Il y a 120 ans, les Vauclusiens se soulevaient
articles parus dans le quotidien Le Provençal, édition de Vaucluse, du 2 au 7 décembre 1971, sous le titre :
Il y a 120 ans, les Vauclusiens se soulevaient contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte
par André MERCIERdeuxième partieIV
Le Provençal, 6 décembre 1971
L’immobile croisade des Blancs carpentrassiens.
À Carpentras… Il ne se passa rien, ou presque rien… Là c’est au contraire l’impressionnante efficacité des mesures prises par les Blancs qui constitue l’originalité des événements de ces jours de décembre. Mais citons à nouveau notre auteur : “Dans l’arrondissement de Carpentras, les légitimistes, nombreux et influents, tenaient les démocrates sévèrement au respect ; cependant, à l’annonce du coup d’Etat, ces derniers se montrèrent courageusement sur quelques points du chef-lieu, et leur activité suspecte inspira quelque crainte aux autorités de la ville. Le sous-préfet, M. de Froidefond, qui disposait déjà de 110 hommes de troupe de ligne, d’une compagnie de pompiers (composée de cent unités) et d’une quinzaine de gendarmes, fit appel, dans cette circonstance aux hommes “d’ordre” des communes voisines de Monteux et de Mazan, qui vinrent nombreux se mettre à la disposition de l’autorité, Ces sérieuses mesures de sécurité semblèrent ramener le calme dans les esprits républicains. Cependant, dans la soirée du 8 décembre, on annonça que 2000 insurgés qui s’étaient rassemblés à l’Isle ce jour-là, avaient résolu de se rendre à Carpentras pour y occuper la sous-préfecture et la mairie et y désarmer la troupe et les pompiers. Le sous-préfet (…) fit préparer hâtivement la défense de la ville, tandis que deux ou trois agents de police étaient détachés en éclaireurs sur la route de l’Isle. Toutes ces importantes dispositions de défense et de combat, prises avec autant d’appréhension que de hâte, devaient d’ailleurs être inutiles, car les émeutiers ne se présentèrent point. Dans l’après-midi du lendemain, en effet, le sous-préfet fut informé que la bande insurrectionnelle d’Apt s’était dispersée aussitôt après avoir appris qu’un important contingent de militaires était parti d’Avignon à sa rencontre, et de fait, quelques heures plus tard, une colonne mobile du 54e régiment de ligne traversait la ville de Carpentras pour se rendre à l’Isle-sur-Sorgue. Le calme régna dans les autres commune de l’arrondissement. Seule la ville de Pernes vit se produire un essai de résistance”. Voici donc excellemment résumés les faits. Cependant, on peut compléter en partie cette narration par une étonnante lettre, non datée, mais sans doute assez peu postérieure aux faits qu’elle évoque et qui fut écrite par le juge d’instruction de Carpentras, M.Loubet, à plusieurs journaux. On verra que ce monsieur attribue essentiellement au maire, M. Barret, les mérites reconnus plus haut au sous-préfet. C’est sans doute pour cela que, selon toute vraisemblance M. de Froidefond en interdit la publication dans les journaux vauclusiens. Mais l’essentiel dans cette lettre est le ton, les envolées lyriques, l’esprit partisan, qui en font un document historique de premier ordre. Monsieur le Rédacteur, Vous connaissez déjà, par les récits des journaux, les faits généraux dont nos départements du Midi et notamment celui de Vaucluse ont été en dernier lieu le théâtre. Je me propose, non pas de revenir sur ces détails, mais seulement de vous dire quelques mots de ce qui s’est passé dans cet arrondissement, et en particulier dans la ville de Carpentras. Il importe, ce me semble, que toutes les scènes du drame terrible, auquel nous venons d’assister, soient racontées et connues, afin que la lumière se fasse complètement et qu’aucun homme impartial et honnête ne puisse plus se faire illusion sur l’affreux avenir que la démagogie préparait à la France. Dans la journée du lundi 8 décembre 1851, des bruits sinistres