L’inauguration du monument d’Aups dans la presse républicaine (1881)

Ce document fait partie d’une série consacrée à l’inauguration du monument d’Aups.

 

 

Des articles publiés dans la presse républicaine

sur l’inauguration du monument d’Aups

 

Le Siècle, 2 août 1881

Nous recevons de notre correspondant particulier la dépêche qui suit :

Aups, 31 juillet, 6 h. du soir.

Aujourd’hui a eu lieu l’inauguration du monument des victimes du 2 décembre à Aups. Tous les fonctionnaires du département étaient présents. Le préfet du Var a prononcé un remarquable discours. Pendant le discours du président du conseil général, l’estrade s’est écroulée, mais il n’y a pas eu d’accident. On a compté plus de cent couronnes déposées par les délégués des cercles républicains du Rhône [sic]. La foule était énorme.

 

 

Le Temps, 2 août 1881

Hier a eu à Aups (Var), au milieu d’un grand concours de monde, l’inauguration du monument élevé aux victimes du Deux-Décembre. Le préfet du Var a prononcé un excellent discours. Puis M. le président du conseil général a pris la parole et a été fréquemment applaudi. Les cercles républicains du Var ont envoyé plus de cent couronnes.

Pendant le discours du président, l’estrade s’est écroulée. Mais il n’y a eu aucun accident.

 

 

Le Temps, 4 août 1881

Nous avons déjà parlé de l’inauguration qui a eu lieu dimanche dernier d’un monument élevé à Aups à la mémoire des citoyens du Var qui tombèrent le 10 décembre 1851, pour la défense des lois et de la liberté.

Le Petit Var raconte que cette inauguration a donné à deux spectres, deux revenants, l’occasion de se retrouver vivants, après avoir été trente ans avant les héros et les victimes de l’une des aventures les plus dramatiques auxquelles ont donné lieu le coup d’Etat :

Parmi les prisonniers faits à Aups, après le massacre du 10 décembre par la troupe, figuraient un tisserand du Luc, Giraud, dit l’Espérance, et Auguste Pellas, dit Bon, originaire de Vinon. L’un et l’autre avaient combattu à Aups. Ils furent conduits par les gendarmes, Mayère. et Waldenner derrière la chapelle de Saint-Clair, à un kilomètre de Salernes, sur la route de Draguignan. Là, Mayère brûla la cervelle à Giraud et Waidenner brûla la cervelle à Bon.

Tous deux tombèrent, et les gendarmes, ayant exécuté les ordres qu’ils avaient reçus, regagnèrent la colonne.

Mais ni l’un ni l’autre n’étaient morts. Ils parvinrent à se traîner jusqu’à leur domicile et ensuite à gagner la frontière.

Ces deux braves citoyens se sont rencontrés dimanche à Aups, se sont jetés dans les bras l’un de l’autre et sont allés, bras dessus, bras dessous, diner dans le meilleur hôtel de la ville.

 

 

La Justice, 4 août 1881

LE MONUMENT D’AUPS

Sous ce titre, on lit dans le Petit Provençal :

Hier a eu lieu, à Aups (Var) l’inauguration du monument élevé à la mémoire des victimes du coup d’Etat. Voici les renseignements que nous adresse, par télégraphe, notre correspondant particulier :

Il y a dans Aups une animation extraordinaire. Les étrangers affluent, les calèches, les omnibus, les chars se succèdent ; depuis hier soir, deux mille personnes sont arrivées. Les délégations d’un grand nombre de communes vont déposer des couronnes à la mairie. La ville est pavoisée et le mausolée très entouré. Il est dressé sur une immense place, en face la mairie, où se trouvent huit allées de platanes et de trembles ; on peut voir l’endroit où débouchèrent les troupes qui surprirent et assiégèrent les républicains armés pour défendre la Constitution et la loi.

 

 

A onze heures, brillante réception ; le préfet et toutes les délégations, musique en tête, se portent sous l’arc de triomphe. Au banquet, qui a eu lieu à midi, on remarquait le préfet, le procureur général, M. Dréo, député, le procureur de la République, le secrétaire-général, les conseillers de préfecture, les sous-préfets de Toulon, de Brignoles, un grand nombre de maires, d’adjoints, de conseillers municipaux. M. L. Amiable[1], d’Hyères, assiste également à la cérémonie. Nous donnons ci-dessous la copie d’une lettre que M. Clémenceau, député, a adressée à M. Amiable.

