Insurgés et opposants au coup d’Etat dans les Bouches du Rhône.Chapitre 5

Insurgés et opposants au coup d’État de décembre 1851 dans les Bouches-du-Rhône

 

 

 

Hugues BREUZE 

2ème partie

Situation politique et sociale du département (1848-1852)

Chapitre V : L’opposition démocrate-socialiste

C/ Clubs et sociétés secrètes

 

 

          La paternité des troubles qu’a connu le département à la suite du décret du 2 décembre est rapidement attribuée par les autorités à l’action des sociétés secrètes républicaines.

 

C’est en effet ce que s’attache à dire le procureur du Beux au garde des Sceaux dans son rapport du 17 décembre ; pour lui, « tous ces faits isolés (…) se rattachent à un plan commun »  et sont en définitive « constitutifs d’un complot » [1].

 

Grâce à l’information qu’il a la charge de mener, il acquiert le sentiment « que la Société de la Montagne, a eu une grande part dans l’agitation de ces derniers jours, que par ses soins des armes et des munitions ont été distribuées à ses adhérents [2] ».

 

Ainsi, le rôle central qu’a joué, selon les autorités, les sociétés secrètes des Bouches-du-Rhône dans le mouvement insurrectionnel départemental, nécessite de s’y intéresser au plus près. Se pencher sur leur organisation, leurs effectifs et leur réaction avant, comme après le coup d’Etat, permet dès lors de mieux appréhender l’opposition républicaine des Bouches-du-Rhône durant la IIe République.

 

 

        1§. Organisation

 

On est relativement bien renseigné sur les communes de l’arrondissement d’Aix qui abritent des sociétés « démagogiques ».

 

Dans son rapport du 16 janvier adressé au procureur général, le procureur de la République en dénombre 29 à la suite des renseignements obtenus par l’information :

 

« (…) il a existé dans les communes dont les noms suivent une société secrète sous le nom de La Montagne : Aurons, Berre, Cabriès, Eguilles, Fos et Port de Bouc, Fuveau, Gardanne, Istres, Jouques, Lambesc, La Roque d’Anthéron, Le Puy Ste Réparade, Marignane, Martigues, Meyrargues, Meyreuil, Pélissanne, Peyrolles, Rognes, St Chamas, St Paul, Salon, Trests, Velaux et Vitrolles ».

 

Si l’information a permis de faire connaître aux autorités les noms de leurs sociétaires, leurs lieux de réunions ainsi que leurs formules de prestation de serments et de réception des adeptes, elle n’a recueilli en revanche que « peu d’indices (…) de la correspondance des communes avec Aix ». Il y en a cependant davantage qui prouvent leur correspondance avec Marseille : « quelques témoins parlent du mot d’ordre qui devait venir de Marseille ».

 

Le procureur est alors porté à croire « qu’il n’y avait à Aix que quelques individus Richaud par exemple qui servissent d’intermédiaire entre les sociétés secrètes des communes et le chef du département » [3].

 

 

Pour l’arrondissement d’Arles, on est renseigné par un rapport du maire d’Eyguières au sous-préfet Emile Paul, de l’existence de sociétés « rouges » dans les communes d’Eyguières, de Mallemort, d’Alleins, de Vernègues et d’Aureille [4]. Leur proximité avec l’arrondissement d’Aix a pu faciliter leur implantation comme leur correspondance avec celles des cantons de Lambesc et de Salon-de-Provence. Dans le reste de l’arrondissement, on n’en retrouve la trace qu’à Maussane-les-Alpilles ainsi qu’à Arles et Tarascon.

 

C’est ce véritable « quadrillage », notamment, dans l’arrière-pays aixois, qui suggère aux autorités l’existence d’une organisation « globale » des société secrètes du département. Mais tous ces renseignements affluent a posteriori du coup d’Etat et de la répression. Auparavant, les autorités départementales éprouvent maintes difficultés à percer le voile de ces organisations républicaines.

 

C’est surtout grâce à l’instruction du « complot du Midi » qu’elles arrivent à démasquer les principaux chefs. L’information met ainsi au jour, en octobre 1850, l’identité du « principal chef des sociétés secrètes de la ville d’Arles », un certain « Richard, cafetier, près de la Comédie ». Selon le préfet de Suleau, « il est vraisemblablement cet Antoine d’Arles dont parlent plusieurs lettres adressées à Gent ». Le parquet de Lyon confirme les infimes précautions prises par les correspondants de Richard : « les lettres qu’on lui écrit portent sur l’enveloppe l’adresse suivante : M. Etienne Dumas, quincaillier, rue nationale, et, l’enveloppe ôtée, ces mots : pour M. Ramberteau » [5].

 

Ce n’est pourtant qu’en mai 1851 que les autorités des Bouches-du-Rhône obtiennent de plus amples renseignements, recueillis à Lyon, sur l’organisation des sociétés secrètes du département :

 

« Chacun des départements du Midi est dirigé par un comité secret de trois membres. Ce sont eux qui transmettent les ordres, et qui doivent donner le signal de l’insurrection.

 

« Le comité des Bouches-du-Rhône avait à sa tête le nommé Canolio qui vient d’être expulsé ; il est remplacé par un nommé Calondra (…).

