Histoire des crimes du 2 Décembre
HISTOIRE DES CRIMES DU 2 DÉCEMBRE
Victor Schoelcher
Bruxelles, chez les principaux libraires, édition considérablement augmentée, 1852
Sommaire
tome I
Chapitre I : Arrestations préventives
L’opinion publique endormie sur le guet-apens — C’est une conspiration militaire — Si nous faisions des généraux ! Mission en Algérie pour corrompre les généraux envieux — Choix particulier des troupes composant l’armée de Paris. Excitation à la haine de l’armée contre la population. Instructions de combat lues aux officiers de chaque régiment — Moyens préparatoires employés pour faire les arrestations — Complicité des commissaires de police
Arrestation de M. Greppo. — Calomnies contre les victimes. Le général Lamoricière menacé du bâillon — Arrestation du général Bedeau — Les agents de police armés pour assassiner ceux qui résisteraient — Arrestation de M. Charras, de M. Valentin — Les sergents de ville et les policemen — Arrestation de M. Nadaud —M. Nadaud et M. Thiers au greffe — Le colonel Espinasse s’empare du palais législatif par trahison — Le 42e de ligne à Paris et à Boulogne. Arrestation de M. Baze, du général Leflô — Noms des soixante et douze citoyens arrêtés en même temps que les représentants
Les chefs et les généraux du parti de l’ordre enfermés dans des cellules de voleurs — Leur transfèrement à Ham dans les voitures cellulaires des galériens —Leur mise au secret pendant quatorze jours — La moindre correspondance, même avec la famille, interdite par les amis de la famille. Petites tortures — Madame Leflô — Le service fait par des condamnés — La liberté offerte en échange du déshonneur — Les prisonniers de Ham expulsés de France par M. Léopold Lehon — Violation de territoires étrangers. Note du colonel Charras au gouvernement belge — M. Baze et sa famille faisant partie de la suite d’un agent de police — Les transporteurs transportés — Les représentants gardés à Mazas au secret pendant quatorze jours.
Deux cent cinquante membres de l’Assemblée arrêtés en masse et jetés au milieu des chevaux dans une cour de caserne — Le sou de poche — L’anniversaire d’Austerlitz et M. Montebello en voiture de galériens — Transfèrement des deux cent cinquante représentants au Mont-Valérien et à Vincennes. Grossièreté des insurgés — Les légitimistes et les orléanistes mis en liberté — Nouvelles marques de la loyauté des conspirateurs — Le maréchal Vaillant et le général Oudinot. Le régime des criminels appliqué aux représentants à Mazas — On libère les criminels pour faire place aux hommes politiques en prison — Concentration à Sainte-Pélagie des derniers représentants détenus —Ils y sont servis par des condamnés qui les espionnent — Comme l’arbitraire est facile en France — Pourquoi notre histoire n’est qu’une longue révolution depuis soixante ans.
Chapitre II : Premiers actes de l’insurrection
Toutes les imprimeries fermées et occupées militairement — La garde nationale trahie et paralysée par ordre direct de l’ex-Président — Les sauveurs de la société ont peur de la garde nationale — Les insurgés ont agi la nuit comme les voleurs — Les placards de la révolte imprimés à l’imprimerie nationale — Consigne de fusiller les ouvriers qui tenteraient de sortir de l’établissement — Texte des trois placards — Le peuple n’en comprit pas la perfidie — L’impopularité de l’Assemblée cause du succès de la conjuration — Élargissement de M. Hubert qui avait dissous la Constituante — Moralité des ministres du 2 décembre — Refus du serment.
Chapitre III : Résistance de l’Assemblée. La majorité. Séance du 10e arrondissement.
