Les clubs démocratiques dans le Var
Nous attirons l’attention du lecteur sur la valeur relative de cet article. Il pourra trouver des éléments scientifiques plus sûrs (!) dans l’oeuvre de Maurice Agulhon, notamment La République au village (Plon, 1970), « Le baron Haussmann, préfet du Var (1849-1850) » (in Provence historique, 1956) et « La diffusion d’un journal montagnard : le Démocrate du Var sous la deuxième République » (in Provence historique, tome X, 1960) et, bien sûr, dans d’autres articles publiés sur ce site sur Draguignan et sur le thème des chambrées.
Sa mise en ligne a plutôt pour but de mettre à la disposition de tous un témoignage sur l’évolution de l’historiographie de la Seconde République dans le Var.
article publié dans le Bulletin de la Société d’Études de Draguignan, tome XLVII, mémoire LXXV, 1950, pp. 5-14
Les clubs démocratiques dans le Var (1848-1849)
A la veille de la Révolution de 1848, il existait, dans la plupart des localités varoises, des chambrées, lieux de réunion où, en dehors des distractions prises en commun, la politique tenait une place importante. « Le plus mince des villages du Var, écrit un jeune juge de l’époque, a son cercle où l’on joue et où l’on parle politique. » A Brignoles, des « radicaux » fréquentaient le cercle local ; à Tourves, le Populaire, journal communisant de Cabet[1], était lu dans les cafés. Des banquets, comme celui qui fut offert, en 1845, Etienne Arago par les ouvriers de l’arsenal de Toulon, témoignent également de l’existence d’une vie politique active dans le département.
Au lendemain des journées de février 1848, ces chambrées se multiplièrent et prirent le nom de clubs où la politique était l’unique objet des réunions.
Nous nous proposons d’étudier ici, dans le cadre du département du Var, et en particulier à Draguignan, l’activité de ces groupements à tendance démocratique dont le rôle politique nous est connu par les récits de certains contemporains, par la correspondance administrative ainsi que par les rapports des commissaires de police qui, en vertu de la loi de juillet 1848 sur les clubs, assistaient aux réunions.
Composition et organisation
Dès que la République fut proclamée, les clubs se lancèrent dans la bataille.
A Toulon, on comptait quatre de ces groupements. Dans la plupart des localités, ils comprenaient surtout de petits cultivateurs mais également des artisans, des avocats et des membres de l’enseignement.
Au début, toutes les opinions politiques y étaient représentées mais bientôt les clubs d’esprit démocratique furent les seuls dans le département qui eussent une réelle activité.
C’est ainsi qu’au Luc, des deux clubs créés, l’un comprenant des bourgeois, l’autre de petits cultivateurs, ce dernier seul eut quelque influence dans la localité.
A Draguignan, deux clubs s’étaient constitués : le club des Allées, plus tard club du Jeu de Paume, et le club fraternel des ouvriers sur lequel nous manquons de renseignements. Combien y avait-il d’affiliés dans ces deux sociétés ? Des rapports de police mentionnent des chiffres qui varient de 100 à 450 individus.
Le bureau du club du Jeu de Paume était composé de la façon suivante : président, l’avocat Pastoret ; vice-président, Cartier, bottier ; secrétaire, l’instituteur Laroque ; secrétaire-adjoint, l’avocat Rebuffat. Les membres du club devaient payer une cotisation que certains d’entre eux, paraît-il, n’acquittaient pas toujours bien volontiers.
Comme dans les autres localités, le but principal de ce club était de préparer les élections mais on devait également y faire l’éducation démocratique des affiliés en leur exposant des problèmes de politique locale, nationale et même, internationale.
Consultations électorales
Au cours de l’année 1848, eurent lieu trois consultations électorales : en avril, pour la Constituante ; en août, pour le conseil général ; en décembre, pour la présidence de la République.
Nous ignorons quelle fut l’activité du club pour les élections à la Constituante ; on sait, toutefois, que de futurs, élus démocrates, Marius André, Beaume et Maurel se firent entendre dans les clubs toulonnais.
