Nouvelles du Var
Bulletin de l’Association 1851-2001
N°13 – janvier 2001 Nouvelles du Var
1851, una annada un pauc estranha Vieu encara la colona battre la campanha… Rotge èra lo drapèu enauçat E lo seren sus Salernas, la ciutat Es una caminada qu’aurem facha E que sobrarà après la desfacha (Extrait d’une chanson récente du Groupe Mauresca, Tourrettes-Fayence 83 – Montpellier 34)
Lors de la création de l’association 1851-2001, en 1997, et à nouveau lors de la journée de Toulon, en 1998, nous disions que nous allions essayer de faire beaucoup, mais que nous n’avions pas vocation à tout faire, notre tâche essentielle étant de sensibiliser et susciter les initiatives. Notre ligne de conduite demeure la même. Promouvoir les valeurs dont se réclamaient les insurgés : la résistance à l’oppression, la responsabilité et l’initiative citoyennes, l’espérance liant démocratie et progrès social. Valeurs dont, soit dit entre parenthèses, se réclament des publications nationales qui n’ont jamais consenti à passer une ligne sur ce que nous faisons. Marianne, par exemple… Dorénavant, les premières réalisations apparaissent, les projets foisonnent et l’association est naturellement sollicitée. (Sauf quand la renvoient à son néant certains, qui découvrent la lune : tel ouvrage récent se présente modestement en “prélude aux multiples commémorations” !). Ces sollicitations ne sont parfois que presse-bouton : “veuillez nous envoyer la liste des insurgés, une bibliographie, des chansons, etc, voire “les costumes de l’époque pour une reconstitution historique”… Mais la plupart entraînent la rencontre, la discussion, l’intervention commune. Nous collaborons aux initiatives du Conseil Général, qui commémorera l’insurrection et soutient les initiatives allant dans ce sens. Nos responsables varois font partie du comité scientifique et du comité d’organisation. Nous avons aidé à la réalisation de la brochure tirée à 20000 exemplaires par le Conseil Général, et désormais épuisée (le texte est sur le site du Conseil Général, http://www.cg83.fr). Notre ami et adhérent H. Garelly impulse une initiative philatélique. Nous répondons aux demandes d’information et d’intervention des communes : la municipalité de Cuers a invité au début de l’été notre président à traiter de l’insurrection, devant un public important. Nous avons rencontré à leur demande les élus brignolais, pour contribuer à l’élaboration de leurs projets. Nous aidons des municipalités à matérialiser le souvenir de l’insurrection. Ainsi notre ami et adhérent (j’allais écrire “Frère et Ami”, comme en 1851) F. Négrel a contribué à la pose de la plaque en l’honneur du dirigeant républicain Alter à Draguignan, et au projet de la municipalité des Salles de saluer Paulin Guichard, mort en déportation en Algérie. Nous soutenons par la documentation et la présence les enseignants qui entreprennent une sensibilisation et une action dans leur établissement, ainsi notre amie et adhérente Monique Laudebat, dans son C.E.S du Luc, dont les élèves proviennent de cinq communes puissamment insurgées en 1851 : Flassans, Gonfaron, Le Cannet des Maures, Le Luc, Les Mayons. Ainsi F. Négrel, au C.E.S d’Aups. Nous avons de nombreux contacts associatifs : Au premier chef, nous sommes émus et honorés de l’adhésion à notre association de la section varoise de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, adhésion qui marque la continuité des luttes pour la liberté, de 1851 à 1940-45, et au-delà. Un de ses dirigeants, C. Galfré, poursuit tenacement son action pour la réhabilitation du Cuersois Mourre le Pacifique. Nous sommes heureux des contacts noués avec des sociétés d’histoire locale. Au printemps, l’Escolo de la Targo de Toulon a invité notre président pour une conférence en provençal sur la Seconde République dans la région toulonnaise. En octobre les Amis de la Seyne ancienne et moderne ont invité notre président pour le coup d’envoi de leur cycle annuel de conférences, en octobre, devant un nombreux public. Grâce à notre ami et adhérent G. Gayol, la collaboration de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan a été décisive pour la bonne tenue de la journée du 2 décembre à Draguignan, où avec M. Bellenfant, sont intervenus devant un public important nos amis et adhérents F. Négrel et Jean-Marie Guillon, vice-président de l’association. D’autres projets sont en cours avec des associations de diverses localités varoises. Nous avons rencontré la Ligue des Droits de l’Homme, qui soutient notre action et la popularise. (Cf. le site de la section Ligue des Droits de l’Homme de Toulon, http://www.ldhtoulon.fr.st, page “notre réflexion/nos actions”). Dans la foulée de cette intervention, Mme Arlette Pléau réanime la mémoire de l’insurrection à Villecroze et Chateaudouble. Nous sommes partenaires du projet de l’association Gens et Pays du Verdon. Dans la mesure de nos moyens, mais ils ne suffisent pas toujours, nous répondons à la demande d’intervention et de conférences suscitées par des amis et des adhérents, dont certains se structurent en association sur le plan local (La Garde Freinet, Hyères) en vue d’initiatives importantes. Nos adhérents approfondissent la connaissance de l’évènement. Ainsi J.C.Babois à Pignans (dont l’étude sera publiée dans un numéro prochain), Mme Benjamin, descendante du cordonnier républicain et insurgé Mireur, de Saint-Raphaël, qui prépare un important ouvrage sur l’insurrection dans cette cité (nous en publierons bientôt quelques bonnes pages), Mme et M.Jarry à Saint Maximin et son pays, où l’insurrection tint bon même après la défaite d’Aups, R. Merle sur La Seyne, cas particulier et non étudié jusqu’à présent d’une localité ouvrière en mutation (voir), D.Sampieri à Hyères, sur la lancée de son bel ouvrage La faux et le fusil. Nos lecteurs connaissaient déjà la recherche de Frédéric Négrel par son article dans le Bulletin n°3 et par sa page http://perso.wanadoo.fr/negrel/negrel/index.htm F. Négrel vient de soutenir avec succès au département d’histoire de l’Université de Provence un remarquable mémoire de maîtrise, Clandestinité et réseau républicain dans le Haut-Var. La société secrète montagnarde d’Artignosc (1849-1851), dont nous espérons assurer bientôt la publication. (publication réalisée)
René Merle |