Les premiers membres de l’Assemblée qui se présentent au palais législatif repoussés à coups de baïonnette — Quelques-uns parviennent dans la salle des séances où ils prononcent la déchéance du Président — Des soldats les arrachent violemment de leurs siéges — Lâcheté du président de l’Assemblée — Brutalité du colonel Gardereins envers des représentants qu’il arrête — Réunion de quelques membres chez M. Crémieux
Réunion des trois cents membres à la mairie du 10e arrondissement. — Compte-rendu sténographié de la séance. — Décret qui requiert la 10e légion pour défendre l’Assemblée. — Décret qui ordonne à tous les directeurs de maisons d’arrêt de délivrer les représentants arrêtés. — Décret qui déclare M. Bonaparte déchu de la présidence. — Arrestation en masse de la réunion du 10e arrondissement. — Elle aurait dû se défendre à force ouverte. — La majorité avait le sentiment du mal qu’elle avait fait. — Elle choisit pour protéger la souveraineté du peuple le général de l’expédition de Rome. — Demi-heure d’attente fatale à l’honneur. — Les moyens révolutionnaires pouvaient seuls sauver la situation. Impuissance des parlementaires. — Les officiers ont sciemment violé la Constitution.—Le général Forey plus coupable qu’aucun autre. — La population voit passer les représentants sans les délivrer. — Des représentants viennent eux-mêmes se constituer prisonniers.
La minorité. Barricade du faubourg St Antoine ; proscription de quatre-vingt-trois représentants du peuple.
Les membres de la Montagne ne se rendent pas au palais de l’Assemblée. Ils ne veulent pas non plus se joindre à la majorité au 10e arrondissement. — Première réunion. On propose de descendre immédiatement dans la rue. Crainte perpétuelle d’engager la majorité du parti par un acte de la minorité. — Texte d’un appel aux armes adressé au peuple. — Deuxième réunion obligée de se disperser à l’approche d’un corps de sergents de ville. La police toujours instruite de nos démarches. — Troisième réunion. On nomme un comité de résistance. — Quatrième réunion, où l’on décide de se transporter le lendemain au milieu des ouvriers et de les appeler au combat.
Nécessité d’une résistance armée. — Le peuple se plaint avec amertume d’avoir été désarmé après Juin 1848. — Action puissante des hommes non-officiels. Leurs démarches pendant la nuit — Les représentants de la majorité, que l’on conduit à Vincennes, engagent les ouvriers à ne pas les délivrer. — Réunion le 3 décembre salle Roysin. — Résolution de provoquer au combat. — Conte ridicule des insurgés à ce sujet. — Les Montagnards se répandent dans le faubourg Saint-Antoine, appelant aux armes. — Barricade au coin de la rue Sainte-Marguerite. Prise de deux postes pour avoir des fusils. — Personne ne comptait là sur la victoire par les armes. — Les rouges essayent de ramener la troupe au devoir. — Les soldats ne tirent pas sur eux. — Trait d’intrépidité du représentant Bruckner. — Prise de la barricade impossible à défendre. Mort du Montagnard Baudin et d’un homme du peuple. — Mot sublime de Baudin. — Le drapeau de la résistance planté. — Le jeune soldat tué. — Vains efforts des représentants qui cherchent encore à soulever le peuple. — Démenti à M. Mauduit. — Appel aux armes du représentant Madier-Montjau à Belleville. — Les membres de la Montagne partout.
Ce comité de résistance fait son devoir. — Arrêt de la haute cour de justice qui met le Président en accusation. — Des soldats chassent les magistrats délibérant. — Texte de quatre décrets rendus par le comité de résistance. — Les rouges repoussent la dictature. — Proclamation à l’armée. — Si tout le monde avait fait son devoir.
Les représentants républicains n’ont pas failli à leur mandat. — Pas un d’eux ne s’est rendu au vainqueur. — Le Moniteur publie une fausse lettre d’adhésion d’un Montagnard. — Puissent les honnêtes gens être aussi intègres que les partageux ! — Conduite de la Montagne à l’Assemblée législative.