 

« Le comité secret de Tarascon se compose de Glaize Grivelli [Gleise Crivelli], avocat, de David Milliot [Millaud], propriétaire israélite, et du docteur Monge.

 

« Celui d’Arles de Richot [vraisemblablement le Richard désigné précédemment], de Martin, avocat et membre du conseil général et d’Olivier [ou Ollivier, pharmacien].

 

« De celui d’Aix on ne connaît que Richaud le libraire [6] ».

 

Le sous-préfet d’Arles s’empresse alors de confirmer ces désignations à sa hiérarchie : « Les personnages qu’on désigne comme étant les membres du comité secret siégeant à Arles et à Tarascon, sont en effet les chefs du parti dans ces deux villes ». Cependant, leur vigilance préserve « plusieurs d’entre eux » chez qui on a fait procéder à des visites domiciliaires qui n’amènent « aucun résultat » [7].

 

Seule la perquisition effectuée en mai 1851 à Maussane, « chez le cafetier Deydier dit Moustache », a pu amener la saisie « d’un bonnet phrygien, en métal creux, placé sur le rebord de la cheminée avec une bandelette rouge liant une botte de bruyère emblème de la Montagne ».

 

« A côté se trouvaient placés dans les cadres les portraits de Raspail et de Robespierre plus une figurine de la République coiffée d’un bonnet rouge. La cour de l’établissement est tapissée des noms chers à la démocratie ».

 

On saisi aussi « une lettre à lui, adressée par un Gleize Crivelli et qui le désigne pour réunir le produit des souscriptions faites à Maussane en faveur des démocrates prisonniers ».

 

Pour le sous-préfet d’Arles, cette pièce prouve « qu’il existe une vaste association mutuelle entre tous les démocrates pour venir au secours de ceux d’entre eux que viennent frapper des condamnations judiciaires que M. Gleize Crivelli (…) est le chef de cette association dans l’arrondissement d’Arles, (…) et que cette organisation, parfaitement régulière aujourd’hui, remonte aux premiers jours de 1849 »[8].

 

Les estampes et les emblèmes saisies illustrent parfaitement les convictions républicaines et révolutionnaires des membres fréquentant le café Deydier. Quant à l’existence d’une souscription pour aider les républicains victimes d’arrestations, il s’agit là d’une constante que l’on retrouve dans un grand nombre de sociétés démocratiques : on s’entraide mutuellement pour tenter d’atténuer la portée des vexations lancées par les autorités. Un rapport, daté du 29 décembre 1851, du procureur de la République de Tarascon confirme cet état de fait :

 

« (…) si un délit venait à être commis, le cercle était toujours là prêt à cacher le délinquant et à lui donner au besoin aide et protection [9] ».

 

Ces souscriptions peuvent pourtant amener parfois un effet inverse à celui désiré : la saisie de la lettre adressée à Deydier paraît aux yeux du garde des Sceaux pouvoir donner lieu à des poursuites puisqu’elle « paraît révéler plus qu’une simple souscription, il s’agirait d’une véritable société secrète prohibée par la loi ». Cela n’est toutefois pas aussi aisé à prouver, d’autant plus que « les simples souscriptions ne peuvent donner lieu à des poursuites, puisque la loi n’interdit que celles qui seraient ouvertes ou annoncées publiquement » [10].

 

Toute la difficulté pour les autorités reste donc de trouver les preuves nécessaires pour poursuivre ces cercles comme sociétés secrètes et procéder à leur dissolution.

 

Encore faut-il pouvoir surprendre leurs réunions. Sur ce point aussi, les organisations républicaines tirent leur épingle du jeu lorsqu’elle peuvent se réunir dans des endroits isolés. On en possède l’exemple dans la campagne d’Arles :

 

Plusieurs réunions ont été signalées en avril 1851, ayant lieu de nuit au « château de Belombre près d’Arles ». Profitant de l’absence de son propriétaire, le fermier du domaine, « très avancé dans les idées et les projets du parti anarchique » et fils d’un ancien commissaire de police d’Arles révoqué pour ses opinions par le sous-préfet, organise des réunions. Les surprendre reste difficile « parce que ces réunions ont lieu la nuit et que l’isolement de cette habitation placée en Crau à 9 km d’Arles permet à ceux qui s’y trouvent de surveiller l’approche des agens (sic), d’être avertis et de déguerpir avant que ceux-ci n’aient pu les joindre ». En outre, les réunions se tiennent aussi dans des maisons d’un hameau voisin. Cette situation exaspère le sous-préfet d’Arles :

 

« J’ai déjà eu à intervenir pour empêcher des banquets et pour mettre obstacle aux réunions qui me sont signalées dans cette partie du territoire d’Arles. Mais la police fort occupée dans la ville est trop éloignée pour suivre et surveiller, comme il le faudrait les démarches de tous les anarchistes » [11].

 

C’est donc surtout l’information entreprise après le coup d’Etat qui permet de démasquer une multitude de chefs locaux. Ils demeurent bien souvent être les patrons de cafés « rouges » : les cafetiers Siffroy, Pélégrin et Guiran sont alors respectivement désignés comme les chefs des démocrates d’Eyguières, Mallemort et Alleins par le maire d’Eyguières. Ce dernier renseigne d’ailleurs le sous-préfet d’Arles sur les correspondances qu’entretiennent entre elles les sociétés d’Eyguières, de Mallemort, d’Alleins, de Vernègues et d’Aureille. Selon lui, une réunion a d’ailleurs eu lieu à Mallemort, dans le café de Pélégrin, le 7 décembre 1851, réunissant tous les principaux chefs locaux et « dans laquelle un émissère (sic) de Charleval ou de Lambesc apportant le mot d’ordre fut admis » [12].

