La Seconde République en Comminges

Conférence du 8 octobre 2009 à Saint-Gaudens, dans le cadre des « Jeudis des archives »

 

La Seconde République en Comminges[1] : les évènements et les hommes.

 

par Renée Courtiade

 

 

Pour revoir avec vous les grands moments de ces quatre années de la Seconde République je vais prendre comme guide un Commingeois, Jean-Baptiste Pégot-Ogier. Il est né à Saint-Gaudens en 1795 dans une famille qui avait joué un rôle important au cours des siècles. Les Pégot ont été marchands, hommes de loi, architectes ; au 18ème siècle l’un d’entre eux décide de rajouter à son nom un prénom fréquent dans la famille, Ogier. D’où Pégot-Ogier. Le père de Jean-Baptiste, Jean-Pierre n’est ni aussi riche ni aussi bien placé dans la société ; et il a 11 enfants dont 3 garçons qui joueront un rôle dans la période de la Seconde République. 

Jean-Baptiste habite Toulouse et est un proche de l’avocat Jacques Joly, acteur principal des premières semaines de la République.

Nous aborderons l’histoire du milieu du siècle en nous aidant de la liste des grandes dates qui vient de vous être distribuée.

 

1)      La Révolution de 1848 

Quelques mots sur la Révolution de 1848 : la Monarchie de Juillet a comme roi Louis-Philippe et comme ministre Guizot qui refuse toute réforme électorale : la France ne compte que 240 000 électeurs  pour 35 millions d’habitants (le cens est fixé à 200 francs d’impôt soit plus du quart du salaire annuel d’un  ouvrier). La crise économique bouleverse le pays en 1846 et touche les industries et donc les ouvriers et les villes ; mais aussi les campagnes (mauvaises récoltes, pénurie, faim de terre) ; en 1847 l’état atteint un déficit record : faillites, très grande misère. Les tensions sociales sont exacerbées. 

Pendant la Restauration, les républicains (même si le mot est interdit) ne sont pas restés inactifs ; souvent fils de ceux qui ont fait la Révolution, ils se retrouvent dans les cafés, ils débattent au sein des Loges maçonniques qui se sont multipliées ; ils préparent la république qu’ils ne veulent pas voir confisquée comme en 1830. Pour cela ils se réfèrent à la Révolution racontée par leurs parents, celle de 1789-1792, celle qui a voulu donner le pouvoir au peuple ; mais  ils n’oublient pas les semaines sanglantes de 1793. Ils en sont hantés et veulent en éviter la redite. En même temps la légende napoléonienne les accompagne mêlée au souvenir des atrocités des guerres que les plus âgés ont faites. Héritage ambivalent qui ne diminue en rien leur détermination : ils veulent la République, celle de 1792. Et ils la préparent. 

En 1847, c’est la grande vague des banquets partout en France pour réclamer une réforme électorale. A Toulouse comme ailleurs. 

A Paris  un banquet est prévu mais Guizot l’interdit ; le peuple parisien veut l’imposer et manifeste le 22 février 1848 ; Louis-Philippe renvoie Guizot ; c’est l’allégresse mais, se croyant menacée,  la garde nationale tire : 16 morts dont un enfant ; immédiatement 15 000 barricades sont dressées ; le roi abdique le 23 février.

Cette-fois-ci les républicains réagissent vite et organisent un gouvernement provisoire présidé par Dupont de l’Eure mais en fait par Lamartine chargé des affaires étrangères, avec Ledru-Rollin à l’intérieur ; ils proclament la République ; Les 25 et 26 le mouvement gagne toutes les villes et au-delà les moindres bourgades. 

La nouvelle a été envoyée en province par le télégraphe Chappe ; mais, à Toulouse, le préfet attend qu’elle arrive par la malle poste, le 25 février, pour afficher la proclamation. C’est aussitôt l’effervescence ; le chef du parti républicain, l’ancien député de l’Ariège l’avocat Jacques Joly, est en train de plaider dans un procès retentissant ; on va le chercher et une foule enthousiaste quitte le palais de justice pour se rendre au Capitole : du balcon, Joly proclame la République. Jean-Baptiste Pégot-Ogier est un des signataires de la proclamation : La révolution qui vient de s’accomplir nous a placés à la tête de la population toulousaine qui nous a confié les fonctionnements municipaux et départementaux.[2]

Joly, un ami de Ledru-Rollin, est nommé par celui-ci Commissaire de la République de la Haute-Garonne et du Gers. Immédiatement il créée de nouvelles institutions : le 1er mars une Commission départementale de la Haute-Garonne dont Jean-Baptiste Pégot-Ogier fait partie ; puis le 12 mars  un conseil de discipline provisoire de la Garde nationale de Toulouse : Pégot-Ogier chef de bataillon, Président. Enfin il décide de  nommer Pégot-Ogier Commissaire de la République dans le Gers. Pour peu de temps puisque, comme Joly, Pégot-Ogier est élu Représentant du peuple pour la Haute-Garonne le 23 avril 1848. 