 

Lettre de M. Clémenceau

Paris, 27 juillet 1881

Mon cher ami,

J’apprends que, le 31 juillet, doit avoir lieu à Aups, l’inauguration du monument érigé en l’honneur des citoyens qui furent tués en combattant contre le coup d’Etat. Voulez-vous me faire l’amitié de représenter la Justice à cette solennité républicaine et patriotique ? SI vous y consentez, comme je l’espère, ne manquez pas de nous envoyer un compte rendu détaillé de la cérémonie.

J’attache, pour ma part, une grande importance à de telles manifestations. Dans le désarroi du parti républicain, à la veille des élections générales, alors que tous les principes de liberté et de justice pour lesquels nous avons combattu sont contestés par ceux-là mêmes qui n’ont été placés à la tête du parti républicain que pour les faire prévaloir, il est bon que les républicains de la génération actuelle se réunissent pour rendre un suprême hommage aux hommes qui, il y a trente ans, aimèrent assez la République pour lui faire, avec une héroïque simplicité, le sacrifice de leur vie.

Nous n’ajouterons assurément rien à leur gloire. On peut dire d’eux, ce que le président Lincoln disait des morts de Gettysburg : « Il n’est pas en notre pouvoir de les honorer plus qu’ils se sont honorés eux-mêmes. » Mais nous pouvons, nous devons demander à leur mémoire un enseignement.

Pourquoi sont-ils morts, sinon pour la défense des grands principes de liberté et de justice républicaine dont la conquête, hélas ! a déjà coûté à ce pays tant de sacrifices, tant de sang ? Eh bien, il dépend de nous que ce sang n’ait pas été versé en vain. Il faut poursuivre leur œuvre. La République ne nous demande pas notre vie ; elle nous demande un effort obstiné, patient, mais énergique et continu. On se plaint aisément des députés, et l’on a souvent raison. Que les électeurs ne les choisissent-ils avec plus de soin ? Il dépendra d’eux, au 21 août, de faire que la République, si longtemps bafouée par ceux-là qui avaient juré de la servir, devienne enfin une glorieuse réalité.

A vous de cœur,

G. CLÉMENCEAU

 

 

La Justice, 6 août 1881

L’INAUGURATION DU MONUMENT D’AUPS

Le 31 juillet 1881 marquera dans les fastes de la ville d’Aups, du département du Var, et de la démocratie française. A cette date, en ce lieu, la supériorité du droit sur la force a été solennellement affirmée ; la mémoire des violateurs de la Constitution républicaine a été maudite, et celle de leurs victimes a été glorifiée. Sur la place même où, le 10 décembre 1851, les défenseurs du droit furent fusillés et sabrés, leurs survivants et leurs puînés sont venus, tout à la fois, leur rendre un éclatant hommage et faire, pour la République, acte de foi, d’espérance et d’amour.

On sait que le conseil général du Var a pris l’initiative d’élever, sur la grande place d’Aups, un monument en l’honneur des victimes du 10 décembre 1851. Ce monument consiste en une colonne quadrangulaire, affectant la forme d’un obélisque. Les frais en ont été faits au moyen d’une souscription qui lui donne le caractère d’une grande manifestation régionale. Des inscriptions, placées sur les quatre faces du soubassement rappellent l’événement et exaltent les glorieux vaincus.

La fête de l’inauguration a été belle, touchante et imposante. Il n’est que juste de reconnaitre que la municipalité d’Aups, le conseil municipal et la commission d’organisation ont bien mérité du pays pour le zèle et l’activité qu’ils ont déployés en cette circonstance. Le résultat a pleinement répondu à leur intelligence et à leurs efforts.