 

Les communes plus « ouvrières » et moins rurales ne suivent toutefois pas obligatoirement ce postulat qui fait d’un cafetier local le véritable chef des républicains locaux. On peut, en effet, retrouver des bourgeois à la tête du mouvement démocratique – on a déjà pu le remarquer à Arles et à Tarascon -. C’est le cas à Marignane :

 

En septembre 1851, un avocat de la Cour de Cassation, Me Nouguier, vient à Marignane et prononce un discours au sein du Cercle de la Fraternité – dont on a déjà remarqué l’importance (cf. ch. II b/) -. En voici un extrait :

 

« La question de l’abrogation de la loi du 31 mai est une occasion très favorable pour nous. Vous n’avez pas à vous occuper du sort de Paris ; Paris est à nous. Au premier avis que vous allez recevoir incessamment, et qui annoncera la prise d’armes, vous devrez aussitôt vous porter sur Marseille et vous emparer de la préfecture…[13] ».

 

Mise au courant de cette réunion le maire fait alors fermer le cercle par arrêté municipal, mais les membres résistent et continuent de se réunir. Pour l’autorité préfectorale, le fait que Nouguier se pose en « chef du parti démagogique [14] » semble indiquer « qu’il avait acquis une certaine importance aux yeux des chefs et meneurs du parti [15] ». Sa volonté de réchauffer le zèle des membres du cercle quant à l’éventualité insurrectionnelle signifie bien la volonté d’accorder la révolte à l’unisson, de Paris aux Bouches-du-Rhône, où Marignane devait jouer un rôle non négligeable. La classe sociale de leur interlocuteur ne pouvait en outre qu’ajouter une valeur supplémentaire de confiance chez les affiliés de la Fraternité.

 

L’organisation de ces cercles tend donc constamment vers la politisation de leurs membres ; les correspondances saisies dans les bureaux du Peuple au lendemain de sa suspension prouve allègrement que le journal était lu et distribué dans un grand nombre de sociétés des Bouches-du-Rhône et du Midi : de nombreux cafetiers du département y sont abonnés et en font profiter leurs clients [16]. On en possède de multiples exemples, dont celui du « café de la Veuve Martino [Martineau], aux allées de Meilhan » à Marseille, où « il existe un cercle composé de 80 personnes dont l’objet est la lecture de journaux, et (…) divers membres de ce cercle y montrent la plus grande exaltation » [17].

 

Ainsi, si l’on suit les termes du discours de Nouguier au sein du Cercle de la Fraternité de Marignane comme ceux employés par les journalistes du Peuple au sujet de l’éventualité d’une insurrection, il n’est guère étonnant de voir des sociétés s’y préparer matériellement : par exemple, le 9 décembre, le maire de Martigues acquiert l’assurance « qu’il existe [dans sa commune] une société secrète animées des plus mauvais desseins, ayant un dépôt de poudre et de munitions de guerre » [18].

 

Le discours politique employé au sein des sociétés secrètes des Bouches-du-Rhône, peut donc suggérer, à l’approche de 1852, la préparation d’une insurrection : volonté et matériel semblent signifier que l’éventualité de la révolte est possible. Reste à savoir si leurs effectifs sont suffisants.

 

 

        2§. Effectifs et composition

 

 

L’importance et le rôle des sociétés secrètes dans le succès comme dans l’échec de la tentative insurrectionnelle républicaine des Bouches-du-Rhône de décembre 1851, nécessite de se pencher au plus près sur les hommes qui les composent. Leur nombre comme leur origine sociale peut en effet s’être avéré déterminant pour la réussite du mouvement.

 

Toutefois, on ne peut pas simplement considérer que leur nombre suffit à expliquer la prépondérance uniquement politique de ces sociétés. En effet, ces cercles sont caractéristiques de la sociabilité provençale pendant cette période, et un effectif nombreux ne signifie pas obligatoirement la politisation extrême de chacun des membres.

 

Mais parfois, un nombre d’affiliés s’avérant extrêmement important peut aussi traduire le « succès démocratique » de certains cercles et la réponse qu’ils apportent au « besoin politique » de certaines classes sociales. Le Cercle Paradis est à ce point de vue exemplaire : fondé à Marseille en juin 1849, ce cercle avait pour but « officiel » « d’offrir à ses habitués des salles de lecture, de consommation et de conversation ».

 

Signalé « par l’ensemble de ses actes et de son organisation » à l’autorité, celle-ci fait procéder à des visites domiciliaires chez certains membres soupçonnés de « machination contre la sûreté de l’Etat » ; elles amènent alors « la saisie de correspondances coupables, de poignards, de bonnets rouges, d’armes et de munitions de guerre » ainsi que « des lettres d’admission et plusieurs cartes d’entrée » qui tendent à prouver selon l’autorité préfectorale « l’affiliation de ces individus au Cercle Paradis et ne laissent aucun doute sur les manœuvres politiques dont ce cercle est le foyer ».