Sa profession de foi[3] est imprimée et envoyée depuis Auch à un de ses amis de Saint-Gaudens :

Peuple par la naissance, par l’éducation toute militaire de mon enfance, par mes mœurs, j’ai eu ma part de toutes les misères qui affligent le prolétaire ; ma vie n’a été qu’une exposition publique, manifeste, de mes opinions démocratiques. […] Je veux le triomphe complet, absolu, de la République ! […] Je veux protection à toutes les opinions qui ne se traduiront pas par une révolte contre elle ; je veux la protection de la famille sans laquelle il n’y a pas de patrie ; je veux la protection des propriétés, des opinions religieuses, des personnes.

[…] Je veux que l’on s’occupe immédiatement du sort des travailleurs. […] Dans cette désignation générale de travailleurs, ma première pensée se tourne vers cette classe la plus intéressante, la plus abandonnée, les travailleurs de la terre, pères nourriciers de la patrie. […]

Ce que je sais, c’est que j’idolâtre ma patrie, c’est que je la veux grande, puissante, glorieuse, unie par ce triple lien de l’Égalité, de la Liberté, de la Fraternité !

Signé : SALUT et FRATERNITÉ, Jean PÉGOT-OGIER, AINÉ  

Pendant ce temps, le Gouvernement provisoire  signe des décrets importants : liberté de la presse, liberté de réunion (les clubs et les journaux se multiplient) ; le gouvernement garantit l’existence de l’ouvrier par le travail, création des ateliers nationaux, abolition de la peine de mort en matière politique, libération des prisonniers politiques, abolition de l’esclavage (27 avril), gratuité de l’école jusqu’à 14 ans, suffrage universel masculin (le corps électoral passe de 246 000 à 9,4 millions )…

Mais devant l’imminence de la banqueroute, il signe un décret le 16 mars très vite impopulaire : les 45 centimes ; chaque franc d’impôt à payer au titre des contributions directes sera grevé de 45c supplémentaires. Ce décret va créer des désordres pendant des mois dans les campagnes et enlever de la pertinence à la république.  

 

2) L’installation de la Seconde République en Comminges

Les républicains du Comminges s’étaient déjà fait connaître en particulier lors de la Révolution de 1830 ; ils avaient d’ailleurs reçu des médailles (par exemple Adolphe PELLEPORT) pour cela et étaient surveillés. Jean-Marie Pégot-Ogier avait été élu conseiller municipal en 1843. Sous Louis-Philippe il a été révoqué de ses fonctions de pharmacien de l’hospice à cause de ses idées politiques. 

Un certificat  de la commission municipale de Saint-Gaudens, daté du 3 août 1848 atteste que Pégot-Ogier Jean-Marie a toujours été républicain ; qu’il a fait partie des sociétés secrètes sous la Monarchie de Juillet, que dès février il a arboré le drapeau tricolore auquel, guidé par les traditions de sa famille, il avait, dès son enfance, voué un culte intime et ardent.[4]

Ce sont ces républicains que l’on nomme à l’époque « républicains de la veille » pour les démarquer de ceux qui se découvrent républicains ou qui le deviennent en 1848.

A Saint-Gaudens, le maire par intérim est Maxime Pelleport depuis décembre.

La malle-poste apporte la nouvelle de la révolution de février ; c’est l’effervescence : Jean-Marie Pégot-Ogier s’empare au nom du peuple de l’hôtel de la sous-préfecture. Il est président de la commission d’arrondissement et est officier de la Garde nationale et se dit colonel Pégot-Ogier. Tous les titres fluctuent pendant cette période.

Puis arrive la nomination du sous-commissaire de la République par Joly : il a choisi Bernard DEBERNAT médecin à Cardeilhac, rédacteur du journal « l’Émancipation », remplacé dès avril par BERGOUNIOUX. 

Dès sa nomination Debernat donne son sentiment sur la Révolution : Dans cet immense arrondissement, la population s’agite comme pour chercher un bonheur dont elle n’a qu’une idée vague. Ce qu’on appelle la bourgeoisie et que la révolution vient de confondre avec le peuple est animée des meilleurs sentiments pour les principes démocratiques, qu’elle accepte sans réserve, à l’exception pourtant de quelques ambitieux, qui courent après les révolutionnaires pour les tourner à leur profit.[5] Utopie teintée de clairvoyance chez Debernat ! 