A l’occasion des élections au conseil général, le club du Jeu de Paume soutint dans le canton de Draguignan la candidature de son président, le citoyen Pastoret dont le vice-président Cartier et l’avocat Rebuffat vantaient « le patriotisme et les qualités d’un vrai démocrate. »
En dépit de ces recommandations, Pastoret ne fut pas élu ; il rendit responsable de son échec « la coalition des drapeaux de 1815 et de 1830, c’est-à-dire du drapeau blanc ou carliste et du drapeau des Philippistes. »
Notons toutefois que si les démocrates furent battus dans le canton de Draguignan par le banquier Alleman, représentant du peuple, le citoyen Rebuffat fut élu dans le canton de Fayence.
Au moment des élections pour la présidence de la République, le club de Draguignan mena campagne en faveur de Ledru-Rollin. Au cours de la séance du 15 novembre, le docteur Girard, membre du club, fit la déclaration suivante : « Trois candidats ont quelques chances de succès : le général Cavaignac, Louis-Napoléon Bonaparte et Ledru-Rollin. Les républicains ne peuvent plus compter sur Cavaignac qui a pris pour collaborateurs d’anciens ministres de Louis-Philippe. Quant à Louis Bonaparte, vous connaissez, citoyens, ses antécédents. Homme incapable de gouverner, il croit parce qu’il porte le nom du grand homme, que les Français doivent le porter à cette haute mission en escamotant la République pour en faire une royauté ou un empire. Ainsi, point de ce candidat. Le seul qui fera le bonheur de la France et de la République, celui qui a aboli les droits réunis, l’impôt sur le sel et pense au bien de la classe ouvrière, c’est le citoyen Ledru-Rollin qui doit avoir nos sympathies, nos affections et nos voix. »
Le président Pastoret ajouta : « Le général Cavaignac est fils d’un régicide et frère de l’immortel et martyr Godefroy ; sa conduite, jusqu’au 24 juin dernier a été belle et admirable mais depuis cette date, il s’est couvert de honte en mettant Paris en état de siège et en nommant Dufaure et Vivien — ex-ministres de Louis-Philippe — ministres de la République, alors que ces deux personnages ont fait arrêter et condamner son frère Godefroy. Quant à Ledru-Rollin, le seul qui ait proclamé la République le 24 février, homme d’énergie, de courage, de vertu, de patriotisme et véritable démocrate ayant toujours pensé au bien de la classe ouvrière, c’est lui qui doit obtenir vos suffrages. »
Malgré cette propagande faite en faveur de Ledru-Rollin dans plus de 75 communes du département, les élections à la présidence de la République donnèrent les résultats suivants : Ledru-Rollin, 11.347 voix ; Louis •Bonaparte, 15.793 ; Cavaignac, 35.006.
Ajoutons que ce dernier était le candidat officiel de la Préfecture et qu’il était, d’autre part, appuyé par un manifeste des députés modérés Alleman, Maurel et Philibert qui devaient d’ailleurs être battus aux élections législatives qui suivirent.
Les élections pour l’Assemblée législative eurent lieu en mai 1849.
Le Comité central démocratique du Var présenta une liste de sept candidats dont quatre furent élus : Arnaud et Ledru-Rollin en deuxième et troisième position ; Suchet, maire de Toulon, et Conte, en quatrième et septième position.
Leur programme était un abrégé de celui de la Montagne, publié par les journaux socialistes. Sur les 148 communes que comptait alors le département (l’arrondissement de Grasse mis à part), on constate que la liste démocratique arriva en tête dans 44 localités urbaines à caractère ouvrier : Toulon (cantons est et ouest) ainsi que dans des communes à caractère agricole et artisanal : Cuers, Solliès-Pont, Solliès-Ville, Solliès-Toucas, Belgentier, situées dans la région de Toulon. Il en fut de même à Fayence, Tourrettes, Saint-Paul, Callian, Montauroux, Tanneron, villages des pré-Alpes entre Draguignan et Grasse ; à La Celle, Vins, Brignoles, Ginasservis, Vinon, Garéoult, Montmeyan, Méounes, dans la région de Brignoles.
Les candidats modérés obtinrent la majorité dans 42 communes : cantons du Beausset, d’Ollioules, de Collobrières, de Lorgues, ainsi qu’à Hyères et Saint-Tropez.