Dès la veille, la ville d’Aups était pavoisée et ornée. Les drapeaux tricolores placés avec profusion, les guirlandes, les lanternes vénitiennes et tout l’appareil des futures illuminations faisaient la joie des yeux républicains. Aussi les réactionnaires, car il y en a même à Aups, avaient-ils émigré, ne pouvant soutenir la vue de ces préparatifs. Le long de la route qui sert de principal accès à la ville, sur une longueur de près d’un demi-kilomètre, des mâts ornés aux couleurs nationales formaient une avenue à laquelle les souvenirs évoqués donnaient un caractère grandiose et saisissant : chacun de ces mâts portait un écusson sur lequel était inscrite l’une des grandes dates de la Révolution ou l’une de ces dates qui, depuis la période révolutionnaire, ont marqué le recul de la tyrannie et l’avènement successif de la République.

Dès les premières heures du jour commencèrent à affluer les invités du conseil municipal, les délégués de tous les groupes républicains du département et les innombrables individualités n’ayant d’autre mandat que leur foi républicaine. On peut dire que la démocratie du Var a tenu hier, à Aups, ses grandes assises. La ville d’Aups a environ 2.200 habitants : sa population s’est trouvée subitement triplée ou quadruplée. Quoique l’hospitalité ait fait des prodiges, bon nombre de visiteurs, pour échapper à l’encombrement excessif, ont campé hors de la ville. Beaucoup étaient venus à pied. Et cependant la station de chemin de fer la plus rapprochée, celle de Draguignan, est à trente kilomètres[2], et les routes pour arriver à Aups sont très montueuses, quelques-unes assez mauvaises, notamment celle de Draguignan qui exige trois ou quatre heures de voiture selon le mérite des chevaux.

Parmi les invités de la municipalité qui ont pris part au banquet et à la cérémonie d’inauguration, il convient de citer en première ligne M. Rey, préfet du Var, et M. Bessat, procureur général à la cour d’Aix. Avec eux étaient les sous-préfets de Toulon et de Brignoles, le secrétaire-général de la préfecture et les conseillers de préfecture, le procureur de la République de Draguignan[3].

Le conseil général du Var était représenté par un de ses deux vice-présidents, M. Bon de Barjols, et par plusieurs de ses membres, notamment par M. Théophile Martin[4], du canton de Cuers, et par M. Charvet[5], du canton d’Hyères. M. Dutasta, maire, de Toulon, était à la tête d’une délégation de son conseil municipal. Le conseil municipal de Draguignan avait envoyé une délégation mais son maire[6] n’en faisait pas partie. Il serait impossible d’énumérer tous les maires, adjoints et délégués municipaux qui représentaient les différentes communes.

Des invitations avaient été adressées aux quatre députés et aux deux sénateurs du Var. M. le député Dréo avait seul été en mesure de s’y rendre[7]. Il a présenté les excuses de MM. les sénateurs Brun[8] et Ferrouillat[9], retenus jusqu’au dernier moment par les travaux du Sénat comme membres de la commission du budget.

Au nombre des invités de la presse on remarquait M. Magnier, directeur de l’Evénement, présentement candidat à la députation dans l’arrondissement de Draguignan[10]. M. Amiable représentait la Justice et le Petit Provençal, en même temps que le comité central d’Hyères. Le journal de Brignoles était représenté par son rédacteur en chef, M. Christian, conseiller d’arrondissement. Le Petit Var avait envoyé plusieurs de ses rédacteurs et une couronne commémorative.

L’affluence des couronnes n’était pas moindre que celle des invités et des délégations. Elles furent d’abord exposées aux regards des visiteurs dans l’édifice de la mairie, puis portées processionnellement au monument commémoratif. Beaucoup étaient fort belles. La plus belle de toutes est celle offerte par le conseil général du Var : d’un mètre environ de diamètre, elle se compose d’un ensemble charmant de fleurs en porcelaine et en métal émaillé, qui imitent la nature à s’y méprendre.

La musique de Brignoles et l’orphéon de Vidauban ont contribué à l’éclat et à l’agrément de la fête. On ne saurait trop louer le talent et le zèle infatigable dont ces excellents musiciens ont fait preuve en faisant entendre à maintes reprises, des chants nationaux et des hymnes républicains.

De midi et demie à deux heures, un banquet fort bien ordonné et d’une excellente chère, réunissait dans la grande salle de l’hôtel de ville, avec les invités, les membres du conseil municipal et ceux de la commission d’organisation, la courtoisie et l’affabilité de M. le maire Mossy ont beaucoup contribué aux agréments de cette agape républicaine.