La constitution d’une commission municipale semble difficile à Saint-Gaudens ; les maires provisoires se succèdent : en mars c’est  Dabeaux ; Bergounioux le 7 mai écrit :  le général Pégot a donné depuis plusieurs jours sa démission de Président de la Commission municipale de St Gaudens. J’éprouve beaucoup de difficultés à le remplacer » Tatareau aîné propriétaire « d’un républicanisme jusqu’ici peu connu » se propose mais il impose « 3 hommes qui ont le tort grave d’avoir été jusqu’ici des républicains douteux ». « Je suis fort embarrassé[6]. » Des lettres se suivent ainsi : il semble qu’il y ait conflit entre Tatareau, Pelleport et Pégot-Ogier. Le général Pégot semble jouer les médiateurs et jouir d’un consensus mais il est âgé. Une parenthèse pour cette famille, peut-être apparentée aux Pégot-Ogier : Bertrand Pégot, négociant et plusieurs fois consul, élu en 1789 député du Comminges aux États généraux a 8 enfants ; 3 d’entre eux serviront dans les armées de la Révolution et de l’Empire : Guillaume Alexandre Thomas général ; c’est lui que nous retrouvons pendant la Seconde république ; il meurt en 1858. Le général Jean Gaudens Claude mort jeune en 1819 et Jean Jacques Célestin Gaudens capitaine qui meurt en 1837. 

Les conflits de personnes émaillent  toute la Seconde république dans le chef lieu d’arrondissement. Et cela en pleine crise : c’est que la République ne s’est pas installée en douceur dans le Comminges. Une nouvelle fois les Baroussais ont fait parler d’eux. 

 

3) Les troubles dans la Barousse

Les racines de cette crise sont lointaines ; Jusqu’au 17ème siècle les droits d’usage de la forêt étaient reconnus aux Valléens ; puis brutalement le baron de Mauléon et le roi les contestent ; les Baroussais se ruinent en procès qu’ils perdent ; au 18ème siècle l’intransigeance du nouveau seigneur, de Luscan , et la pression démographique exacerbent le conflit ; les escarmouches sont fréquentes avec les forestiers et les amendes ou peines de prison tombent !

Dès l’annonce de la Révolution, les Valléens croient pouvoir faire reconnaître leurs droits. L’avocat Vaysse, maire de Saléchan témoigne : au premier bruit de la révolution de février, Sost s’ébranle la première, et le drapeau noir en tête. Ce sont eux qui vont saccager le Bureau de l’Enregistrement. Ils attaquent l’administration forestière et ses agents, et, s’ils en profitent pour piller et rançonner, ils exigent avant tout qu’on leur remette les registres forestiers. Chez le percepteur ce sont les rôles des impôts qu’ils obtiennent. Et ils brûlent le tout. Il s’agit bien pour eux de tenter d’effacer les procès verbaux dressés par les agents forestiers ainsi que les rôles des impôts ; de contrôler la propriété de la forêt et son usage… Dans leur folle entreprise ils n’oublient pas l’intraitable propriétaire terrien, et usurier,  et mettent à sac le château de Luscan.

Du 29 février au 3 mars, des bandes de villageois attaquent, pillent, rançonnent les villages de la vallée et du nord du Luchonais,  puis  menacent Saint-Bertrand-de-Comminges

Les autorités de St-Gaudens demandent des renforts à Joly ; puis décident d’intervenir. Le récit en est donné dans « Barousse au cœur » de René Marrot. Devant St-Bertrand les gardes nationales sont commandées par Jean-Marie Pégot-Ogier ; l’étau est desséré mais les troubles continueront tout l’été.

Le Préfet nommé en juillet a conscience de la dimension sociale de ces troubles et l’écrit au ministre. Lettre du préfet :

 

Troubles de la Barousse 

Lettre du Préfet TH Laroche, le 7 juillet 1848, au Ministre des Finances.

 

J’étais à peine installé dans le département dont l’administration m’a été confiée que des rapports du sous préfet ont appelé mon attention sur l’arrondissement de Saint-Gaudens où des troubles graves se sont déjà manifestés et n’ont pas été complètement réprimés.

Des renseignements que j’ai recueillis, il résulte que la population des montagnes de cet arrondissement, dont les plus faibles délits ont été punis avec trop de sévérité par l’administration des forêts, est animée des sentiments les plus hostiles contre les employés de cette administration et, aussi ignorante que coupable, croit se venger de ceux qu’elle appelle des persécuteurs en dévastant les forêts domaniales et communales.

Ce qui a aggravé cet état de chose c’est que des hommes sans aveu descendus de la Barousse sont venus exploiter  le mécontentement des paysans de l’arrondissement de Saint-Gaudens et les exciter au pillage et à la dévastation. La Cour d’assise de Pau a fait justice de quelques uns de ces misérables mais tous les coupables n’ont pas été atteints, delà vient principalement  la fermentation qui existe encore dans le pays et fait craindre de nouveaux désordres. 