Cynisme des poursuites contre les représentants démocrates. — Arrestation du citoyen Viguier par le procureur général Corbin. — Les vainqueurs pénètrent avec effraction chez madame Carnot. — Leur grossièreté. Ils ne craignent pas les monarchistes. — Listes des éloignés et des expulsés. — Déloyauté des conspirateurs. — Cinq Montagnards destinés à la transportation. —Les bannis ne cèdent qu’à la force brutale. — L’Assemblée n’est dissoute que de fait. — Tout ce que font les factieux maîtres du gouvernement est nul.
Chapitre IV : La résistance à Paris
Il fallait épouvanter pour réussir. — Premières escarmouches. — Appel du comité central des corporations. — Attitude hostile de la bourgeoisie. — On engage tout d’abord la troupe en la faisant tirer sur des groupes inoffensifs.
Première décharge sur les maisons, boulevard des Italiens. — Les fusils chargés à l’Elysée. — Les soldats ajustent des femmes aux fenêtres. — Citoyens tués chez eux. — Marchands tués dans leurs boutiques. Un pharmacien assassiné parce qu’il secourait une femme blessée. — Envahissement de la maison du Grand-Balcon. — Envahissement de l’hôtel Brandus — On en arrête tous les habitants. — Collisions provoquées entre la population et l’armée. Les amis de l’ordre ne sont pas épargnés. — Fusillades et canonnades des boulevards. Lettre du capitaine Jesse. — Massacre des habitants de la maison Sallandrouze. — Aveux de la Patrie. Déposition d’un étranger blessé. Bénédiction de M. Célestin, archevêque de Bourges, pour les mitrailleurs. — Indignation universelle. — Échafaud et fusillades. — Aspect du théâtre du carnage. — Les cadavres laissés sur le terrain pour achever de terroriser Paris. — Défilé des troupes des conquérants.
Distributions de viandes recherchées et d’eau-de-vie aux soldats. — Ils tirent à l’aventure. — Vingt mille cartouches brûlées quai Pelletier. — Orgie. — Sentinelles tirant sur une femme. — Citoyens inoffensifs fusillés à bout portant. -— Toute une famille massacrée chez elle. — Scène de carnage chez le libraire Lefilleul. — Blessés que l’on achève. — Vol sur un mort. — Aveu que la troupe a été trop loin. — Les chefs surtout sont coupables. Propos et actes de quelques officiers. — Le colonel Rochefort assassine trente personnes inoffensives. — Sa ruse de guerre pour tuer les passants. — Ses cruautés plus hideuses que celles de Bédarieux. — Le colonel Feray commandant à deux soldats de brûler la cervelle à un prisonnier. — Un enfant enfermé la nuit avec trois cadavres. — Les orléanistes félicitent le prince Napoléon. — Soldats qui ont refusé de tirer ; ce n’est pas l’armée mais ses chefs qu’il faut accuser. La pitié sévèrement punie.
Justification des décembriseurs. — Soixante cadavres d’hommes et d’enfants déposés Cité Bergère — Liste d’hommes tués sur le boulevard. — La plupart étaient des bourgeois. Liste de femmes tuées. Audacieux mensonge du Moniteur sur le nombre des morts. — Inexactitude de la liste générale officielle des morts. Documents officiels démentis les uns par les autres. Le chiffre des morts est de 1200. — Prisonniers fusillés — Ordres officiels de ne pas faire de prisonniers. — Massacres dans les prisons.—Le blessé de la barricade Montorgueil. Un blessé jeté tout vivant à la Seine. — Un homme transporté après avoir été fusillé. — Trois prisonniers fusillés et précipités dans la rivière. — Un type de modéré. — Atrocités récompensées par les sauveurs de la civilisation.
La terreur règne en France. — Pourquoi nous taisons les noms de ceux qui nous renseignent. — Aveux de nombreux assassinats par les journaux et les généraux du crime. — Les hommes que l’on a fusillés étaient les défenseurs du pouvoir constitué. — Parallèle entre les sauvages de Patnam et la horde bonapartiste. — Témoignage d’un chasseur d’Afrique sur les fusillades. — Une femme fusillée. — M. Herbillot, le général fouetteur.
