Le collectif de l’Hérault

5 mai 2000

16 octobre 2000

25 janvier 2001   

Les publications du collectif de l’Hérault :

                    De la révolution au coup d’État (1848-1851), les répercussions des événements parisiens entre Alpes et Pyrénées. Actes du colloque de 1998, Université Paul Valéry, Montpellier 

                    Les victimes du coup d’état de 1851 de l’Hérault. Liste des inculpés devant la commission mixte de 1852

Vous pouvez contacter Jean-Claude Richard Ralite à 

                                             34jcr@orange.fr                           

Le monument de Béziers

Le collectif de l’Hérault

octobre 2000

   Nous étions vingt réunis ce lundi 16 octobre, serrés, bourdonnant et discutant vivement dans un bungalow du Campotel de Pézenas. Objet : comment commémorer de bonne façon la résistance héraultaise au coup d’état du 2 décembre 1851 ?

 

   Pourquoi cette intensité dans la discussion ? sans doute parce que des voix singulières se répondaient et se complétaient : celles d’historiens donnant le sens de ces événements ; celles de gens travaillant sur le terrain à chercher qui furent les insurgés de 1851, c’est-à-dire leurs origines, leurs actes et leurs espoirs.

 

   Étaient là en effet ce 16 octobre : des chercheurs et historiens, des responsables d’associations (Hauts cantons, Appel des Cent, CGT, CCAS : activités sociales et culturelles des gaziers-électriciens, …) et aussi des groupes locaux tels ceux de Neffiès ou Riols par exemple.

 

   Rappelons la raison d’agir de l’Association 1851-2001 et de son collectif héraultais : il n’est pas indifférent aujourd’hui de prendre la mesure de ce qui s’est joué entre 1848 et 1851 dans notre midi : la percée de la démocratie socialiste. Le mouvement a été fort. Ici, la résistance au coup d’état soulèvera des gens nombreux, dans le Biterrois, à Pézenas, Bédarieux et autour, … et près de 3000 condamnés et déportés en Algérie ou Cayenne constituent le témoignage le plus rude d’une répression qui a touché des dizaines de milliers de petites gens. C’est que le mouvement résultait de la rencontre de la conscience républicaine propagée par des  » élites  » politiques éduquées, avec des aspirations populaires au mieux vivre et à la dignité. La république que souhaitaient les insurgés de décembre n’est pas celle des conservateurs, elle est espérance concrète de justice sociale et de démocratie : Droit à la sécurité et à l’éducation, droit au travail… De 1849 à 1851, trempée par la répression, la propagande démocrate-socialiste a porté ces idées et aussi diffusé une conscience égalitariste et individualiste républicaine. Ces  » gens de peu « , ces  » partageux « , ces  » rouges « , dont beaucoup ne parlaient pas le français, ou le parlaient mal, ne se sont pas levés en décembre 1851 contre la France, mais pour bâtir la France autrement. Une partie du peuple est alors porteur de l’initiative historique.

 

   N’y a t il pas là des données et des réflexions profondément actuelles ?

 

   C’est pourquoi l’association 1851-2001 vous propose un ensemble d’engagements possibles pour les mois à venir :

 

– Créer ou élargir des groupes locaux qui cherchent la mémoire, des insurgés et des événements, et prennent des initiatives : débats, écrits, travail avec les écoles, actions pour la rénovation des stèles de Roujan, Neffiès, Riols et Béziers,…

 

– Contacts: Neffiès, Roujan, Nizas : Mme Piacère, Neffiès.

 

                     Caux : Mme Laussel.

 

                   Riols-Prémian : M.Sabench, Ardouane.

 

                   Mèze: L.Jeanjean.

 

                   Hauts cantons : J.Bonnet, Colombières.

 

                   Pézenas : Claude Alberge.

 

                   CCAS : 21 rue du Pont de lattes, Montpellier, A.Maussières.

 

                   Appel des Cent : Raymond Cubells, Béziers.

 

                   U.D.CGT : Montpellier.

 

– Relancer communes, Conseil général et Ministère du Patrimoine pour les stèles.

 

– Participer aux initiatives centrales de l’association 1851-2001 : colloque de Manosque le 18 novembre, rencontre nationale dans une ville du midi en 2001…

 

– Stimuler l’engagement des communes et des citoyens dans les lieux les plus sensibles : des gens ont dit le 16 octobre : ne rien faire sur 1851 à Capestang ou Vendres ou Bédarieux….est inimaginable. L’appel est donc lancé : vous tous qui vous sentez concernés, rejoignez nos efforts.

 

– On peut imaginer quelques initiatives clés : le 14 juillet 2001 dans beaucoup de communes, au Fort de Brescou à Agde d’où partirent les convois de transportés…

 

– Des historiens et écrivains sont prêts à aider. Le collectif vous mettra en contact avec eux. Même démarche pour la documentation. A l’Université, où des colloques sur 1848 se sont déjà tenus, des amis travaillent et peuvent enrichir nos efforts.

 

 

 

            Le prochain collectif se tiendra vers le mois de janvier à Roujan.