circulèrent à plusieurs reprises dans la ville. Une bande armée, composée de plusieurs milliers d’individus, s’était emparé, disait-on, d’Apt de Pertuis et de plusieurs autres villes moins importantes situées entre la Durance et le Lubéron. Elle était maintenant en marche sur l’Isle et Cavaillon, et son intention était de s’emparer ensuite de Carpentras et en dernier lieu d’Avignon. On comprend la vive émotion que devaient naturellement produire de pareils bruits. La journée se passe cependant sans la moindre scène de désordre, soit dans la ville, soit dans les environs ; nos démagogues n’ayant pas jugé à propos de se montrer. Me Barret, avocat et maire de Carpentras, crut devoir, par mesure de prudence, réunir à la mairie un poste plus considérable que le jour précédent de pompiers et de gardes nationaux, dans le but de se mettre à l’abri d’un premier coup de main. Vers 10 heures et demie (22 h 30) M. le maire reçut, par une voie sûre, l’avis qu’une bande d’environ 1.500 insurgés devaient (sic) se trouver réunis à Carpentras vers la fin de la nuit pour s’emparer de la mairie, désarmer la ligne, la compagnie des pompiers et instituer ensuite un comité révolutionnaire. La personne qui donnait ces renseignements ajoutait que les chefs du parti socialiste avaient refusé de prendre part à ce mouvement, et se tenaient cachés afin de se soustraire aux menaces de mort dont ils avaient été l’objet : les frères et amis ayant formellement déclaré dans leurs conciliabules que les chefs qui refuseraient de marcher seraient pris et fusillés ! Aussitôt après avoir reçu cet avis, M. le maire se rendit à l’Hôtel de ville et s’empressa de faire faire des convocations à domicile. Le corps des pompiers composé d’environ 150 hommes, et quelques centaines d’autres citoyens furent bientôt réunis : des express furent en même temps envoyés dans les villages voisins pour demander des renforts. Puis M. le maire adressa à tous les armuriers de la ville des réquisitions à l’effet de confectionner des cartouches et de livrer toutes leurs armes disponibles. Ces ordres furent immédiatement exécutés, et bientôt après plusieurs caisses contenant de la poudre et des munitions arrivèrent à la mairie, où d’abondantes distributions furent faites. Une fois ces préparatifs terminés, M. le maire monte la table, réclame la parole, et, au milieu d’un religieux silence, fait part aux assistants des détails qui lui ont été fournis sur les projets des insurgés. Il annonce qu’à l’heure qu’il est, les bandits sont déjà probablement en route pour marcher sur la ville, mais que les mesures sont prises pour les écraser, et qu’il compte, dans cette circonstance décisive, sur le courage et l’énergie de tous les amis de l’ordre. Il ajoute qu’on le verra lui-même offrir le premier sa poitrine à ces misérables, et donner l’exemple d’une résistance désespérée. Cette allocution chaleureuse, dont nous regrettons de ne pouvoir reproduire les termes, électrise l’assemblée. A peine M. le maire a-t-il fini de parler qu’une immense acclamation retentit dans la salle ; tous s’empressent d’offrir leurs énergiques concours et jurent avec force de verser jusqu’à la dernière goutte de leur sang, plutôt que de laisser les insurgés pénétrer dans la ville. Bientôt les renforts arrivent de toutes parts. Chaque fois que ces hommes arrivent, M. Barret les harangue du haut de l’escalier de l’Hôtel-de-ville et chaque fois ses paroles sont couvertes d’applaudissements frénétiques. Il est impossible de se faire une idée exacte du caractère grandiose de toutes ces scènes ; tout cela était vraiment beau et saisissant. Dans une salle vaste et à peine éclairée, sept à huit cents hommes étaient en ce moment entassés : la plupart divisés il y a quelques heures par leurs regrets et leur préférence, tous réunis maintenant sous le même drapeau, par le noble sentiment du devoir et des inspirations du plus