La liste de ces candidats modérés, soutenue par la préfecture eut trois élus. Une liste de deux candidats bonapartistes subit un échec total.
Il est à remarquer d’autre part que les candidats s’imposèrent dans leur propre circonscription : Achard, maire de Barjols, à Barjols ; Philibert, conseiller général, à Aups ; Mathieu, avocat, à La Garde-Freinet.
A Bargemon, localité essentiellement républicaine, Villeneuve de Bargemon obtint un nombre de voix sensiblement égal à celui des démocrates.
Education démocratique
En dehors de la propagande électorale, les clubs jouaient le rôle d’informateurs politiques, diffusant les nouvelles de Paris et parfois même de l’étranger. Au club du Jeu de Paume, à Draguignan, on lisait surtout La Réforme et La Démocratie, journaux de Paris (Le Populaire, de Cabet, n’est mentionné qu’une seule fois). Le Démocrate du Var et La Voix du Peuple, publié par Esquiros, à Marseille, étaient de leur côté distribués gratuitement jusque dans les plus petits hameaux, grâce aux secours en argent qu’ils recevaient.
Les archives du Greffe du tribunal de Draguignan, par les quelques brochures et ouvrages qui ont été saisis, nous donnent une idée de ce qui était lu ou commenté dans les clubs :
Confessions de révolutionnaires, de Prud’hon ; Propagande, de Gustave Biard ; Propagande démocratique, du citoyen Aganon. Cette dernière brochure renfermait des lettres ouvertes adressées aux marchands par des ouvriers des villes.
Les nouvelles politiques de la capitale et les comportements des députés varois au Parlement faisaient l’objet de fréquentes causeries au cours des réunions.
C’est ainsi qu’après les événements de mai 1848, le vice-président Cartier annonça la mise en accusation de Louis Blanc et de Caussidière, et le rôle joué par les députés du Var, Alleman et Arnaud, qui se comportaient en « vrais républicains. »
Au cours de la séance du 2 septembre 1848, le président Pastoret commenta les élections parisiennes, regrettant que Cabet et Thoret n’aient pas été élus. Le 23 septembre, il fut donné lecture de la profession de foi de Cabet, insérée dans Le Populaire.
Le 18 novembre 1848, l’avocat Rebuffat commentant un article de La Réforme, communiqua le programme des députés de la Montagne dont les points principaux étaient : le droit au travail, l’instruction pour tous aux frais de la République ; l’abolition des droits sur les boissons et le sel ; l’égalité devant l’impôt du sang ; la répartition logique des impôts, étant donné qu’à Paris la classe ouvrière payait quatre fois plus que les riches et dans les départements, deux fois plus.
Les dangers que la réaction faisait courir à la démocratie étaient également l’objet de fréquentes interventions. Citons celle de Pastoret faisant allusion au projet d’envoi, par Cavaignac, de représentants en mission pour surveiller l’esprit public. L’orateur qualifiait alors le général « de patriote et de vrai républicain » et, envisageant le cas ou un prétendant royal ou impérial voudrait s’imposer, il jura que le club de Draguignan serait « le premier à donner l’exemple, en s’armant pour défendre la République. »
A diverses reprises, Pastoret prit la parole pour inculquer aux affiliés la haine du pouvoir personnel. En avril 1849, il annonça qu’un comité électoral venait de se former à Draguignan, sous les auspices de celui de la rue de Poitiers, à Paris.
Il fit le procès de ce comité qui disait-il « ne renfermant ni cultivateurs, ni artisans, pouvait être considéré comme anti-démocratique, bien que les membres se réclamassent d’être les seuls amis de l’ordre, de la famille, de la propriété et de la religion, les républicains étant pour eux des anarchistes, des pillards et des assassins. » « Savez-vous, citoyens, s’écria Pastoret, comment est composé le comité électoral de la rue de Poitiers ? On y compte au moins quarante nobles qui, en 1825, ont voté le milliard aux émigrés qu’ils se sont partagé en 1827 ; des assassins du maréchal Ney ; des fusilleurs du peuple dans les rues de Paris ; des dévoreurs d’impôts et de budgets. Oui, citoyens, il y a dans ce comité, du Molé, du Bugeaud et du Thiers. Et cependant il y a des hommes qui osent se rallier à ce comité et qui veulent détruire la République pour y substituer Henri V ! »
Les dirigeants du club jouaient parfois le rôle de directeurs de conscience. Il était une question qui passionnait les paysans, l’impôt sur les vins. Pastoret leur conseilla de payer cette contribution « car, disait-il, la République avait besoin d’argent et que refuser d’acquitter la redevance, c’était servir la cause des légitimistes qui ne souhaitaient rien d’autre que cette résistance. » Il espérait donc que les républicains feraient bon accueil aux agents des contributions tout en souhaitant que ceux-ci ne continuent pas la visite des appartements avec les saisies des plus petites provisions de vin cuit et de liqueur de ménage que les particuliers avaient l’habitude de faire.