Vous penserez comme moi, citoyen ministre, qu’il y a urgence à mettre un terme à cet état de choses ; voici les mesures que j’ai l’honneur de vous proposer pour arriver à ce résultat.

Je suis bien convaincu que les plaintes des habitants des montagnes contre les agents de l’administration forestière ne pourraient être justifiées en tous points. Pourtant il me paraît vrai de dire que cette population pauvre a été traitée très sévèrement par les agents forestiers surtout dans les derniers mois du régime déchu. Aussi j’ai de fortes raisons pour croire que le changement de résidence d’un certain nombre de gardes serait d’un très bon effet et contribuerait puissamment au rétablissement de l’ordre, surtout si à côté de cette mesure, l’autorité agissait avec énergie pour arrêter et mettre sous la main de la justice les principaux coupables. 

Il est une seconde mesure plus efficace assurément que la première et qui vous a été proposée par mon prédécesseur ; c’est celle de mettre à néant tous les procès verbaux dressés jusqu’au 28 février et sur lesquels il n’avait pas été statué à cette époque. Il est regrettable que vous n’ayez pas jugé convenable de prendre cette mesure lorsqu’elle vous a été proposée par le citoyen Joly. Elle aurait épargné beaucoup de dévastations et de dégâts.[7] 

D’autres troubles locaux marquent ces premiers mois de la République : en août des ouvriers du canal de St Martory dont les travaux sont suspendus demandent du secours très rapide et des aides. 

Pourtant, dans la plupart des villages, la République s’est installée dans le calme, même si les républicains sont divisés en modérés et rouges.

A Auzas par exemple le maire, le notaire LACOMBE, maintien l’ordre malgré la forte influence d’un natif du village, Prosper BAROUSSE que Joly a nommé sous-commissaire de la république à Muret puis Commissaire de la République du Gers.  L’avocat Prosper Barousse, originaire d’Auzas a appliqué avec zèle les consignes de Ledru-Rollin. Plus tard, en bon démoc-soc comme l’on disait, il parcourra le Comminges pour faire connaître son journal gratuit, Le travail. Sentant venir le danger il part à La Nouvelle-Orléans dès l’hiver 1851.

A St André, c’est CLOUZET, propriétaire aisé et maire que les policiers présentent ainsi : Homme actif socialiste dangereux ne manquant pas d’influence.[8]

A St Martory, le maire, Pégot, un médecin que Joly conseiller général, privilégie l’ordre ce qui lui permet de traverser les régimes politiques sans encombre. 

 

4) La Constitution et les élections présidentielles 

Pendant ce temps l’assemblée constituante travaille ; Pégot-Ogier siège avec les modérés.

Comme la majorité des Républicains, il est effrayé par les journées de Juin et vote les pleins pouvoirs à Cavaignac qui écrase l’insurrection populaire de Paris.

Les barricades sont prises l’une après l’autre, 3000 Parisiens massacrés et 11 000 arrêtés. Lamartine qui voulait éviter que l’on tire sur le peuple, a échoué. Le 28 juin l’assemblée nomme Cavaignac président du Conseil des ministres. Il est contraint de suivre la politique du « parti de l’ordre » qui organise la répression et supprime peu à peu les libertés accordées en mars malgré l’opposition virulente de Lamartine, Victor Hugo qui a été élu député le 4 juin, mais aussi, par leurs votes, des députés républicains dont Pégot-Ogier. 

A l’Assemblée constituante,  la radicalisation droite/gauche est patente. Et Louis-Napoléon Bonaparte sait en profiter ; il est élu député en septembre.   

L’Assemblée constituante continue de travailler. Un groupe prépare la constitution dont les points litigieux donnent lieu à des débats.

C’est le pouvoir exécutif qui a le plus passionné : le Président doit-il être élu au suffrage universel ? Cette question soulève des inquiétudes durant toute l’année 1848 comme en témoignent des articles du  journal « l’Émancipation » de Toulouse  dès le mois de mars.

 « L’Émancipation », journal de Toulouse écrit en octobre 1848 pour faire campagne contre l’élection du président de la République au suffrage universel envisagée par les Constituants :

Pourquoi déposer enfin aux pieds d’un président cette couronne qu’on vient d’arracher à un roi ? Une telle élection est un sacre bien autrement divin que l’huile de Reims et le sang de Saint-Louis. En choisissant un président nous allons entrer plus avant dans la politique personnelle. Et puis, nous l’avons déjà dit, le suffrage universel de la France entière nous alarme et nous épouvante, parce qu’il profite à une seule personnalité.