A l’issue du repas, le maire d’Aups et un de ses adjoints ont distribué aux convives des médailles de bronze de grand module, spécialement frappées pour rappeler le souvenir de cette journée.

Immédiatement ces médailles sont devenues des insignes arborés aux boutonnières avec des rubans rouges.

A trois heures et demie eut lieu la cérémonie proprement dite de l’inauguration. Le maire d’Aups et les invités se formèrent en cortège à la mairie ; et précédés de la musique de Brignoles qui jouait la Marseillaise, ils se rendirent auprès du monument, où une estrade avait été dressée pour eux. Là, commença la série des discours, qui n’a pas duré moins de trois heures. Quelques uns ont été fort longs : tous ont été émouvants.

L’auditoire vibrait à l’unisson des orateurs et leur prodiguait ses applaudissements. Le premier discours a été prononcé par M. Mossy, maire d’Aups. M. Bon, de Barjols, a ensuite parlé au nom du conseil général du Var, dont il est vice-président. M. Rey, préfet du Var, a tenu, pendant plus d’une heure, ses auditeurs sous le charme de sa parole abondante, facile et diserte. Il a donné les détails biographiques les plus intéressants sur les représentants du peuple qui formèrent à Paris le comité de la résistance au coup d’Etat.

Il a terminé par des conseils très développés sur la conduite à tenir par les républicains pour l’affermissement et le développement de nos institutions. Il a recommandé notamment d’éviter l’esprit d’exclusivisme et de faire bon accueil aux hommes qui, après avoir appartenu à d’autres partis, viennent se ranger sous la bannière républicaine. M. Magnier, assis non loin de l’orateur, a paru goûter tout particulièrement ce passage.

Le quatrième orateur, M. le procureur général Bessat, a fait retentir les accents d’une éloquence dès longtemps éprouvée. Il a surtout ému ses auditeurs en reproduisant les paroles qu’il adressait, quelques instants auparavant, à Giroud[11], dit l’Espérance, le fusillé de 1851 ; c’est la justice qui embrasse la vertu.

Puis ont parlé : M. Gariel, qui a passé dix ans dans l’exil à la suite du coup d’État ; M. Dréo, député ; M. Paulin Viort, du Luc ; M. Castelan, délégué du conseil municipal de Draguignan ; M. Maurel d’Aups, ancien proscrit de 1851.

Le discours de M. Paulin Viort qui est un travailleur[12], a été fort remarqué aussi bien pour le fond que pour la forme. M. Viort a montré les qualités du véritable orateur en affirmant les revendications de la politique radicale.

Un discours de M. Magnier était annoncé depuis plusieurs jours. On en parlait, non seulement à Aups, mais à Toulon, à Hyères et à Draguignan. Ce devait être un grand discours, peut-être un discours-programme. Ce que l’on ne savait pas au juste, c’était si M. Magnier devait parler comme journaliste ou comme candidat. Il s’agita vainement, à la fin de la séance, pour obtenir la parole ; l’assistance, excédée de fatigue et de chaleur ne pouvait plus tenir en place.

Le soir, la fête se terminait par de remarquables illuminations et un très beau feu d’artifice.

Il en restera dans la mémoire de tous ceux qui y ont assisté un consolant et fortifiant souvenir.

 

 

La Liberté, 2 août 1881

Aups (Var). — Hier a eu lieu l’inauguration du monument élevé par la démocratie du Var à la mémoire des victimes de décembre 1851.

Plus de cent couronnes ont été envoyées par les cercles républicains du département. Plusieurs discours ont été prononcés ; l’allocution du vice-président du conseil général
a été particulièrement applaudie, ainsi que celle du préfet du Var.

Un accident qui aurait pu avoir de sérieuses conséquences s’est produit : l’estrade sur laquelle se trouvaient les invités s’est écroulée ; on n’a eu heureusement à constater que des contusions sans gravité.