Le canon à Crest (Drôme). — La troupe fait la guerre des barricades et des fenêtres. — Prisonniers et parlementaires fusillés dans les départements. —Assassinat de deux républicains près Cavaillon. Autre assassinat près Valence. — Langage de certains modérés.
Ordre du jour sanguinaire du général Saint-Arnaud. — L’ex-président confesse qu’il est sorti de la légalité. — Et les défenseurs de la Constitution sont déclarés des ennemis de l’ordre. — Dépêche atroce aux commandants des divisions militaires. — M. Maupas prononce la peine de mort pour crime de stationnement.
Plan des constitutionnels. Position, défense et prise des différentes barricades. — Quelques vaillants contre toute une armée. — Comment les brigands pratiquaient le pillage. — Beau trépas de Denis Dussoubs. — Trait héroïque d’une portière. — Dernières barricades.
La consternation de Paris. Les dévastations des conquérants avouées par eux-mêmes. — L’armée française a fait la guerre à Paris. — Le président Obus.
Chapitre V : Le Peuple
Le peuple ne fait que ce qu’il veut. — Il n’a écouté, le 2 décembre, aucune des voix qui l’appelaient au combat. — Il n’a pas été divisé par les écoles socialistes. — Les riches payant pour faire la révolution des partageux ! — Comment le- Peuple a envisagé la situation. — Les mesures liberticides n’avaient aucun effet nouveau pour lui. -— L’Assemblée, quelle qu’elle fût, représentait la souveraineté nationale. — L’inaction du peuple tient à l’ignorance où on l’a laissé. Il reconnaît qu’il n’y a rien de commun entre lui et l’ex-président. — La grande nation forgeant elle-même ses chaînes. — La question est entre la démocratie et l’absolutisme. — La réaction a commencé en Europe le même jour qu’en France. — Le 2 décembre n’est point un fait isolé. — Alliance nécessaire de la bourgeoisie et du prolétariat. — La- France a charge d’âmes.
Chapitre VI : Résistance dans les départements
§ 1. Clamecy
La province soulevée contre l’attentat avant même de savoir ce que ferait Paris. — Invention de la jacquerie. — Procédé de-calomnie des honnêtes gens. — Meurtre de M. Mulon. Tirer aux habits. — Arrestations préalables. — On veut délivrer les détenus préventifs. — Engagement entre-le- peuple- et les insurgés. — Mort du gendarme Bidan. — Soulèvement. — Quatre mille hommes des environs à Clamecy. Prétendu pillage de la caisse du receveur — Bon compte-rendu. — Les viols — Les amis de la Constitution et les dames de la ville. — Un soldat tué par la femme d’un homme arrêté. — Trait d’un partageux. — Modération du peuple. — 1830 et 1848 insultés. — M. Delafosse fait massacrer trois prisonniers. — Les insurgés tuent un ouvrier qui passait. — Ils arrêtent des parlementaires.
§ 2. Donjon et Lapalisse (Allier)
Arrestation des autorités. — Mesures prises. La gendarmerie désarmée. — Marche sur Lapalisse. — Traitement fait aux prisonniers. — Prise- de Lapalisse. — Arrestation du sous-préfet. —Le sabre d’honneur de M. Rochefort. — Attaque des réactionnaires. — Infâme histoire des gendarmes assassinés. — Inaction motivée- des démocrates de Lapalisse. — Les autres se retirent. — Le juge de paix du Donjon arrête ses créanciers. — Femme et servante emprisonnées pour les forcer à dénoncer. — Rentrée au Donjon. — Fuite forcée.