pur patriotisme, tous imposant silence à leurs sympathies personnelles pour n’écouter que la grande voix de la patrie en danger, leur montrant du doigt l’abîme qui devait les engloutir, noble, ouvrier, bourgeois, cultivateur, fonctionnaire, tous étaient là confondus pêle-mêle, animés de la même confiance, obéissant à la même pensée, remplis du même enthousiasme. À voir étinceller (sic) ainsi, aux pâles reflets des lampes, tous ces casques, tous ces sabres, toutes ces bayonnettes, à voir s’agiter tous ces bras et toutes ces têtes ; à entendre toutes ces clameurs et tous ces cris de guerre, on se serait cru transporté à ces jours merveilleux de notre histoire où des populations entières se levaient, comme un seul homme, à la voix d’un prêtre et couraient se précipiter, pleines de foi et d’ardeur, vers des plages lointaines. Aujourd’hui comme alors il s’agissait, il est vrai, de la guerre sainte, car la lutte suprême qui se préparait devait avoir pour résultat l’anéantissement, ou la conservation de la société ; Seulement, et, comme traits caractéristiques des deux époques, la parole ardente et inspirée de Pierre L’Hermite et de St-Bernard, était remplacée par celle d’un avocat, homme de cœur et de bien, qui avait admirablement compris la mission que la société confie à ses magistrats dans nos jours d’épreuve et qui avait su mettre au service de la plus noble des causes, cette parole pathétique, et toutes ces qualités brillantes qui lui ont déjà valu parmi nous tant de succès. Ceux de nos compatriotes qui ont vu et entendu M. Barrot dans cette nuit mémorable, n’oublieront jamais les immenses services qu’il a rendus à la cause publique par l’éloquence de sa parole, l’énergie de son attitude et la promptitude de ses mesures. Il paraît impossible qu’une telle conduite ne soit pas convenablement appréciée et récompensée par le pouvoir réparateur, auquel sont aujourd’hui confiées les destinées du Pays.
V
Le Provençal, 7 décembre 1971
Une autre terreur blanche s’abat sur le Vaucluse.
Les événements que nous avons tenté de narrer n’ont pas été accompagnés d’atrocités de la part des insurgés. Comme l’écrit Aimé Autrand : “Les bandes insurrectionnelles, dirigées par des membres influents de la classe moyenne, étaient constituées en grande majorité par d’honnêtes ouvriers, artisans, commerçants et paysans, probes et convaincus, qui crurent de bonne foi, défendre les armes à la main, cette République si pleine de promesses (à l’origine !) qui achevait de sombrer avec le coup d’État. Certes, au cours de leur prise éphémère de pouvoir, certains chefs, grisés d’espoirs, commirent quelques écarts, certaines fantaisies ou absurdités, mais leurs exploits furent généralement exempts de violence contre les personnes et les propriétés. Là où les insurgés vauclusiens furent provisoirement maîtres des lieux, ils ne prirent que des mesures politiques pour maintenir l’ordre, analogues à celles prises en février 1848. Cette constatation est confirmée par un certain nombre de fonctionnaires ou de personnalités non suspectes de partialité”. Certes, on était armé, mais on répugnait à employer les coups de feu. Quand, par exemple, une échauffourée se produit à Orange, le 4 décembre, entre les insurgés et les dragons, c’est à coups de pierres que l’on se bat. Et le même historien nous rapporte que, à Apt “les dépôts d’armes et de -munitions qui se trouvaient dans les magasins et les lieux publics, étaient réquisitionnés. Les armes et les munitions qui avaient été saisies les jours précédents (essentiellement le 4 décembre) par les autorités régulières, et déposées au greffe du tribunal, furent également réunies dans une des salles de la mairie (…). Un secrétaire fut spécialement chargé d’établir un état, en deux exemplaires, de toutes les armes, portant sur une étiquette le nom de son propriétaire, et celui de la personne à laquelle l’arme était attribuée”.