 

Le cercle est alors fermé par arrêté préfectoral du 10 juin 1851 et « ses membres pourront être poursuivis comme ayant fait partie d’une société secrète » [19].

 

Le préfet de Suleau fait part quelques jours plus tard au ministre de l’Intérieur les raisons plus « officieuses » qui l’ont contraint à prononcer la dissolution rapide du cercle. Ce rapport fournit ainsi de précieux renseignements quant à ses effectifs :

 

« (…) ses registres et ses statuts ont fait connaître un nombre de 3228 membres ou adhérents, dont 750 recrutés dans les trois derniers mois seulement et tous, à l’exception des premiers fondateurs dont l’existence sociale offrait certaines garanties, appartenant aux classes les plus ardentes de la démagogie marseillaise ».

 

Il est donc clair que si le cercle s’est vu la cible privilégiée de l’autorité préfectorale, c’est, en partie, en raison du nombre important de ses adhérents ou membres. Le fait qu’en outre, l’arrivée récente et massive de nouveaux militants pendant l’année 1851, alors que « l’espoir de 1852 » semble pour les démocrates de plus en plus latent, achève de fournir au préfet « les principaux arguments qui militent en faveur de la mesure » de       dissolution [20].

 

En bref, « le Cercle Paradis n’était autre chose qu’une réunion politique organisée sur des bases formidables » selon de Suleau. Les renseignements que les poursuites apportent révèlent la tendance « ouvrière » de la composition du cercle : il comptait 360 bourgeois (11,2 %), 800 maîtres ouvriers (24,8 %) et 2068 ouvriers (64 %) [21]. Ces proportions collent parfaitement à l’aspect « marseillais » du cercle : ville riche peuplée d’ouvriers, Marseille regroupe des cercles importants dans leurs effectifs et variés au niveau de leur composition ; si la partie ouvrière reste majoritaire, elle est patronnée par un nombre conséquent de bourgeois, cadres capables pour l’organisation d’un cercle d’une telle importance. On peut alors comprendre toute la méfiance du préfet à l’égard du Cercle Paradis ; il regroupe trop d’adhérents pour risquer de laisser libre son influence grandissante :

 

« Cette organisation puissante d’hommes mus par les mêmes passions et marchant au même but formait une véritable armée prête à se lever contre la société au premier signal ».

 

Cependant, les informations fournies par l’autorité préfectorale s’avèrent insuffisantes pour tenter de cerner réellement la composition sociale précise du Cercle Paradis. La liste des membres du Club de la Montagne, créé en 1849, permet en revanche d’appréhender une facette de la « réception politique » des Marseillais en s’intéressant au milieu professionnel de ses membres.

 

 

Tableau n° 2 : Statistiques établies selon les listes du « Club de La Montagne » (184 personnes), [1 M 603], par proportion d’importance décroissante des professions.

 

 

Professions

 

 

 

        Nombre

 

Proportion

Cordonnier

24

 

13 %

 

Tailleurs de Pierre

 

             12

 

6,5 %

 

Travailleurs

 

             10

 

5,4 %

 

Ebénistes & menuisiers

 

             10

 

5,4 %

 

Vanniers

 

              8

 

4,3 %

 

Charretiers

 

              7

 

3,8 %

 

Commis

 

              6

 

3,3 %

 

Maçons

 

              6

 

3,3 %

 

Tanneurs

 

              5

 

2,7 %

 

Cultivateurs

 

              5

 

2,7 %

 

Peintres

 

              4

 

2,2 %

 

Tonneliers

 

              4

 

2,2 %

 

Bouchers

 

              4

 

2,2 %

 

Boulangers

 

            4

 

2,2 %

 

Chargeurs

 

              4

 

2,2 %

 

Journalistes

 

              4

 

2,2 %

 

Layetiers

 

              4

 

2,2 %

 

Tailleurs

 

              4

 

2,2 %

 

Facteurs

 

              3

 

1,6 %

 

Portefaix

 

              3

 

1,6 %

 

Raffineurs

 

              3

 

1,6 %

 

Serruriers

 

              3

 

1,6 %

 

Divers

 

             47

 

25,5 %

 

TOTAL

 

            184

 

100 %

 

Sur le total des effectifs du club, on recense 93 % d’artisans, commerçants et ouvriers, 4,8% de cultivateurs, mais pas un seul bourgeois.

 

On peut ainsi remarquer que les membres du cercle appartiennent à des professions diverses et variées. Toutefois, on entrevoit la prédominance « organisationnelle », annoncée par William H. Sewell, des corps de métiers qualifiés et « ouverts » : cordonniers, travailleurs de pierre, ébénistes et menuisiers constituent le noyau central. Leurs capacités « organisationnelles » sont caractéristiques de leurs milieux professionnels : de bons salaires, un travail fixe et une ouverture culturelle favorisent la réception des idéaux républicains. Peintres, boulangers, tailleurs… complètent cette majorité.

 

Les métiers non-qualifiés sont par contre beaucoup moins représentés au sein du Club de la Montagne : seuls les charretiers constituent une proportion non négligeable ; la réception des théories démocrates-socialistes reste encore difficile dans ces corps de métiers non fixes, assez peu rémunérés et assez fermés culturellement aux idées de progrès social, parfois encore trop abstraites à leurs goûts.