 

Jules Grévy pense de même et propose un amendement qui ne recueille que 158 voix dont celle de Pégot-Ogier.

Pégot-Ogier rejoint aussi Victor Hugo sur un autre point : le poète a proposé d’inscrire dans la Constitution l’abolition totale de la peine de mort : ils sont 30 à voter pour !

Puis l’ensemble de la Constitution est soumis au vote le 4 novembre ; Pégot-Ogier s’abstient.  Elle prévoit un président élu pour 4 ans au suffrage universel avec des pouvoirs considérables mais il ne pourra pas dissoudre l’assemblée législative.

Dans la foulée les élections présidentielles sont fixées aux 9 et 10 décembre

La campagne présidentielle est représentée par  3 courants d’opinion:

–         soutien à Cavaignac et contre Louis-Napoléon Bonaparte

–         les républicains avancés ou montagnards soutiennent Ledru-Rollin

–         conservateurs et mécontents sont  pour Louis-Napoléon Bonaparte

 

A Saint-Gaudens, un Comité électoral se forme avec pour président le Général Pégot. Il se prononce à l’unanimité en faveur du général Cavaignac. Je n’ai pas trouvé de documents donnant la liste des membres de ce comité ni de documents indiquant le choix des « rouges ». De quel côté ont penché les Pégot-Ogier, je ne le sais pas pour le moment.

L’élection de Louis-Napoléon Bonaparte est triomphale :  plus de 5 millions de voix contre 1 million 400 000 à Cavaignac.

A Saint-Gaudens il a recueilli 2774 voix contre 525 à Cavaignac et 135 à Ledru-Rollin.

Pégot-Ogier participe sans éclat à la tentative de résistance de l’Assemblée Constituante face à la volonté de puissance du Prince-Président. Mais le Président impose la dissolution de l’assemblée constituante et fixe au 13 mai 1849 les élections législatives.

Pégot-Ogier se présente sur une liste « rouge » dans le Gers mais n’est pas élu. 

 

5) La propagande républicaine et sa répression dès 1849   

Les républicains  tentent de propager dans les bourgs et les villages les idées de la République. Cette éducation populaire est le fait des députés, des hommes politiques et de toute une variété d’hommes qui circulent à travers le pays : colporteurs, forains, forestiers, vétérinaires, médecins. Dans les villages ils sont attendus par les instituteurs, les maires qui lisent en public les journaux républicains : ainsi le maire de Mondavezan, Auguères et son fils qui distribuent un journal satirique sur Louis-Napoléon Bonaparte. 

Les journaux, comme « l’Émancipation » et « la Civilisation », de Toulouse diffusent des feuilles gratuites en direction des paysans. Elles sont lues et commentées. Ces journaux sont en butte aux procès continuels –le pouvoir a rétabli peu à peu tout un système de censure – avec à la clef amendes (3500 F par exemple) et prison (6 mois pour le gérant). Les républicains participent largement aux frais ce qui explique la pauvreté de la  plupart d’entre eux.  

Un rapport de police de Toulouse tente de décortiquer le réseau mis en place par les rouges :  voici de la manière que les démocrates socialistes Rouges ont établi leurs télégraphes. De distance en distance, de 2 lieux en 2 lieux, ils ont des hommes placés sur la foi desquels ils comptent et de leur même opinion, lesquels ce passent des uns aux autres, leur correspondance, tous les départements sont ainsi organisés, et de cette manière, tous correspondent avec paris ; cette mode de courrier piéton, marchant jour et nuit au besoin va aussi vite que la male poste.

C’est de cette même manière que les journaux des grandes villes passent dans les communes rurales, journaux qui nont pu être recus la veille, lesquels sont distribués gratis ; au surplus il y a dans tous les départements, des voyageurs de propagande, sous prétexte de marchand de bled, de vin et d’autres danrées, qui y voyagent pour y préchér le sistème socialiste.[9] 

Pendant toute l’année 1851 le grand débat porte sur la révision de la constitution : Louis-Napoléon Bonaparte veut pouvoir se représenter lors des élections présidentielles de 1852 ; la constitution le lui interdit. Pétitions pour ou contre se répandent dans les villes comme dans les villages.

L’assemblée législative est saisie en juillet 1851 mais il faut ¾ des députés et le texte ne passe pas. Louis-Napoléon Bonaparte n’a plus que le coup d’état comme possibilité. Les républicains le savent. Les services de police aussi. Et chacun se prépare.

Comme partout en France la Garde nationale est désarmée et les armes entreposées dans les mairies des chefs lieux.  