DOUZE FRANCS PAR CAPTURE !
En face de si méthodiques révolutionnaires, on était résolu à se montrer aussi méthodique dans la répression, et on y parvint ! À peine les forces de l’ordre reprenaient-elles le contrôle d’une localité, que, aidées par les tenants civils de la contre-révolution jouant volontiers les délateurs, elles arrêtaient les agitateurs. Aimé Autrand nous dit, par exemple, s’agissant d’Apt, “Comme ils l’avaient déjà fait à l’Isle sur-Sorgue et à Cavaillon, les officiers parcoururent la ville à la recherche des fuyards, désarmèrent la population, réinstallèrent les anciens fonctionnaires ou autorités, et procédèrent à de nombreuses arrestations, après avoir entendu, des notabilités et personnes “dignes de foi”. Il rapporte encore : “le 7 décembre, de nombreuses arrestations avaient déjà été opérées à Avignon par la troupe de garnison, la gendarmerie et par trois fortes patrouilles des “Amis de l’ordre” (dont nous avons parlé précédemment) ; dans l’arrondissement d’Orange par le 11me Dragons ; à Pertuis, La Tour d’Aigues, Cabrières-d’Aigues, Beaumont et Mirabeau par les 21me et 36me de ligne, venus d’Aix, etc. Le 11 décembre, après la dispersion des insurgés, le général d’Antist, commandant l’état de siège, mettait en mouvement d’importantes colonnes mobiles, et la gendarmerie pour traquer et emprisonner les coupables dans tout le département. Dans la première battue du 11décembre et dans cette seule journée, 39 personnes furent arrêtées à Bonnieux, 58 à Apt, 55 à Saint-Martin de-Castillon et 22 à Villars”. Cela faisait de jolies ponctions ! Au reste, dès le 7 décembre, Morny, nouveau ministre de l’Intérieur, demanda d’urgence à ses préfets “la liste des chefs des sociétés secrètes et leurs principaux affiliés, et celle de tous les meneurs du parti socialiste, qui, à un moment donné, peuvent pousser à l’insurrection”. Mieux vaut prévenir… Aussi bien, le préfet de Vaucluse, le général d’Antist, qui excellait, on le voit, à extirper les racines de l’agitation, et les “Amis de l’ordre” s’en donnèrent-ils à cœur joie. On assouvit même quelques rancunes personnelles. De plus, on stimulait habilement les chercheurs. Pour l’armée, il s’ensuivit une pluie de décorations et de promotions. Mieux même, les journées de décembre furent comptées comme “campagne”, à tous les militaires dont les régiments avaient concouru à réprimer les résistances au coup d’Etat (Ainsi s’attachait-on des gens utiles). Et c’est un “état des individus arrêtés” fourni par le lieutenant de gendarmerie d’Apt qui nous apprend qu’on avait promis à tous les agents de la force publique (militaires, gendarmes, agents de police), une prime de 12 F par personne capturée !