Il est assez curieux de constater qu’un républicain avancé comme Pastoret ait prêché l’obéissance à l’endroit d’une république bourgeoise qui ne lui témoignait pourtant aucune sympathie. Cette honnêteté politique semble d’ailleurs avoir été un des caractères des républicains de 1848.
Le club tenait également ses affiliés au courant des événements politiques mondiaux lorsque ceux-ci intéressaient la cause démocratique, comme la proclamation de la République dans le Grand-duché de Bade et les émeutes de Vienne au cours desquelles les démocrates se battirent durant quatre jours contre les Croates.
Pastoret fit aussi l’éloge des électeurs des colonies qui, « malgré toutes les menées des colons, étaient parvenus à faire sortir des urnes des représentants de leur rang, anciens esclaves comme eux. »
L’action révolutionnaire
Il était recommandé aux membres du club de participer, d’une façon active, aux manifestations de rues. Lorsque, en février, on pilla à Draguignan, les bureaux de l’octroi et la maison du directeur des Droits réunis, on trouva des clubistes parmi les meneurs.
La plantation de l’arbre de la Liberté qui eu lieu en avril, à Draguignan, fut organisée par le club fraternel des ouvriers.
Les banquets politiques furent également l’occasion de nombreuses manifestations. On connaît le célèbre banquet donné à Toulon, au mois de mars, en l’honneur d’Emile Ollivier. Ces réunions qualifiées de « banquets républicains, démocratiques et sociaux » gardèrent d’abord un caractère amical et furent pour les assistants l’occasion de resserrer les liens fraternels entre républicains de communes différentes. Le club de Draguignan envoya d’importantes délégations aux banquets qui eurent lieu à Flayosc et Le Luc. Par solidarité, les républicains dé Fayence ajournèrent leur banquet jusqu’à la sortie de prison des clubistes dracénois qui avaient été incarcérés. Le banquet du Luc avait réuni prés de 800 convives dont 200 du Cannet et 100 de Vidauban (le prix du repas était fixé à 0 fr 75).
A mesure que les événements se déroulaient, les banquets donnèrent lieu à des attaques violentes contre le gouvernement.. En mars 1849, des propos séditieux furent tenus au cours d’un banquet tenu au chef-lieu ; en avril sept .à huit cents personnes assistèrent à celui qui se tint à Flayosc où des militaires prirent la parole dans des termes anti-gouvernementaux ; en mai, on signale au Luc une certaine fraternisation entre soldats et socialistes.
Les clubs varois avaient un certain penchant pour les défilés symboliques.
En janvier 1849, les membres du club du Luc organisèrent une manifestation qui se déroula de la manière suivante : sur chacun des deux chars tirés par des boeufs, avaient pris place trois citoyens coiffés de bonnets rouges et vêtus de blanc. Les chars étaient entourés de six autres personnes portant des drapeaux tricolores ; deux tambours précédaient le cortège, et derrière, plus de 400 manifestants chantaient la Marseillaise et le Chant des Girondins.
A Barjols, le jour de la fête patronale, quatre à cinq cents républicains rouges, dont un grand nombre étaient venus des localités environnantes, prirent part à un défilé à travers la ville, au chant de la Marseillaise. Mealy, délégué parisien du club de la Montagne, marchait en tête du cortège, vêtu d’un manteau rouge, ses compagnons ayant revêtu des vestes à collet rouge.