La surveillance se renforce ; dans les zones rurales elle est forcément moindre et les « montagnards » organisent des réunions secrètes dans les bois ; autres trouvailles : les bouts-du-mois (cérémonie religieuse organisée traditionnellement un mois après le décès de quelqu’un : les républicains se réunissent ainsi à l’occasion du décès d’un des leurs) ; ou les charivaris (musique, bruits en l’honneur, ou contre, un élu). En zone rurale les policiers ne peuvent que soupçonner des réunions secrètes organisées par DEBERNAT, ancien sous-commissaire, dans le canton de Boulogne ; POINTIS, membre du Conseil général, dans celui de Montrejeau ; MANENT dans celui de St Bertrand, Pégot-Ogier dans tout l’arrondissement ; MILHAN, instituteur révoqué, dans le canton de Salies ;  MANNENT  et P-O dans la commune de Pointis-Rivière.

 

En avril 1849, le sous-préfet de Muret signale (ADHG, 4M65) que  « la brigade de gendarmerie de Saint-Élix a saisi le 19 du courant dans la commune de Mondavezan plusieurs feuilles imprimées avec des caricatures injurieuses dirigées contre M le Président de la République. J’ai eu sous les yeux ces imprimés, ils paraissent remonter à l’époque de l’Élection du Président de la République et ne pas être récents. Le procès verbal de gendarmerie n° 120 du 22 avril précise que c’est M Auguère maire qui a fait distribuer par son fils Léon une grande quantité de caricatures. Il en reste beaucoup. 24 exemplaires ont été saisis.


 

II Le coup d’Etat de Bonaparte et la résistance républicaine

 

1)       le coup d’Etat 

Des affiches à l’aube du 2 décembre à Paris annoncent la dissolution de l’assemblée  ; en même temps sont arrêtés les députés les plus influents, et des militants démocrates y compris les officiers de l’armée élus députés ; 200 élus restés libres s’organisent et votent la déchéance du président en vertu de l’article 68; la plupart des républicains décident de sillonner Paris en portant leur écharpe pour appeler le peuple à la résistance : Victor Hugo, Schœlcher ; le soir, des barricades sont dressées ; la troupe se croit en danger et tire dans la foule : « Histoire d’un crime » par Victor Hugo qui a assisté au drame et qui en tirera un poème des « Châtiments » : « Souvenir de la nuit du 4 » (lecture du poème) 

A Toulouse, le 4 décembre les journaux L’émancipation et La civilisation publient une protestation signée de plus de 60 noms dont Pégot-Ogier, constituant et Debernat. Mouvement de foule qui grossit sans cesse et manifeste place du Capitole vers midi. De nombreuses arrestations. 

Le Préfet Pietri fait arrêter les signataires sous l’inculpation de complot contre la sûreté de l’Etat. Les journaux sont suspendus ou saisis. C’est la fin de L’émancipation, La civilisation, La Gazette du Languedoc. Interdiction de toutes les réunions. 200 arrestations dont Pégot-Ogier.

Pierre lire cet appel.

 

Appel du Journal « Civilisation » de Toulouse le 4 décembre 1851

Habitants de la Haute-Garonne

CITOYENS,

La Constitution de la République solennellement proclamée par les mandataires du peuple dispose :

. Art. 68. Toute mesure par laquelle le président de la République dissout l’Assemblée nationale, la proroge ou met obstacle à l’exercice de son mandat, est un crime de haute trahison. Par ce seul fait le président est déchu de ses fonctions ; les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance ; le pouvoir exécutif passe de plein droit à l’Assemblée nationale.

. Art. 110. L’Assemblée nationale confie le dépôt de la présente Constitution et des droits qu’elle consacre à la garde et au patriotisme de tous les Français.

Il n’y a plus de Constitution !

M. Bonaparte qui avait juré devant Dieu et devant les hommes de lui rester fidèle, l’a déchirée de ses propres mains.

Il n’y a plus d’Assemblée nationale !

M. Bonaparte qui devait la respecter et la défendre comme l’expression de la souveraineté populaire, l’a dissoute et dispersée par la force.

Il n’y a plus de République !

M. Bonaparte, sous prétexte de salut public, concentre provisoirement en lui seul tous les pouvoirs,

Il n’y a plus de président !

M. Bonaparte, traître et parjure, n’est plus qu’un criminel d’État justiciable de la Haute-Cour nationale ; les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance et quiconque, oserait lui prêter assistance deviendrait son complice.

Et ces horribles attentats, s’il faut en croire un placard officiel, signé d’un nom d’un préfet de la République, M. Bonaparte les aurait accomplis avec le concours de l’armée et aux applaudissements de la population de Paris ?

Mensonge ! Calomnie !

Les soldats de la République ne prostituent pas au service d’un César les armes que la patrie leur a confiées pour la protection de ses frontières et pour l’honneur de son drapeau.

