Quelques éléments locaux retenus pour la conférence donnée à Fox-Amphoux

Cette page présente seulement quelques éléments locaux retenus pour la conférence donnée à Fox-Amphoux en 2001 par Frédéric Negrel. Vous voudrez bien en excuser l’écriture.

 

Quelques éléments sur la résistance de décembre 1851 à Fox-Amphoux

 

Lors de l’élection présidentielle de décembre 1848, la section de vote Fox-Amphoux-Sillans donne 81% des voix à Louis-Napoléon Bonaparte, 11% à Cavaignac, 7% à Ledru-Rollin.

Aux législatives de 1849, Fox-Amphoux accorde la majorité à la liste royaliste mais une forte minorité se prononce pour les républicains grâce à l’influence de Barjols.

 

C’est le cafetier Jean-Baptiste Agnès qui a introduit à Fox les frères Louche, les Barjolais qui ont implanté la société secrète (qui compte 20 membres en décembre 1851). Son café est fréquemment le théâtre de démonstrations républicaines, en particulier en chansons.

Le président de la société secrète est Joachim Montaud. Joseph Autran est vice-président. Paulin Bluset, Jean-Louis Arnaud, Louis Rigaud et Louis Honoré Blanc (de la bastide du Plan) sont chefs de section.

Pourtant on ne compte que 20 à 21 affiliés ce qui est peu pour une commune de 531 habitants. Peut-être est-ce dû à dispersion de l’habitat sur la commune, phénomène rare dans le Var.

Les réceptions sont souvent le fait des frères Louche et des républicains de Montmeyan.

 

Le 5 décembre à 16 h, on reçoit à Fox l’ordre des Louche de changer la municipalité.

Le 6 décembre au matin, on envoie des émissaires à Barjols prendre des ordres ; à 16 h, 15 à 20 insurgés prennent les 15 fusils simple de la garde nationale à la mairie. Puis on défile au tambour. Ils reviennent devant la mairie. C’est là la proclamation de la dissolution du conseil municipal à l’exception du maire (Joseph Fenouil). Les résistants présentent la liste du nouveau conseil municipal.

Le 7 décembre à 13h, après être allé chercher un ordre de Trotobas de Barjols, la colonne de Fox sous la conduite de Joachim Montaud, président de la société secrète, part vers Entrecasteaux, puis sous la conduite de Charles de la Verdière et des Louche se dirige vers Salernes et enfin, sous la conduite du dracénois Alter, vers Aups. Ils sont 15 Foxois qui ont été tirés au sort.

Le changement de municipalité semble trop timoré à l’état-major républicain : on demande aux gens de Fox d’aller plus loin. Le 9 décembre à 8h, le maire est déchu et remplacé par François Maille, maréchal-ferrant. Il rendra les clefs de la mairie le 12.

Ce 9 décembre à 17h, c’est l’arrivée d’une colonne de 6 à 700 hommes des Arcs et d’Entrecasteaux qui se logent militairement. On envoie une réquisition de 400 kg de pain à Barjols.

Le 10 décembre à 14h les résistants s’enfuient.

Mais avant cela, le matin du 10 décembre, 150 à 200 hommes armés de fusils venant d’Amphoux se rendent au château Bernardesc (propriété de M. Roubeaud). Quelques gens de Fox sont là mais la plupart sont des « étrangers » des Arcs et d’Entrecasteaux. « En cette saison Monsieur n’y est pas » (il habite Cotignac). Ils cherchent armes et poudre mais il n’y en a guère. Ils prennent surtout des bouteilles de vin.

 

Le 20 décembre, Joachim Montaud, Marius Bonnet dit Liberté, Dominique Blanc et Joseph Bluset sont arrêtés pour avoir mené le groupe à Bernardesc. Martin Bluset le lendemain.

Sont condamnés à l’Algérie moins :

Marius Bonnet, transporté, peine commuée en surveillance le 29 août 1854)

Martin Bluzet, commué en surveillance le 12 janvier 1854

Joseph Bluzet, transporté, commuée en surveillance le 25 août 1854

Dominique Joseph Blanc, transporté, commuée en surveillance le 22 juin 1854

 

Condamné à l’Algérie plus :

Joachim Montaud, transporté, en permission le 23 janvier 1855, peine commuée en surveillance le 13 février 1855

 

Jean Joseph Gros, né au Piémont est expulsé de France.

 

Joseph Autran (durant 7 mois), Louis Rigaud (1 an), Jean-Louis Arnaud (8 mois) font de la prison.

 

4 autres résistants sont condamnés à la surveillance et 2 à l’internement.

 

Contrairement à la plupart des communes environnantes, les élections municipales de 1852 sont gagnées par le parti de l’Ordre. Les rapports de force électoraux d’avant la résistance n’ont pas changé.

 

voir aussi : les pensionnés de 1851 de Fox-Amphoux