A Cogolin, les membres du club local arrosèrent de vin rouge l’arbre de la Liberté, en proférant des menaces contre les ennemis de la République.
En avril 1848, le club de Brignoles avait de son côté organisé une manifestation à l’occasion de l’installation du nouveau sous-préfet. Les insurgés auraient désiré, en effet, obtenir du gouvernement la nomination d’un autre magistrat qui aurait pu assurer la victoire d’un candidat démocrate à l’Assemblée législative. Un des membres influents du club avait déjà aux environs du 15 mai, avec la complicité des membres de la municipalité et du commissaire de police, exhibé sa nomination comme sous-préfet. Mais l’annonce de la défaite des démocrates aux élections de Paris fit tout rentrer dans l’ordre et l’insurrection préparée n’eut pas lieu.
A Draguignan où le club était en relation avec le député Arnaud, l’hôtel de ville fut envahi ; le vice-président Cartier, qui était en même temps lieutenant de la garde nationale, s’empara de l’écharpe de maire, l’attacha au drapeau du club, et proclama « qu’elle n’en serait retirée que pour ceindre un maire de leur choix. » La police intervint, et quelques arrestations furent opérées.
Après l’échec des mouvements insurrectionnels de mai et de juin, les Amis de l’ordre, républicains bourgeois, ne manquèrent pas de sévir avec énergie contre ceux qui en province prétendaient rester fidèles à la démocratie sociale.
En Provence, et particulièrement dans le Var, eurent lieu des manifestations contre le nouveau gouvernement : les autorités mentionnent de la part des « rouges » des cris séditieux avec menaces de mort à l’égard de leurs adversaires politiques.
Les Amis de l’ordre n’étaient pas moins violents et, au sujet de la doctrine socialiste, ils employaient les termes de « doctrines subversives de la morale et de la société », « clubs de terroristes. » Et le Ministre, de son côté, réclamait la répression de ces « anarchistes. »
Le préfet du Var, Hausmann, se rendant compte du parti que les clubs pouvaient tirer de l’autorisation qui leur était accordée de tenir des réunions publiques, pendant les périodes électorales, invita les sous-préfets et les maires à faire observer d’une façon plus stricte le décret du 28 juillet 1848 concernant les clubs. Et s’appuyant sur la loi du 19 juin 1849, récemment votée, le Préfet interdit les clubs dans toute l’étendue du département.
C’était la fin officielle des clubs varois. Mais, dans un rapport du 10 décembre, le procureur général d’Aix dénonçait leur reconstitution sous leur forme ancienne de chambrées, et disait que celles-ci pouvaient être considérées comme des « foyers de socialisme que continuait de fréquenter la classe si nombreuse des petits cultivateurs. »
En dépit des perquisitions et des poursuites judiciaires engagées contre les militants, témoin ce procès intenté à Emile Ollivier de passage dans le Var, procès qui se termina d’ailleurs par un acquittement, aux applaudissements d’une foule venue de tous les coins du département, les chambrées continuèrent à entretenir la foi républicaine qui, au moins sur certains points du Var, devait aboutir à l’insurrection de 1851.
Jean-Jacques Letrait
SOURCES. — ARCH. NAT., BB 30 370. — Rapports mensuels du procureur général d’Aix.
ARCH. DÉPART. DU VAR :
II M. — Registre des procès-verbaux des élections législatives de 1849 ;
IV M. — Correspondance des sous-préfets au Préfet (procès-verbaux des séances du club du Jeu de Paume, de Draguignan) ; Rapports de police et de gendarmerie ;
IV M. — Evénements politiques (1847, 1848, 1849).
GREFFE DU TRIBUNAL DE DRAGUIGNAN :
Procédures des jugements (1848).
OUVRAGES CONSULTES :
F. Mireur (Les rues de Draguignan et leurs maisons historiques) ;
E. Mouton (Un demi-siècle de vie). Paris, Delagrave s. d. ;
E. Ollivier (Compte rendu aux électeurs de la 3e circonscription de la Seine) ;
P. Rossi (Mes souvenirs). Imp. du Var, 1888.
[1] Etienne Cabet, écrivain et homme politique, né à Digne (1788-1856), auteur d’une théorie communiste, exposée dans le Voyage en Icarie. |