Quand le pacte social est brisé, quand l’autorité légale a disparu pour faire place à un pouvoir de fait c’est au peuple seul qu’appartient le plein et entier exercice de la souveraineté, à lui de faire respecter son droit imprescriptible et inaliénable que ses mandataires ont déserté ou trahi.

Que partout les gardes nationales s’arment pour la punition des coupables et la défense de la Constitution, que dans chaque commune les comités révolutionnaires soient institués par acclamation, avec mandat d’organiser partout la résistance et au besoin la lutte contre l’usurpation, de suspendre provisoirement les fonctionnaires d’un pouvoir rebelle et de pourvoir à la sûreté publique.

Citoyens, il n’y a par d’obstacle pour celui qui veut : que chacun fasse son devoir.

Vive la République démocratique une indivisible !

Vive la Constitution !

CRUBAILHES, rédacteur de la Civilisation ; Marie ACHARD, rédacteur de la Civilisation ; Isidore JANOT, rédacteur de l’Émancipation ; Armand DUPORTAL, rédacteur de l’Émancipation ; CAZENEUVE, rédacteur de l’Émancipation ; LUCER, avocat, rédacteur de l’Émancipation ; N. TACHOIRES, rédacteur de l’Émancipation ; St GRESSE, avocat  ; DEBERNAT, rédacteur de l’Émancipation ; BAUGUEL, ancien Préfet de la République ; MULET, ex-constituant ; CAROLIS, mécanicien ; : F. MONDOUIS ; VIVENT, minotier ; F. MONNIE, ancien juge au tribunal de commerce ; ISTENAVE ex-sous commissaire.

Jean BAUX, ouvrier ajusteur ; TROY, menuisier ; J.-M. MERIC fils, négociant ; Frédéric DOSSET ; COUDOM, horloger ; BALLAND fils aîné ; Aristide BAUDEAN ; BOE, typographe ; FOX, fondeur en caractère ; Jean GRILLOU, boucher ; BÉGUÉ ; PRATVIEL-LANGE.

PEBERNAT, ex-sous commissaire ; GERLA ; HINCELIN ; WEILLÈ ; MASCARAS ; ROUCH ; TAUPIAC (Antoine) ; J. LAVIGNE ; J. DURAND ; TAUPIAC ; LAYEBLE ; L. AMIEL ; PECH, ouvrier en fer ; J. ALIAUX ; Ed. ABADIE ; PELISSIER aîné ; B. RIVER ;  J. BALANSAIN ; MONTET ; RÉGEAU correcteur typographe ; RIVIERE, bottier ; BEY, commissaire-priseur ; BAI.DAYROUS, corroyeur; ROQUELAINE, ancien maire, membre du conseil général ; PÉGOT-OGIER, ancien constituant.

BÉNI-BARDE, membre du cons.-gén. ; FABRE, avocat; Armand LEYGUE, ex-sous-commissaire du gouvernement-provisoire ; RICHE, membre du conseil d’arrondissement de Narbonne ; BESAUCELLE ; Émile GRIMAILH, ancien officier ; Léopold CASSAGNE, typographe.[10] 

Le texte en est connu dans la soirée à St-Gaudens. Il est arrivé par la malle poste envoyé par la femme de Jean-Baptiste, Dominiquette BOUGUES à son frère Julien BOUGUES. Là les avis divergent : les policiers accusent Jean-Marie Pégot-Ogier de l’avoir lu publiquement et de l’avoir distribué ; mais l’enquête policière ne pourra établir la vérité : les témoins interrogés dont le général Pégot, affirment que personne ne l’a lu ; impossible de savoir. Par contre les policiers rendent compte de réunions chez Bougues puis dans le café  Saturnin dès le 3 au soir, de 15 à 20 républicains ; elles sont présidées par Pégot-Ogier. Des émissaires partent dans tout l’arrondissement pour préparer l’insurrection : CHAYRON ; Louis et Bertrand GAZAVE …

Lors de la réunion du 4 toujours présidée par P-O, des maires sont présents ; on  y  envisage l’attaque de la sous-préfecture mais la majorité trouve prudent d’attendre les résultats de l’insurrection à Toulouse.  

L’insurrection n’a pas eu lieu ; peu de départements, dont le Gers, résistent. La police perquisitionne, arrête tous les républicains qu’elle trouve ; certains ont eu le temps de se cacher, comme Jean-Marie. Les préfets dressent la liste circonstanciée des suspects : j’ai affiché celle du sous-préfet de Saint-Gaudens. Elle va servir à la répression mise en place par le Ministère. 