§ 3. Basses-Alpes
Le sous-préfet de Forcalquier ordonne de tirer sur des citoyens réunis, à la nouvelle du crime. — Les communes voisines appelées aux armes s’emparent de Forcalquier. — Fable ridicule sur la blessure de M. Paillard et la manière dont il fut traité. — Son ingratitude. — Le département tout entier se lève. — La part des sociétés secrètes. — Prise de Malijay.— Entrée à Digne. — Lettre de M. Ch. Fortoul. — Les gendarmes se mettent à la disposition des constitutionnels. — Les citoyens Buisson et Cotte nommés chefs. — Comité de résistance. — Armistice signé avec le commandant de la forteresse. — Mesure d’ordre. — Petit vol puni. — La garde nationale de Digne adhère au mouvement. — La justice suit son cours. — Les livres des droits réunis sont brûlés. — Proclamation du comité de résistance. — Argent tiré des caisses publiques contre reçus. — Emploi des sommes prises chez les comptables. — Réquisitions frappées par les insurgés. Exactions commises à Villeneuve — Un aubergiste menacé de mort parce qu’il réclame les dépenses des soldats. — Vol à main armée. — M. Buisson et M. Cotte vengée. — Retraite de Digne. — Soulèvement de Sisteron. — Mouvement de Barcelonnette. — Prétendu pillage du château de Malijay. — Concentration sur les Mées. — Arrivée des troupes insurgées. Leur colonel arrête deux parlementaires. — Mise en liberté des parlementaires. — Un peloton des insurgés tombe aux mains des républicains. — Acte de trahison des factieux. — Ils battent en retraite. — Les constitutionnels se dispersent. Leur isolement .— Portée de la prise d’arme des Basses-Alpes. — Mensonge prouvé sur l’engagement des Mées. Six cents Français fuyant devant cinq gendarmes blessés. — Quatre mille cinq cent Marseillais épouvantés par quelques gendarmes.
§ 4. Var
Le Var se lève spontanément tout entier. Le citoyen Duteil nommé général par quinze-mille hommes. — Proposition de marcher sur Paris. — Puissante force perdue. — La calomnie sur les prisonniers. — Le colonel Trauers la soutient. — Trait de perfidie de M. Trauers. — Les insurgés tirent sur les prisonniers enfermés dans une chambre. — Un miracle en faveur d’une atrocité. — Le- fanatisme- de la haine. Grand nombre de chefs pris. — Digne-attitude du citoyen Duteil. Les constitutionnels font retraite en colonne. — Marche vers Nice. — Noble conduite du gouvernement piémontais et des habitants. — Les brigands dénués de tout. — Lettre du citoyen Duteil.
§ 5. Marmande (Lot-et-Garonne)
Fermentation à la nouvelle du guet-apens. — Le conseil municipal appelle les citoyens aux armes. — Armistice conclu avec les autorités — Commission municipale provisoire. Réorganisation de la garde nationale. — Mesures de résistance. — Les autorités et la gendarmerie abandonnent la ville. — Marche sur Agen repoussée par contre-ordre. — Bordeaux refuse de se lever. — Résolution de soutenir la lutte. — Sortie contre la troupe. — Engagement avec la gendarmerie, qui tourne bride. — Découragement. — La colonne se dissout faute d’appui. — Caractère du mouvement. — Incroyable faiblesse de M. Peyronny. — Il se dément lui-même.
Trente-deux départements en état de siège. — Témoignage de leur vaillance. — La proscription va sévir jusque dans les villages les plus obscurs. Avènement de la province à la politique active. — Bons augures. — La province sait maintenant ce qu’elle a à faire.