 

Enfin, on peut trouver au travers de ces statistiques un succès « relatif » du cercle auprès des métiers qualifiés « fermés » : maçons, tanneurs, tonneliers, portefaix…, s’ils sont peu nombreux, prouvent pourtant la possible pénétration des théories montagnardes dans ces catégories socioprofessionnelles dès le début de la IIe République, malgré les échanges restreints qu’elles entretiennent avec les autres corps de métiers.

 

Finalement peu diversifiée, la réception de la propagande politique dans un cercle comme celui de la Montagne reste l’apanage de cette « classe moyenne » marseillaise que constituaient les métiers qualifiés « ouverts ». Quant à la proportion de cultivateurs, si elle reste faible, elle s’explique par la consonance « urbaine » du Cercle de la Montagne ; si des agriculteurs établis autour de la préfecture en font partie, leur part dans la composition d’un cercle essentiellement marseillais demeure minime. Beaucoup plus étonnante, l’absence complète d’éléments bourgeois traduit vraisemblablement leur crainte face à l’actualité encore chaude en 1849 de la  « guerre sociale »  vécue à Marseille en juin  1848.

 

Ce n’est évidemment plus le cas lorsqu’il s’agit de cercles ou de sociétés « rurales ». On connaît la composition de la « Société de la Montagne » des communes d’Eyguières, de Mallemort, de Vernègues, d’Aureille et d’Alleins, par la dénonciation de ses membres à l’autorité préfectorale par le maire d’Eyguières, le 12 décembre 1851 : sur 37 personnes signalées dans les cinq communes, on compte 8 cultivateurs ou agriculteurs (25,8 %) et 7 cabaretiers, aubergistes ou cafetiers (20,6 %) [22]. Si ces derniers sont le plus souvent les « chefs rouges » de ces localités rurales, expliquant de fait leur dénonciation en priorité, la proportion majoritaire des paysans au sein de la société prouve un certain succès de la propagande démocratique dans les campagnes du département. Dans un canton où les couches rurales étaient autrefois sensibles aux tentations légitimistes, cette « nouvelle donne » illustre parfaitement la politisation progressive des classes agricoles des Bouches-du-Rhône, tout au long des trois années de République : celles-ci sont au fur et à mesure plus sensible aux théories des démocrates-socialistes.

 

Ainsi, dans un département pourtant relativement plus urbanisé que ces voisins, les campagnes des Bouches-du-Rhône aspirent aussi quelque peu à cet espoir d’une « République des Paysans ». C’est la résultante d’une entreprise de propagande efficace et précoce : dans les communes précédemment citées, « la Société de la Montagne existe depuis 1849 [23] ». Toutefois, pour nuancer ce propos, on peut s’interroger sur le très faible nombre des dénonciations du maire d’Eyguières ; si la société devait compter plus d’affiliés, seuls ceux qui se sont montrés « exaltés » en décembre ont dû être signalés. Mais c’est relativement peu pour espérer entreprendre une insurrection locale ; tout au plus peut-on espérer grossir les rangs d’une révolte devant logiquement dépasser le cadre de sa propre commune ou du canton pour avoir une chance de réussite.

 

Ce faible nombre d’affiliés à une société occulte rurale n’est pourtant pas généralisable à l’ensemble du département ; on a déjà remarqué (cf. ch. II b/) que la société secrète de Jouques avait atteint en décembre 1851 « un chiffre vraiment effrayant. 282 affiliés devaient répondre à l’appel aux armes. Des approvisionnements en poudre et en balles avaient été faits depuis un an ; d’affreux serments les liaient tous [24] ». Pour une ville de « 1800 âmes », la proportion d’affiliés reste extrêmement important ; les correspondances qu’elle entretient avec « celles des communes de Rians (Var), Mirabeau (Vaucluse) et Vauvenargues » ne rendent son influence que plus importante [25].

 

Plus globalement, les effectifs des 29 sociétés secrètes découvertes dans l’arrondissement d’Aix grâce à l’instruction suivant la prise d’armes, sont estimés dans chacune des communes par le procureur de Marcorelle comme variant « de 15 à 50 membres (…) ce qui élève à un chiffre très considérable le nombre total [26] » : le nombre d’affiliés aux sociétés secrètes républicaines du 2nd arrondissement semblerait donc osciller de 400 à 1 400 individus environ.

 

Pour une ville comme Marseille, le nombre de sociétaires de cercles ou de clubs républicains reste, même après l’instruction des événements de décembre, impossible à évaluer pour les autorités judiciaires.

 

La nébuleuse que représentent les sections républicaines, divisées et réparties dans une multitude de cafés et cabarets de la ville reste en effet impénétrable : on se réunit dans le café de son quartier, en nombre relativement restreint pour ne pas éveiller les soupçons de l’autorité. Un nombre de 80 personnes pour le café de la Veuve Martineau suffit à attirer les foudres de la police en décembre. Ce nombre semble représenter une moyenne réaliste – selon toute vraisemblance, autour d’une cinquantaine de personnes – quant au nombre d’individus assistant à ce genre de réunions.

 

Mais, on le voit, malgré toutes les précautions prises, un tel « embrigadement » des hommes dans un département aussi surveillé que les Bouches-du-Rhône ne pouvait s’affranchir du risque de se voir la cible de mesures répressives.