Le monument, en forme de colonne, est élevé au milieu du cours. Il porte cette inscription : « A la mémoire des citoyens qui périrent pour la défense des lois et de la liberté. »

 

 

Le Petit Journal, 4 août 1881

Draguignan, 1er août soir

L’inauguration, à Aups, du monument en l’honneur des victimes du 2 décembre a eu lieu dans le plus grand ordre.

 

 

La Presse, 6 août 1881

On vient d’élever à Aups un monument à la mémoire des citoyens du Var qui tombèrent en décembre 1851, pour la défense des lois et de la liberté.

Le Petit Var raconte que cette inauguration a donné à deux spectres, deux revenants, l’occasion de se retrouver vivants, après avoir été trente ans avant les héros et les victimes de l’une des aventures les plus dramatiques auxquelles ait donné lieu le coup d’Etat.

Parmi les prisonniers faits à Aups, après le massacre du 10 décembre par la troupe, figuraient un paysan du Luc, Giraud, dit l’Espérance, et Auguste Pallas, dit Bon, originaire de Vinon. L’un et l’autre avaient combattu à Aups. Ils furent conduits par les gendarmes, Mayer et Waldenner, derrière la chapelle de Saint-Clair, à un kilomètre de Salernes, sur la route de Draguignan. Là, Mayer brûla la cervelle à Giraud et Waldenner brûla la cervelle à Bon.

Tous deux tombèrent, et les gendarmes, ayant exécuté les ordres qu’ils avaient reçus, regagnèrent la colonne.

Mais ni l’un ni l’autre n’étaient morts, et, plus heureux que Martin Bidauré, qui fut fusillé deux fois, ils parvinrent à se traîner jusqu’à leur domicile et ensuite à gagner la frontière.

Ces deux braves citoyens se sont rencontres dimanche à Aups, se sont jetés dans les bras l’un de l’autre et sont allés, bras dessus, bras dessous, dîner dans le meilleur hôtel de la ville.

 

 

Article identique dans le Rappel du 5 août 1881

 


[1] Correspondant de la Justice et du Petit Provençal.

[2] La ligne du « Central Var » n’ouvrira le tronçon Draguignan-Salernes que le 17 avril 1888 et la gare d’Aups-Sillans le 28 août de la même année.

[3] Victor Fabre.

[4] Auguste Théophile Martin, maire de Puget-Ville.

[5] Jules Charvet.

[6] Félicien Clavier.

[7] Les trois autres députés sont Paul Cotte, Augustin Daumas et Vincent Allègre, tous radicaux. Parmi eux, seul Daumas se présente à nouveau aux législatives du 21 août suivant. Il sera réélu face à Noël Blache, étrangement absent de la cérémonie, alors qu’il est l’historien de la résistance au coup d’Etat dans le Var et l’initiateur de la délibération d’avril 1879 du Conseil général qui décide de l’érection du monument. « Mais il n’a pas jugé utile d’écourter un séjour de santé dans les Alpes. » (René Merle, « Le Petit-Var, la souscription de 1883 et le statut ambiguë des victimes de 1851 », Bulletin de l’Association 1851, 24, juillet 2003) Noël Blache se revendique alors encore comme radical (cf. sa lettre publiée par le Petit Var du 20 août 1881 où il présente son programme politique pour le vote du lendemain). Mais la campagne est rude : les partisans de Daumas l’empêchent même de tenir une réunion au Vieux Théâtre de Toulon (cf. même numéro du Petit Var).

[8] Charles-Marie Brun, Union républicaine.

[9] Jean-Baptiste Férouillat, radical.

[10] Edmond Magnier, alors conseiller général du canton de St-Tropez. Primitivement candidat à cette législative, il retire sa candidature le 15 août au profit de Jules Roche, désigné par le congrès de l’arrondissement de Draguignan. D’abord proche de Thiers, il a évolué vers le radicalisme, dont il se réclame à ce scrutin. Il devient par la suite maire d’Hyères (1887-1888), président du Conseil général (1890 à 1892) et sénateur (1891 à 1895). Il est déchu de ce dernier mandat à la suite de sa condamnation pour détournement de fonds publics dans le « Scandale du Littoral », cet « autre Panama », concernant la Compagnie des Chemins de Fer du Sud.

[11] Lire Giraud.

[12] Viort est bouchonnier.