642 CONDAMNATIONS DONT 19 A CAYENNE !
Et pourtant, la plupart des véritables chefs de l’insurrection purent s’enfuir ! Certains “prirent le maquis”, notamment dans le Luberon, près de Saint-Martin-de-la-Brasque. D’autres gagnèrent l’étranger. Ainsi fit Elzéar Pin, pourtant très activement recherché puis poursuivi, qui quitta Apt le 10 décembre, traversa à pied les Basses-Alpes et passa dans le Comté de Nice, alors italien, à Entrevaux, où il faillit bien toutefois être arrêté (il revint plus tard en France, fut député, puis sénateur sous la IIIe République ; il est inhumé à Apt). Néanmoins, à la fin du mois de décembre, plus de 1200 personnes avaient été arrêtées en Vaucluse ; après un sommaire interrogatoire, 778 furent maintenues sous les verrous à Orange, 155 à Avignon (dans les prisons du Palais des Papes) et 500 à Apt ! 682 furent inculpés. Les hommes étaient entassés “dans des locaux non appropriés et généralement sales” ; leurs familles intervenaient en vain. Vers la mi-janvier 71 furent mis en liberté, puis 274 autres. À ce moment, les commissions militaires, trop lentes, furent remplacées par les fameuses “commissions mixtes”, (le préfet, le procureur général ou le procureur de la République, l’officier supérieur commandant les troupes) qui pouvaient statuer sans entendre le détenu, sans lui donner le moyen de se défendre ou de rectifier une erreur. Pour le Vaucluse, M. Costa, préfet, M.de Reyne, procureur de la République, et le général Meyrand, commandant l’état de siège dans le département, prononcèrent 642 condamnations. Par rapport au total pour la France – 20135 – cela fait un joli pourcentage ! Ultérieurement, comme les suppliques et les pétitions se multipliaient, il y eut des rémissions ou transformations de peine par le fait du conseiller d’Etat Quentin-Bauchard venu en avril 52 à Avignon, à titre de commissaire “extraordinaire”. Finalement, on peut retenir, sauf erreur, les peines suivantes : Individus soumis à surveillance 348. Internés 86. Eloignés du territoire (momentanément) 5. Expulsés (définitivement) 7. Transportés en Algérie (puis libérés sur place) 7. Transportés en Algérie, puis incarcérés 107. Transportés à Cayenne 19.
La plupart des peines furent mises en application en février, mais c’est le 24 mars 1852, à 5 heures du matin, que 17 malheureux (deux ont disparu de la liste : malades ou morts ?) furent extraits des prisons du Palais des Papes, puis dirigés sur Toulon, puis vers Cayenne, où beaucoup moururent. Ils étaient essentiellement des régions de Pertuis et Apt, mais aussi d’Orange (deux), de Velleron, de Pernes, de Carpentras. Le Carpentrassien, par exemple, Denis Bruno, 4l ans, cordonnier, fut condamné avec le motif suivant : “Fondateur de société secrète, chef du parti socialiste de l’arrondissement de Carpentras”. On a lu par ailleurs que Carpentras n’avait, en fait, pas bougé. Si l’on consulte, d’autre part, la liste des 682 inculpations, on constate évidemment la lourde contribution de certaines localités, comme Avignon (35), Beaumont-de-Pertuis (29), Gordes (18), Orange (22), Velleron (33) et surtout Apt (75). Le sieur Méritan, dit Barbès, fut interné en Algérie ; Chateminois, lui, à Cayenne. La liste des condamnations ne recouvre évidemment pas avec précision la géographie de l’insurrection que nous avons tracée. À noter parmi les condamnés, beaucoup de pères de 2, 3, 4, 5 enfants ; un Oppédois condamné à 5 ans d’internement a même 7 enfants ! Quant à ceux qui eurent une remise ou une transmutation de peine, ils durent signer l’engagement suivant : “Je, soussigné, déclare sur l’honneur, accepter avec reconnaissance la grâce qui m’est faite par le prince-président de la République ; et m’engage à ne plus faire partie des sociétés secrètes, à respecter les lois, et à rester fidèle au gouvernement que le peuple s’est donné… Que le peuple avait admis d’abord. Aimé Autrand regrette qu’il n’y ait pas eu un grand chef républicain vauclusien qui se fût dressé et qui eût assuré aisément la victoire de l’insurrection dans le département. Pourquoi ? Pourquoi un Alphonse Gent aurait-il mené à la mort quelques milliers de Vauclusiens pour une inutile Vendée rouge ? Le peuple français, c’est alors un océan d’indifférence, puis de complicité. Du reste, il le montre par le plébiscite des 20 et 21 décembre 1851 : 7.838.000 oui à Louis-Napoléon Bonaparte contre 646.737 non, pour toute la France. Le Vaucluse eut du moins le mérite d’être plus clairvoyant : 40764 oui contre 6 898 non et 31355, abstentions. Et en pleine Terreur blanche.
André MERCIER
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