 

C’est une constante qui dure pendant toute la période républicaine : les sociétés républicaines doivent subir les assauts des autorités, avant comme après le coup d’Etat. Elles  emploient alors tous les moyens – légaux ou illégaux – dont elles peuvent disposer pour empêcher une dissolution qui priverait leurs affiliés du droit de se réunir et de s’organiser…

 

 

       3§. Clubs et sociétés face aux autorités

 

 

Les cercles républicains résistent donc comme ils peuvent face aux lois et mesures répressives réglementant le droit de réunion dans les lieux publics ; ces mesures, que ce soit par arrêtés municipaux ou arrêtés préfectoraux, amènent la dissolution de nombreux d’entre eux. On en connaît plus d’une vingtaine qui en sont victimes de janvier 1850 à avril 1851. En voici la liste :

 

Les cercles de l’Union et de St Louis à Marignane, dissous par arrêtés municipaux du 2 janvier 1850 ; le Club de la Montagne de Sénas et la Société Philantropique d’Arles, dissous par arrêté du sous-préfet d’Arles le 4 avril 1850 ; la Société de Bienfaisance de Marseille le 14 mai 1850, ainsi que la Société des Amis Réunis à Mallemort et une société à La Roque d’Antheron le 3 juin 1850, dissous par arrêtés municipaux ; suivent les dissolutions de la Société des Bambis à Pélissanne (le 2 juillet 1850 par le sous-préfet d’Aix), de 6 sociétés de secours mutuels à Marseille (les 16, 17 et 29 août par le maire), de la Société de Bienfaisance d’Auriol (le 31 octobre 1850 par le préfet), du Cercle de la Fraternité de Martigues (le 14 décembre 1850 par le préfet), du Cercle de l’Union de Berre (le 20 mars 1851 par le préfet), du cercle établit dans le café Meyniel à Pélissanne (le 21 mars 1851 par le préfet) et du Cercle de la Montagne d’Arles (le 20 avril 1851 par le maire) [27].

 

Les cercles républicains, on le voit, subissent les assauts incessants de l’autorité locale ou de l’autorité préfectorale qui, lorsqu’elles considèrent que les réunions constatées s’apparentent de près ou de loin à des sociétés secrètes, prononcent immédiatement leur dissolution.

 

Lorsqu’ils considèrent que les arrêtés de dissolution enfreignent le droit de réunion proclamé par la Constitution de 1848, les sociétaires de cercles dissous, tentent tout de même de résister aux mesures d’interdiction.

 

C’est ainsi que lorsque le commissaire central de police de Marseille, accompagné de ses agents procède à la dissolution du Cercle Paradis prescrite par l’arrêté préfectoral du 10 juin, « quelques membres du cercle (…) se sont bornés à protester contre l’illégalité prétendue de la mesure qui frappait leur réunion ». Pour le préfet de Suleau, il est vraisemblable « qu’à défaut des voies judiciaires [le Président du tribunal civil de Marseille a déclaré entre-temps son incompétence à juger de l’illégalité de la dissolution], elles [les parties plaignantes] tenteront de recourir sinon à l’autorité supérieure administrative comme elles en auraient le droit, au moins à des déclarations dans les journaux ou même à la tribune de l’Assemblée nationale, par l’organe de quelques montagnards auquel on aura transmis à l’avance des documents plus ou moins erronés »[28].

 

En dépit de protestations inutiles, les membres d’un cercle continuent parfois de se réunir au mépris d’un arrêté de dissolution. C’est le cas en juillet 1851 des adhérents du Cercle de l’Union de Berre. Le sous-préfet d’Aix enclenche alors un pourvoi pour renvoyer les réfractaires devant la Cour d’Assises estimant « que l’état des choses existant à Berre ne peut pas durer sans une grande perturbation de l’ordre public » [29].

 

Les audiences de la Cour d’Assises débattent donc en novembre 1851 sur deux chefs d’accusation : le premier d’avoir fait partie d’un cercle « politique » ; le second d’avoir continué à se réunir malgré l’arrêté de dissolution. Selon le sous-préfet Grimaldi qui assiste aux débats, « la défense a été présentée par Me Courrent et par Me Bedarride qui a discuté habilement les faits et le droit ». Le verdict du jury déclarent les membres du cercle coupables tout en reconnaissant des circonstances atténuantes. La Cour les condamne alors à 25 francs d’amende chacun, peine « dérisoire » aux yeux du sous-préfet  [30] :

 

« L’arrêté préfectoral [de dissolution, daté du 20 mars 1851] portait en effet, que la manifestation du 24 février [à l’origine de l’arrêté] avait eu lieu, malgré les injonctions du Maire [de Berre] ».

 

Or, ce dernier, au cours de la session de la Cour d’Assises, a déclaré avoir autorisé la réunion. La défense s’empare évidemment de ce témoignage, « pour soutenir que les accusés n’étaient pas coupables puisqu’ils avaient agi avec l’assentiment du Maire (…) et qu’enfin les accusés avaient pu se réunir depuis cet arrêté, sans contrevenir à la loi, puisque l’arrêté lui-même était erroné dans une partie de ses motifs ».

