que lorsqu’ils sont arrivés à pied d’oeuvre au village, ils ont appris que les troupes ont déjà débarqué au lieu-dit « Gachet » à Sainte-Bazeille, une heure seulement après la fusillade.

 

Les troupes venues de Bordeaux comprenaient environ cinq-cents hommes ; elles sont constituées par un bataillon du 75e de ligne, d’un escadron du 13e chasseur à cheval et d’une batterie du 9e régiment d’artillerie. Les militaires, rejoints par Flayelle et ses hommes, ont campé à Sainte-Bazeille dans la nuit du 8 au 9 décembre. Le 9 décembre au petit matin, la troupe ayant à leur tête le général d’Arbouville, le sous-préfet Pellenc et le maire Duffour a décidé de se porter sur Marmande pour mettre fin l’insurrection. Assez mal renseignés par les habitants des environs, ils pensaient rencontrer une assez vive résistance dans le chef-lieu d’arrondissement. Ils ont ainsi contourné Marmande pour éviter les canons qu’ils croyaient placés sur l’avenue de Bordeaux. La troupe est entrée par la route de Tonneins située au sud-est de la ville. Désertée par la population, Marmande est dans le calme le plus complet. Il n’y aura donc pas de combats.

 

 

Vers trois heures de l’après-midi, le 9 décembre, la troupe a fait son entrée dans la ville au son du tambour et du clairon. Peu après, Paul de Preissac est arrivé depuis Agen pour prendre des mesures d’urgence. La loi martiale a été proclamée, le conseil municipal dissous. Le maire Duffour a repris ses fonctions. De plus, la sous-préfecture a été transférée à Tonneins car le préfet du Lot-et-Garonne estimait que la ville de Marmande n’offrait plus assez de garanties pour conserver son centre administratif[7]. Le lendemain 10 décembre, une nouvelle commission municipale composée en grande majorité d’hommes du parti de l’ordre se mettait en place. La résistance républicaine au coup d’état était terminée à Marmande.

 

 

B) La confusion à Villeneuve-sur-Lot

 

 

 

A Villeneuve-sur-Lot, le 5 décembre peu après midi, le lieutenant de gendarmerie M. Delbosc a trouvé chez lui l’ordre en provenance de la préfecture de se rendre immédiatement à Agen.

 

Peu de temps après, celui-ci a traversé rapidement la ville en compagnie de six autres gendarmes. Ce départ précipité très vite connu par la population a profondément irrité les insurgés et les a poussés à réagir. En effet, une grande rumeur parcourrait la ville affirmant que le lieutenant de gendarmerie et ses six acolytes sont partis au chef-lieu demander l’envoi de troupes qui viendraient derechef à Villeneuve-sur-Lot. Les cris de « Aux armes ! » se sont bientôt fait entendre et plusieurs tambours ont commencé à battre le rappel. Quelques hommes ont porté des poutres sur le pont enjambant le Lot pour construire des barricades censées arrêter les troupes ennemies. Ces actes ont été entrepris à l’insu du conseil municipal, opposé à toute forme de résistance armée. Transportés sur les lieux, Jean-Baptiste Brondeau et les autres membres de la municipalité ont donné l’ordre de les détruire puis en se mettant eux-mêmes à l’oeuvre, ils ont enlevé une par une les poutres.

 

Le lendemain 6 décembre, une dépêche provenant du ministre de la guerre Saint-Amaud a achevé de dissuader les insurgés de construire de nouvelles barricades. Cette dépêche, placardée sur tous les lieux les plus fréquentés de la ville recommandait en effet de fusiller quiconque serait trouvé travaillant à une barricade ou les armes à la main.

 

La population était pour un temps calmée.

 

 

Les insurgés sont incontestablement en position de force à Villeneuve-sur-Lot entre le 5 et le 7 décembre. L’autorité municipale est entre leurs mains, les gendarmes sont consignés dans les casernes pour ne pas se heurter à la population, la poste aux lettres leur a été livrée le 4 décembre, enfin, les dépêches à destination du sous-préfet ne peuvent être lues qu’en présence de deux délégués. Néanmoins, les insurgés se sont installés dans un certain immobilisme.

 

C’est ce que constate la femme de l’un des chefs du parti démocrate-socialiste venue de Nérac à Villeneuve-sur-Lot pour connaître les intentions du conseil municipal. Arrivée à l’hôtel de la sous-préfecture, elle a surpris les chefs insurrectionnels paisiblement en train de dormir[8].

Le 7 décembre vers cinq heures du soir, le notaire Alexis Laffiteau et un des délégués du peuple tous deux représentants du comité insurrectionnel de Marmande se sont présentés à la mairie. Laffiteau a donné communication de deux proclamations, une de Peyronny, l’autre de Vergnes ainsi qu’une lettre sans signature écrite de Paris annonçant que trois cents cinquante hommes ont été repoussés à Marmande et que le général Lamoricière a réuni quarante mille hommes pour marcher sur la capitale. Ces nouvelles avaient pour but de tirer les Villeneuvois de leur apathie générale, à augmenter leur audace et les pousser à l’action[9].

 

Laffiteau a, en outre, renouvelé le souhait de sonner le tocsin et de marcher sur Agen. Cette initiative est restée sans suite. Peu après, Laffiteau est reparti sur Marmande avec deux émissaires villeneuvois, le peintre Penn et Bardet.

 

Dans la soirée du 7 décembre, la ville s’est de nouveau trouvée dans une vive agitation[10].