Chapitre VII : La résistance des départements transformée en jacquerie
Système de calomnie organisé par les amis de l’ordre. — Incendies de la Savoie attribués aux démagogues. — L’assassin de la reine d’Espagne donné pour un démagogue. — Égorgement général et pillage universel préparés pour 1852. — Les jacques viennent d’inventer de nouveaux supplices. — Ils jettent les enfants dans les flammes. — Le viol ! Les femmes vengent les républicains. — Les représentants du peuple excitent à la dévastation. — Société formée pour assassiner l’ex-président.— Les membres de la Montagne discutant cet assassinat. — Les réactionnaires nous imputent les projets qu’ils ont réalisés. — Démentis donnés par les propriétaires au pillage de châteaux. — Lettre du curé de Poligny. — Les jacques font emprisonner leurs pères et leurs frères. — La Patrie forcée de se rétracter. — Les forfaits détaillés de Joigny sont de pure invention. — Le cadavre d’un sous-préfet qui se porte bien. — Horrible histoire brodée sur la mort du gendarme de Clamecy. — Les poignets sciés du gendarme de Marmande. — Qui a le plus d’horreur du sang. — Les jeunes filles et les jeunes dames de Digne partagées entre les constitutionnels. — Les meurtriers et les voleurs de Chomérac. — Serment d’être parricide. — Béziers à sac ! — Deux heures de pillage à Bagnères. — On déshonore les classes laborieuses et on les dit bonapartistes. — Point de délits forestiers pendant les journées de décembre. — Pourquoi Toulouse n’a pas pris les armes. — Honorable réserve des démocrates de Villeneuve. — Deux mille paysans vont prendre Agen avec des sacs. — Les proclamations du comité de Clamecy et du peuple souverain de Bédarieux. — Les mensonges des décembriseurs compromettent le caractère national. — L’opinion des riches faussée. — Les réactionnaires ont besoin de la peur pour gouverner. — On ne peut rien reprocher aux républicains maîtres de la France après février. — Générosité du peuple en 1848. — La jacquerie de 1851 est une fantasmagorie.
Chapitre VIII : Cruautés commises par les décembriseurs
La seule crainte à concevoir c’est d’en laisser échapper un seul. — Battues dans les bois de l’Allier et de la Nièvre. — Suicides causés par la terreur. — Traits d’arbitraire. — Expédition du préfet des Pyrénées-Orientales à Estagel. — Le maire de Caumont fait inonder un aqueduc pour y noyer des réfugiés. — Le préfet de Lot-et-Garonne veut enlever la garde de la prison centrale. — Arrêté sanguinaire du commandant Bourrely. — Horrible proclamation du général Bourjolly. — L’hospitalité devenue crime. — Arrêtés de MM. Carlier, Charlier et Pellagot. — Recéleur d’hommes arrêté. — La mort pour un verre d’eau. — Condamnation à vingt années de galères pour recel d’un fugitif. — Pas un proscrit n’a été trahi. — Un maire installé, sous peine d’être fusillé, par le colonel Sercey. — La mort pour une doublure de poche. — Le général met sous séquestre les biens des pillards. — Le général Fririon met à la charge des proscrits les garnisaires placés chez eux. — Tête de fugitif à prix.
Chapitre IX : La Résistance a été faite principalement par la bourgeoisie.
Impostures accumulées pour tromper la France et l’Europe. — La plupart des brigands appartiennent aux classes conservatrices. — Quelques noms de ceux qui ont pris part à la résistance.
§ 2. Les condamnés des commissions mixtes
Listes d’hommes frappés par les commissions militaires départementales.
§ 3. Démagogues arrêtés tous les jours
Listes des personnes arrêtées chaque jour.
Transportés.
§ 5. Aveux des bonapartistes sur le vrai caractère des jacques.
Notables qui trament le bouleversement de la société. — Les amis de l’ordre avouent qu’il y a beaucoup d’honnêtes gens au milieu des brigands. — La Chaussée-d’Antin plus anarchiste que les faubourgs. — La bourgeoisie témoigne à Bédarieux de sa sympathie pour les brigands. — Les bourgeois assassinés traités de malfaiteurs. Le gouvernement des coquins a peur de la garde nationale. — Jacques d’un rang élevé.
§ 6. Magistrats, officiers et prêtres partageux.
Liste- des magistrats promoteurs de rébellion. — Magistrats transportés. — L’armée a fourni ses victimes. — Liste de prêtres ennemis de la religion. — De quoi rassurer les classes riches.