 

Devant le virevoltant témoignage du maire de Berre, le sous-préfet Grimaldi n’hésite alors pas à verser au dossier judiciaire des documents administratifs prouvant que le maire « avait voulu s’opposer à la manifestation » du 24 février. Ces pièces notifiées trop tard aux accusés, n’ont pu être utilisées que dans le réquisitoire du Ministère Public « pour refuser les arguments de la défense ». Mais le Président des Assises, usant de son pouvoir discrétionnaire, en ordonne la lecture et les fait joindre au dossier. « Cette lecture a produit un effet accablant et a déterminé en grande partie la décision du Jury », même si la condamnation de la Cour d’Assise semble dérisoire [31].

 

Cette affaire résume assez bien la position des camps opposés : les membres du cercle sont assistés d’avocats talentueux acquis à leur cause et qui tentent de tirer le meilleur parti de leurs arguments dans le débat judiciaire ; ils entendent même remettre en cause jusqu’à la légalité de l’arrêté qui a dissous le cercle, alors que ses membres ont continué à se réunir au mépris de celui-ci ; quant à l’autorité administrative, elle n’hésite pas à s’immiscer dans le débat judiciaire en fournissant des documents constituant pour elle, « une preuve palpable, officielle » de la culpabilité des accusés. Même si le sous-préfet d’Aix reconnaît qu’il est « grave et délicat de produire des documents administratifs » devant une Cour d’Assises [32], l’important reste à ses yeux à parvenir à la condamnation des membres récalcitrants du Cercle de Berre. Le préfet de Suleau  n’hésite alors pas ensuite à entériner la démarche de son subalterne : pour lui, cette défiance ne devait pas demeurer impunie [33].

 

 

Mais avant même que les autorités puissent envisager des poursuites contre des cercles républicains, il faut d’abord arriver à surprendre ces organisations clandestines. La chose n’est en effet pas aussi aisée : pour se préserver des surveillances de l’autorité, les sociétaires républicains correspondent en messages codés, filtrent les allées et venues dans le local du cercle par des signes de reconnaissances (gestuels ou vestimentaires) et s’abritent parfois du regard des agents de police en passant par des portes dérobées. Un de ces stratagèmes les plus originaux consistait par exemple à écrire une lettre apparemment insignifiante qui, une fois plongée dans un réactif chimique faisait apparaître la nature « politique » du message [34].

 

 

Enfin, lorsque ces sociétés se trouvent face à la nouvelle du coup d’Etat, la révolte aurait logiquement dû être la seule réaction envisageable ; c’est en effet l’avis du procureur de la République de Tarascon, appuyé sur les arguments tirés de l’instruction dont il a la charge de mener après les événements de décembre 1851 :

 

« (…) chez les rouges, l’organisation plus compacte, plus secrète [que dans les sociétés blanches], assurée par des serments ne devait reculer devant aucune des conséquences de la guerre civile. Un grand nombre d’individus ont prit (sic) part aux luttes criminelles des départements voisins (…) [35] ».

 

 

Ce « complot organisé » des sociétés secrètes républicaines n’a pourtant pas pris une forme assez complète dans les Bouches-du-Rhône pour espérer donner un coup fatal aux autorités départementales ; il est toutefois indéniable que de nombreux émissaires parcourent les campagnes au moment des événements pour distribuer le mot d’ordre de la prise d’armes. Mais comme le rappelait le maire de Mallemort le 9 décembre au préfet de Suleau [36] (cf. ch. II a/), de nombreux sociétaires comprennent alors seulement la gravité des serments qui les liaient à leurs sociétés : un serment, prêté la main au-dessus d’un couteau, avec un cérémonial « révolutionnaro-républicain », semble alors bien dérisoire quand on songe à la répression qu’on encourt à participer à une tentative insurrectionnelle encore hésitante. Et quand bien même on a juré sur sa vie fidélité et défense de la République, quel frère ayant pu échapper à l’autorité risquerait-il ensuite de tuer ses congénères pour avoir été infidèles à leur serment ?

 

Ainsi, au lendemain de l’échec de la résistance provençale, les sociétés secrètes républicaines digèrent leur défaite avec amertume. Devant le risque d’être mis à découvert par la répression qui s’engage alors, leur premier souci est de détruire la liste de leurs sociétaires : lorsque la police investit le 4 décembre la société établie dans le café de Ricard à la Tourette, on avale la liste de la compagnie [37]. Dans le café de la Veuve Martineau, « le registre du Cercle a été lacéré par prudence par des membres de cette réunion [38] ».

 

Ces précautions sont amplement justifiées puisque la répression anti-républicaine, sous l’impulsion de la Commission mixte des Bouches-du-Rhône, prend dans le contingent des sociétés secrètes la majorité des individus qu’elle condamne. Mais si les membres de ces sociétés constituent la catégorie la plus importante en nombre, c’est aussi celle qui est atteinte des condamnations les moins sévères.

 

En effet, comme le suggère le procureur de la République de Marseille s’adressant au garde des Sceaux dans son rapport du 17 décembre, ce sont les chefs des sociétés, alors pour la plupart en fuite, qui doivent être condamnés sévèrement :

 

« [Ils] se dérobent à la juste répression qu’ils méritent et abandonnent aux rigueurs de la loi les hommes ignorants qu’ils ont pervertis et qui n’ont pas eu comme eux la précaution de conspirer sans danger et de fuir au moment décisif [39] ».

