Une découverte à propos de Joseph Maurel, vermicellier d’Aups

article mis en ligne le 24 mars 2022

Une découverte à propos de Joseph Maurel,

vermicellier d’Aups

 

Nous avons publié en 2016 Mes mémoires sur les événements de 1851 à Aups et neuf mois de captivité de Joseph Maurel, fabricant de vermicelle, manuscrit inédit acquis par les Archives départementales du Var.

Monsieur Cyril Martinez a eu l’amabilité de nous communiquer un document découvert dans la propriété dont il vient de faire l’acquisition, au Collet de la Garde, à Aups.

Il s’agit d’un texte, écrit sur le plan de cette propriété, à l’échelle 1/500e, établi par un architecte en 1875, sur lequel Joseph Maurel a indiqué l’emplacement de ses cultures. Figuiers, cerisiers, amandiers, agriotte, chênes truffiers, gros chênes blanc et vert, coing, pêchers, abricotiers, poiriers, grenades, et surtout oliviers en complantation avec des vignes (dont certaines portent la mention américaines), sont représentés et accompagnés chacun de dates s’étalant entre 1870 et 1888.

On y lira que dans les années 1870 Joseph Maurel n’a rien perdu de sa ferveur républicaine et qu’il était déjà attentif aux changements climatiques…

 

Je supplie mes héritiers[1] de conserver religieusement ce plan, à la place qu’il occupe actuellement. Que si ma propriété du Collet venait à être vendue un jour, je désire que ce plan devienne la propriété[2] des acheteurs qui se succèderont, afin que les générations à venir puissent comparer à long intervalle la transfiguration qui a put [sic] se produire dans les cultures et les plantations, par suite des bouleversements astmophériques [sic]. Cette comparaison sera très intéressante. Ce qui me fait pronostiquer en faveur de ma volonté, qui est formelle.

L’eau du Collet – sommet – a été trouvée en août 1869. Le tunnel conduit à la fontaine en 1872.

Le 1er étage, le dessus, ainsi que la remise en 1872.

Salut et fraternité à tous les citoyens qui deviendront acquéreurs du présent immeuble.

Vive la République.

[signé] Maurel ex secrétaire et membre du Comité révolutionnaire social de Xbre 1851. Condamné pour ce délit à neuf mois de prison.

 


[1] Joseph Maurel décède le 14 novembre 1913 à Aups. Sa seule héritière est sa sœur Augustine/Justine, dernière vivante de la famille qui recevra quelques obligations de compagnies étrangères, de 89 francs à la Caisse d’Epargne, du prorata de sa pension de victime du coup d’Etat (83,20 francs), de créances auprès d’Aupsois (datant de 1879 et 1890), de la maison familiale rue de l’Horloge et de 2 ha de vignes et labours au Collet de la Garde, à Aups (la propriété en question). Le tout représentant 12853 francs. (ADV, 3 Q 260)

[2] Souligné sur le document.