La Plaque Fortoul

La Plaque Fortoul

 

Suite à l’action tenace et aux informations de P.Varcin, et à la décision de notre C.A, notre président a adressé le 2 février 2001 à Madame l’Inspectrice d’Académie des Alpes-de-Haute-Provence la lettre ci-dessous :

“À l’initiative d’une association locale, la façade de l’Inspection Académique honore par une plaque la mémoire de notre concitoyen Fortoul, ministre, universitaire et homme de lettres.

Cet hommage ignore un autre aspect de la personnalité de Fortoul, virulent député du Parti de l’Ordre, puis ministre de l’Instruction Publique et des Cultes de Louis Napoléon Bonaparte, dénonciateur d’instituteurs républicains et maître d’œuvre de la répression à l’égard des enseignants qui suivit le coup d’État.

Ce sont des dizaines d’instituteurs bas-alpins qui ont été victimes de ces sanctions et condamnations, allant de la suspension de traitement à la déportation en Algérie, en passant par la révocation.

Nous tenons à votre disposition “l’état exact” de cette répression, fourni par l’abbé Fortoul, alors Recteur à Digne (Inspecteur d’Académie), au Ministre Fortoul.

Notre Association œuvre depuis des années pour honorer la mémoire des républicains bas-alpins insurgés en décembre 1851 pour défendre la République, elle prépare la commémoration du cent cinquantième anniversaire de cette insurrection.

Elle apposera à cette occasion une plaque à la mémoire des 11 instituteurs bas-alpins déportés et de tous les autres instituteurs victimes de la répression. Cette décision répond à la demande de très nombreux collègues enseignants, désireux de témoigner par une présence massive lors de la cérémonie leur attachement aux valeurs républicaines et aux droits de l’Homme.

Nous vous proposons donc d’apposer cette plaque sur la façade de l’Inspection Académique.

Veuillez agréer… ”.

Nous avons aussitôt reçu cette réponse, datée du 5 février

“J’ai bien reçu votre lettre en date du 2 février relative à la plaque apposée à l’entrée du bâtiment de l’Inspection Académique.

J’ai l’honneur de vous informer qu’afin d’éviter toute polémique sur cette période de l’histoire de notre pays, j’ai décidé après consultation du Président de l’Association des Amis du Pays Dignois, de procéder à la dépose de cette plaque.

Je vous prie d’agréer ”.

La plaque a été effectivement déposée. Mais il ne nous semble pas positif que l’amnésie succède à l’apologie du ministre répresseur. C’est pourquoi nous allons continuer notre action pour la pose d’une plaque rappelant la mémoire des enseignants victimes de la répression.