 

Le maire Brondeau et les conseillers municipaux ont admis la nécessité de passer à l’action sous peine d’attirer les ressentiments de la population, furieuse de son attitude attentiste.

 

Ils ont ainsi fait imprimer chez le typographe Dutrey deux déclarations émanant de deux réunions, l’une d’ex-représentants de l’Assemblée chez Odilon Barrot et l’autre tenue à la mairie du Xème arrondissement le 7 décembre. Les deux proclamations proclamaient la déchéance du Président de la République Louis Napoléon Bonaparte[11].

 

Les deux affiches ont été placardées dans plusieurs points de la ville. Des hommes ont fait un appel aux armes, place de la mairie, après avoir lu leur contenu. Puis une nouvelle tentative pour marcher sur Agen a été lancée. Les deux appels se soldés par des échecs puisque à peine une dizaine de combattants a pu être mobilisée. L’émotion suscitée par ces nouvelles est bientôt retombée. La population s’est dispersée dans la nuit. Le lendemain 8 décembre, les nouvelles en direction de Paris ont porté un rude coup aux insurgés.

 

En effet, le Président de la République a envoyé au préfet du Lot-et-Garonne le message suivant destiné à être placardé dans toutes les communes du département :

 

 

« Français, Les troubles sont apaisés. La société est sauvée. La première partie de ma tâche est accomplie. »

 

Fait au palais de l’Elysée, le 7 décembre 1851. Signé Le président de la République,

 

Louis Napoléon Bonaparte.[12]

 

 

D’autres dépêches télégraphiques envoyées le même jour, ont annoncé la fin de toute insurrection dans les grandes villes de province, Bordeaux, Lyon, Rouen entre autres. Les membres du conseil municipal ont alors compris que la résistance au coup d’état était terminée. Des querelles ont commencé à éclater entre les chefs, chacun rejetant la faute sur l’autre. Ainsi, dans la matinée du huit, Pouzet et Boué, un clerc de notaire, ont voulu conduire le maire Brondeau en prison en le forçant à descendre de force l’escalier de l’Hôtel de ville. Celui-ci n’a dû son salut qu’à l’intervention de Philips venu dissuader les deux hommes dans leur entreprise.

 

Les 9 et 10 décembre, le conseil municipal n’a eu de cesse de lutter contre les tentatives de pillage menés par quelques individus. Parmi eux, un certain Lasseverie, le sabre au poing est entre plusieurs fois dans la mairie pour y commettre des dévastations avant d’être maîtriser par la foule.

 

Le 10 décembre vers onze heures du matin, le conseil municipal a licencié la garde nationale en faction depuis six jours. Ses membres ont fait publier ensuite un décret[13] portant « qu’après avoir assuré la tranquillité de tous, le conseil municipal cesse d’être en permanence. Ses membres remercient tous les citoyens dévoués »[14]. Toute agitation a cessé en cette journée pour faire place à une certaine inquiétude inspirée par l’arrivée de la colonne mobile partie de Bordeaux. Les Villeneuvois ont peur des représailles car ils ne savent pas quelle va être l’attitude des vainqueurs envers eux. Un peloton de vingt hommes sous les ordres du commandant Poteriet est entré le premier à Villeneuve-sur-Lot le 13 décembre mais il a été reçu de façon assez malveillante par les habitants. Une allocution du commandant à la foule massée sur la place de la mairie a calmé les ardeurs de tous. Une heure et demie après, l’infanterie, la cavalerie et l’artillerie ont complètement rétabli le calme. A ce moment-là, les chefs insurrectionnels ont pris la fuite. Paul de Preissac s’est rendu, escorté d’un détachement de chasseurs, à la maison d’arrêt d’Eysses pour y retrouver le sous-préfet Vésine de Larue.

 

Ce dernier a été de suite réinstallé à l’Hôtel de la sous-préfecture. Le préfet de Lot-et-Garonne a pris diverses dispositions. Tous les clubs, les cabarets, les réunions secrètes ont été fermées. De plus, Paul de Preissac a nommé un nouveau maire et de nouveaux adjoints. Trois conducteurs des ponts et chaussées dont la conduite a été satisfaisante pendant les événements ont ainsi été introduit au sein du conseil municipal Après avoir pacifié ce deuxième foyer d’insurrection, le préfet est reparti pour Agen.

 

Carte 6.1 : L’itinéraire de la colonne mobile

 



[1] Cf Alfred Neuville, op. cit.

[2] Cf Alfred Neuville, op. cit.

[3] Cf Alfred Neuville, op. cit. Les détails de la marche de la colonne marmandaise sont décrits dans cet ouvrage.

[4] Abbé Alis, Histoire de la ville et de la baronnie de Sainte-Bazeille depuis l’époque gallo-romaine jusqu’à nos jours, 1892, Chap. VII Epoque contemporaine, p. 428.

[5] Cf Abbé Alis, op. cit

 

[6] Cf Abbé Alis, op. cit.

 

[7] ADLG, 4M24

[8] Eugène Ténot,  op. cit.

[9] Il est impossible de savoir si Alexis Lafitteau était au courant que les nouvelles qu’il colportait étaient totalement erronées.

[10] ADLG, 19U5

[11] Voir annexe

[12] ADLG, 4mi51

[13] Ce décret n’a jamais été retrouvé. Il ne se trouve pas plus aux Archives départementales du Lot-et-Garonne qu’aux Archives municipales de Villeneuve-sur-Lot.

[14] ADLG, 19U6