 

            Contact permanent : Jacques Bonnet, 0467952114 ou 0467751706.                                                             

janvier 2001

   « Ces gens de peu, dont beaucoup ne parlaient pas français, ou le parlaient mal, ne se sont pas levés en décembre 1851 contre la France, mais pour bâtir la France autrement. Ils mettaient en œuvre une conception nouvelle de la politique, celle où le peuple est porteur de l’initiative historique : le peuple exprimant collectivement sa volonté de disposer de sa souveraineté, en assumant son droit de décision et de contrôle à tous les échelons de responsabilité citoyenne, et au premier chef à l’échelon communal. Conception jugée par beaucoup aujourd’hui dépassée, remplacée par le seul rapport de l’individu au politique, et par la péjoration de la donne nationale. » René Merle, président de l’association 1851-2001.

 

   La troisième réunion du collectif héraultais 1851-2001 s’est tenue à Roujan ce 25 janvier avec une quarantaine de présents. Les mots de R.Merle me paraissent indiquer les lignes de force de notre discussion : nous voulons que soient connus, en cette année 2001, les événements, les hommes et femmes, les idées et les rêves, qui ont fait chez nous la forte résistance au coup d’état du 2 décembre 1851. Parce qu’il faut nommer ceux qui n’ont pas eu de nom. Parce qu’il faut mesurer la valeur et la portée de leurs actes et aspirations : ils ont contribué à fonder la République ; ils ont permis que les désirs de république sociale, égalitaire, citoyenne, travaillent notre nation tout au long des années et encore aujourd’hui. L’Hérault, où la résistance et la répression ont été très importantes (environ 3000 déportés au bagne), doit connaître une année 2001 fertile pour la connaissance de ces faits et le débat de ces idées.

 

   Ce 25 janvier étaient présents des amis de Neffiès, Pézenas, Caux, Roujan, Gabian, Bédarieux, Mèze, Riols, Montpellier, Béziers, Nézignan-l’Evêque, de l’université et du CNRS, des associations des « Amis de Pézenas », Lectures vagabondes, Appel des Cent, CMCAS, et de l’ODAC.

 

  Une démarche a été précisée. C’est avant tout une démarche de terrain :

 

  • faire l’inventaire : que s’est-il passé dans le village ? avec quelles gens ? quelles idées et rêves ? Il s’agit de trouver des correspondances, des listes de transportés, des récits… et de rassembler des forces. 
  • En même temps, sensibiliser la population : débats, écoles, spectacles, media… 
  • Puis célébrer : spectacles, expos, conférences, publications (c’est très important), stèles… 

Pour que cette démarche prenne force, il faut essayer de renforcer les collectifs locaux déjà au travail,  les aider à produire des réalisations visibles, et aussi  toucher toutes les localités. Pour cela, une lettre sera envoyée en mars aux municipalités et associations. Le collectif souhaite que des lieux fortement concernés en 1851 se manifestent : Béziers, Capestang, Marsillargues…

 

  • Si ce travail de base se développe, on peut concevoir des temps forts départementaux : 

Le 14 juillet.                                      

 

A l’approche du 2 décembre.

 

Puis en 2002.                          

 

Dans ce but, une rencontre est demandée à André Vézinhet, président du Conseil Général , pour voir comment celui-ci pourrait aider à la réussite de ces points forts (Spectacle et colloque dans le Bitterois, stèles, publications…)

 

Par ailleurs, l’association nationale propose deux perspectives : une journée colloque à Sainte-Tulle le 23 juin ; une initiative nationale en Avignon (avec sans doute A.Benedetto) à l’automne.

 

 

 

   La réussite dépend de l’engagement des acteurs de terrain. C’est donc à eux d’abord que nous nous adressons. Le collectif coordonne, propose des conférenciers ou des spectacles, facilite les contacts.

 

Voici quelques correspondants :

 

C.Alberge, Pézenas. J.Sabench, Riols. M.Razimbeau, Gabian. L.Jeanjean, Mèze. S.Laussel, Caux. Mme Piacère et Y.Mazet, Neffiès. Mme Rodriguez, Nizas. R.Cubells, Béziers et Appel des Cent. S.Rodriguez, CMCAS et Bédarieux. R.Bédrines, Roujan. JCRichard, CNRS. J.Bonnet, Lectures vagabondes et correspondant départemental, Colombières/Orb. A.Mausssières, CMCAS.

 

   Quelques ajouts :

 

  – Des idées ont été lancées : lien 1851-loi de 1901 sur le droit d’association. Déportés et histoire de l’Algérie. Coup d’état et politique de guerre…

 

  -Les stèles : les subventions pour celle de Neffiès sont acquises. Reste à agir pour Roujan, Riols, Béziers…

 

–          L’Inspection académique sera sollicitée : que faire pour que des choses se passent dans les établissements scolaires ?

 

–           Idée de l’édition par les PTT d’un timbre commémoratif.

 

–          Les media : nous leur demandons de consacrer des pages, des émissions, à cet effort de mémoire et de réflexion. Nous sommes à leur disposition. FR3, RFH, Radio pays ERE (à qui sa position géographique donne une responsabilité forte !), toutes les radios locales, Midi Libre, L’Hérault du Jour, …

 

–          A Montpellier, un partenariat entre associations pourrait aboutir à la tenue d’un débat plus spectacle.

 

–          L’ODAC joue sa partition : spectacle à Bédarieux en juillet, aide pour les projets…

 

   Le prochain collectif se tiendra à Mèze le 26 avril. Vous êtes tous invités.

 

Pour le collectif : J.Bonnet.