Chapitre X : Prétendue conspiration de l’Assemblée contre le président.
Les méchants ne s’avouent pas à eux-même qu’ils sont coupables. — Les conjurés de décembre accusent l’Assemblée d’avoir conspiré contre le président. La majorité a, au contraire, été sa complice. Elle a refusé de le mettre en accusation. — Les pièces trouvées à la questure. — Lettre explicative du général Bedeau. — Le plan du guet-apens est de M. Carlier. — Pourquoi M. Carlier ne se chargea pas de l’appliquer. Explications sur sa retraite. — Tentatives de corruption faites directement auprès de M. Changarnier. — L’Elysée avoue qu’il méditait son crime depuis un an. — Dessein de l’exécuter pendant la prorogation. — Pourquoi n’a-t-on pas mis en jugement MM. Baze et Bedeau ? — Prétendue coalition de la majorité et de la Montagne. — Les royalistes détestent encore plus les républicains que l’ex-président. — Ignoble imposture de M. Bonaparte contre la Montagne. — Démenti formel. — Le 2 décembre n’est pas un coup d’état.
Chapitre XI : Ce que sont les conspirateurs du 2 décembre
§1 — Préjugé du peuple en faveur de Napoléon l’empereur. A quoi tient ce préjugé. — M. L.-N. Bonaparte- n’est pas le neveu de l’empereur. — Il est attaqué de la manie impériale. — Premier accès à Strasbourg. Il se cache au moment du danger. — Il se déclare touché de la clémence de Louis-Philippe et recommence ses intrigues en Suisse. — Expédition de Boulogne, où M. Bonaparte assassine un soldat. — Il se fait policeman. — Sa lettre à l’Assemblée constituante. — Son élection comme président. — C’est un homme sans intelligence. — Sa circulaire de candidat à la présidence. — Son serment comme président. — Ses protestations répétées en faveur de la République. — Ses amis l’aident à tromper l’opinion. — M. Vieillard. — M. Bonaparte ment par goût. — Echange de démentis entre le Constitutionnel et le Moniteur. — Sa réputation en Europe. — Le coup de Jarnac fait à force de mensonges. — Ingratitude. Esprit de vengeance. Déguisement en habit de général. Etats de service du général L.-N. Bonaparte. — Le banquet des sous-officiers. — Le nouveau César a toujours peur. — Triste spectacle moral. — Sa mission. — Soulouque 1er et Napoléon II.
§2 La conspiration tramée par le gouvernement. — M. Maupas. — Le gouvernement des bâtards. M. Morny. — Le coup de main des insolvables. — Le général Magnan. — M. Bonaparte corrompt toujours avec de l’argent. — Le prix du sang donné aux officiers. — Les dix francs aux soldats. — M. Saint-Arnaud. — M Persigny. — M. Vieyra. — Défense de publier les arrêts des tribunaux. — M. Romieu. — Extraits du Spectre rouge. — Le plébiscite sous la protection de l’étranger.
§3 Pas un homme honorable dans le 2 décembre. — Vol des 25 millions de la banque. Gaspillages de caverne. Fêtes et festins. L’empire. Le duc de Marmelade et le duc Cassagnac. France en Haïti. Armes parlantes de S.M. Verhuel. — Joug déshonorant. — Abaissement de la France.
Annexes
Colonel Charras — Général Changarnier — Général Lamoricière — Général Bedeau — Jules Favre — Sain — Michel Renaud.
N°2 – Conduite des proscrits de 1848 et 1849 au 2 décembre
N°3 – L’assassinat du général Bréa a été commis par les bonapartistes.
Lettre du citoyen Félix Mathé, représentant.
Lettre du citoyen Joly, représentant. — Lettre du citoyen Belin, représentant. — Lettre du citoyen Aubanel Maurice. — Lettre du citoyen Manau, avocat.