Le Martyr de Saint-Majan
Le Martyr de Saint-Majan
(fait historique 16 décembre 1851)
I
Un jour, à travers nos campagnes,
On entend un cri glorieux,
Que les échos de nos montagnes
Font retentir jusques aux cieux ;
C’est un martyr dont le sourire exhale
Tout ce qu’un cœur peut avoir de fierté,
C’est un enfant qui frappé d’une balle,
Tombe en criant : Vive la Liberté !
II
Pauvre enfant de notre village,
Il travaillait dans le vallon,
Quand des soldats, horde sauvage,
Apparurent à l’horizon ;
Épouvanté par leurs cris de colère,
Il voulut fuir, fuir la captivité,
Mais tout-à-coup, son sang rougit la terre…
Pauvre martyr, meurs pour la liberté !
III
Vers les montagnes solitaires
Comme un fidèle messager,
Il courait rejoindre ses frères
Pour les avertir du danger ;
Mais cet enfant qui portait l’espérance,
Aux malheureux fuyant la cruauté,
Tomba martyr (divine récompense),
En s’écriant : Vive la Liberté !
IV
Et depuis lors dans la vallée
On entend gémir une voix,
Qui redit, triste et désolée,
Le cri du martyr d’autrefois ;
Et sur le sol où sa noble pensée
Le fit tomber martyr de sa bonté,
Quelques cailloux forment son mausolée,
C’est une croix, signe de liberté.
Roujan 14 septembre 1877
***
Ce poème conte la fin tragique de Jules Roucayrol, maçon de 20 ans de Roujan, tué par la troupe le 16 décembre 1851.
Voir la page dédiée à la rénovation du monument qui lui a été consacré en 1883.