 

 

Les sociétaires pris par l’autorité se retrouvent ainsi face à une seule alternative : dénoncer leurs chefs pour se disculper eux-mêmes.

 

L’efficacité de l’immense information judiciaire lancée sur les sociétés secrètes du département scelle alors encore un peu plus la victoire des autorités des Bouches-du-Rhône…

 

 


[1] 14 U 47, Procureur de la République de Marseille au garde des Sceaux, le 17 décembre 1851.

[2] 14 U 47, Procureur de la République de Marseille au procureur général, le 3 janvier 1852.

[3] 12 U 11, Procureur de la République d’Aix au procureur général, le 16 janvier 1852.

[4] 1 M 595, Maire d’Eyguières au sous-préfet d’Arles, le 12 décembre 1851.

[5] 1 M 594, Préfet du Rhône au préfet des Bouches-du-Rhône (pas de date) et préfet des Bouches-du-Rhône au procureur général, le 6 octobre 1850.

[6] 1 M 594, Renseignements obtenus à Lyon sur le département des Bouches-du-Rhône, mai 1851.

[7] 1 M 594, Sous-préfet d’Arles au préfet des Bouches-du-Rhône, le 31 mai 1851.

[8] 1 M 603, Sous-préfet d’Arles au préfet des Bouches-du-Rhône, le 3 mai 1851.

[9] 14 U 47, Procureur de la République de Tarascon au procureur général, le 29 décembre 1851.

[10] 14 U 46, Garde des Sceaux au procureur général, le 24 juin 1851.

[11] 1 M 603, Sous-préfet d’Arles au préfet des Bouches-du-Rhône, le 26 avril 1851.

[12] 1 M 595, Maire d’Eyguières au sous-préfet d’Arles, le 12 décembre 1851 et au préfet des Bouches-du-Rhône, le 22 décembre 1851.

[13] GAY Hubert, « Il y a 150 ans, Vitrolles et Marignane défendaient la République », Provence 1851, une insurrection de la République, Association 1851-2001 pour le 150è anniversaire de la résistance au coup d’Etat du 2 décembre 1851 (Actes des journées d’études de 1997 à Château-Arnoux et de 1998 à Toulon), Gap, 2000, p. 209, Op. Cit. In 1 M 1099 (en voie de reclassement dans la série 4 M, Police) .

 

[14] 1 M 603, Préfet des Bouches-du-Rhône au ministre de l’Intérieur, le 10 janvier 1852.

[15] 1 M 603, Sous-préfet d’Aix au préfet des Bouches-du-Rhône, le 20 janvier 1852.

[16] 14 U 19, Correspondances saisies dans les bureaux du journal Le Peuple, décembre 1851.

[17] 1 M 603, Préfet des Bouches-du-Rhône au commissaire central de police de Marseille, le 13 décembre 1851.

[18] 1 M 595, Maire de Martigues au préfet des Bouches-du-Rhône, le 9 décembre 1851.

[19] 14 U 46, Arrêté préfectoral du 10 juin 1851 relatif à la fermeture du Cercle Paradis.

[20] 14 U 46, Préfet des Bouches-du-Rhône au ministre de l’Intérieur, le 15 juin 1851.

[21] 14 U 46, Préfet des Bouches-du-Rhône au procureur de la République de Marseille, le 17 juin 1851.

[22] 1 M 595, Maire d’Eyguières au sous-préfet d’Arles, le 12 décembre 1851.

[23] 1 M 595, Maire d’Eyguières au préfet des Bouches-du-Rhône, le 22 décembre 1851.

[24] 14 U 47, Lettre d’un nommé Aigle Pons au procureur général, le 14 décembre 1851.

[25] 1 M 595, Percepteur de Jouques au receveur général, le 14 décembre 1851.

[26] 12 U 11, Procureur de la République d’Aix au procureur général, le 16 janvier 1852.

[27] 1 M 603, Liste des dissolutions des cercles, chambrées, etc…de janvier 1850 à avril 1851.

[28] 14 U 46, Préfet des Bouches-du-Rhône au ministre de l’Intérieur, le 15 juin 1851.

[29] 1 M 603, Sous-préfet d’Aix au préfet des Bouches-du-Rhône, le 11 juillet 1851

[30] 1 M 603, Sous-préfet d’Aix au préfet des Bouches-du-Rhône, le 23 novembre 1851.

[31] 1 M 603, Sous-préfet d’Aix au préfet des Bouches-du-Rhône, le 25 novembre 1851.

[32] Ibid 135.

[33] 1 M 603, Préfet des Bouches-du-Rhône au sous-préfet d’Aix, le 24 novembre 1851.

[34] 1 M 594, Préfet des Bouches-du-Rhône au procureur général, le 6 novembre 1850.

[35] 14 U 47, Procureur de la République de Tarascon au procureur général, le 29 décembre 1851.

[36] 1 M 595, Maire de Mallemort au préfet des Bouches-du-Rhône, le 9 décembre 1851.

[37] 1 M 603, Procès-verbal du 18 février 1852 sur l’inculpation de Louis Brémond.

[38] 1 M 603, Notes accompagnant lettre du préfet des Bouches-du-Rhône au commissaire central de police de Marseille, le 13 décembre 1851.

[39] 14 U 47, Procureur de la République de Marseille au garde des Sceaux, le 17 décembre 1851.