 

2) Les commissions mixtes

C’est une juridiction exceptionnelle chargée de juger dans un laps de temps très court tous les républicains actifs. Ces Commissions mixtes sont formées du préfet, des autorités judiciaires et des autorités militaires. Elles ont un pouvoir discrétionnaire

Elles statuent très vite et choisissent une peine parmi celles prévues :

– pour les républicains repris de justice  c’est Cayenne

–         pour les républicains les plus avancés c’est Algérie plus c’est à dire une prison en Algérie

–         pour les modérés c’est Algérie moins c’est à dire l’Algérie où ils seront libres

–         pour ceux qui ont joué un rôle moindre c’est le bannissement à l’étranger ou dans un autre département.

 

Le sous-préfet préconise que l’on ne transporte pas en Algérie puisqu’il n’y a pas eu insurrection ; de fait aucun Commingeois ne subit cette peine.

Jean-Marie Pégot-Ogier a été interné à Pau ; son frère a été expulsé en Espagne, où, si l’on en croit le commissaire de police de Luchon, il pousse les Espagnols à refuser l’impôt  et fait courir le bruit que la France prépare la guerre.

Les autres sont surveillés. Certains demandent leur grâce et l’obtiennent assez vite.  

 

3) 1858 

Si le pouvoir a renoncé à les transporter en Algérie en 1852, ce n’est que partie remise pour quelques-uns d’entre eux. En effet l’attentat d’Orsini,  le 14 janvier 1858, va relancer la répression. Le ministre de l’intérieur est persuadé qu’Orsini n’était que le bras d’un vaste complot et il cherche des complices dans les moindres villages. Le ministre envoie une rafale de circulaires dans toutes les préfectures demandant que soient établis des tableaux de personnes suspectes ou à surveiller.

Les premiers suspects sont les plus « compromis des évènements de décembre 1851» selon les termes de l’époque. Ceux-ci ne s’y attendaient pas et sont arrêtés le 25 février 1858 : 10 Toulousains dont Jean-Baptiste Pégot-Ogier. Ils sont embarqués dans une voiture cellulaire le 23 mars très tôt  vers Marseille où ils doivent prendre le bateau pour l’Algérie. Pégot-Ogier ne partira pas : sa femme a réussi à envoyer à temps un certificat prouvant qu’il a 63 ans ; or le ministre avait fixé l’âge plafond pour la transportation à 60 ans.

 

 

Ces 4 années de la Seconde république ont été riches en évènements, en débats, rencontres, réflexions tant au niveau national que dans les plus petits villages. La propagande a été intense, la surveillance constante dès le mois de juillet 1848 quand la République se range, se droitise dirions-nous aujourd’hui. Et pour employer un mot tout aussi anachronique, dès ce moment-là ces républicains deviennent des dissidents. A partir de 1852, connaissant le sort réservé aux 20 habitants de la Haute-Garonne et aux 280 Gersois « transportés » en Algérie, les Commingeois ne vont plus afficher leurs opinions durant tout l’Empire ; mais dès 1870 c’est vers eux que se tourne le nouveau pouvoir :

En octobre 1870, Jean-Marie Pégot-Ogier est Président de la Commission municipale de Saint-Gaudens

A l’occasion de son décès Le journal de Saint-Gaudens écrit le 27 novembre 1871 : invariable fidélité aux opinions républicaines, fermeté des convictions, constance déployée dans les vicissitudes de sa vie. A vécu et meurt pauvre. Désintéressement, abnégation.

Des neveux seront députés ou sénateurs : les Bougues, Eugène Azémar…

Et je ne peux terminer cette évocation des républicains commingeois sans nommer le petit-fils de Jean-Baptiste Pégot-Ogier, peintre de l’âme bretonne, admiré à Hennebont et totalement inconnu ici : Jean Bertrand est venu à St-Gaudens soutenir la candidature de son cousin Bougues.  

J’espère que cette causerie sera une réponse au si juste titre du nouveau livre de Maurizio Gribaudi et Michèle Rio-Sarcey : « 1848 la révolution oubliée ». J’ai une autre ambition : faire découvrir des Commingeois de conviction  aux Commingeois actuels. C’est aussi pour cela que j’ai proposé un article à la revue de Comminges ; il devrait bientôt être publié et a été écrit à 3 mains avec l’aide d’un 4ème complice. Il concerne plus particulièrement la famille Pégot-Ogier : le petit-fils peintre  a été étudié par l’ancien archiviste d’Hennebont, Jacques Guilchet ; le fils qui a écrit un livre sur les Canaries est le sujet de recherches d’un universitaire espagnol,  Jorge Juan Vega y Vega. Et moi je me suis passionnée pour les deux hommes politiques de la famille aidée par Madame Guillaumin et par leurs descendants. Quant à la généalogie elle a été réalisée  avec l’aide des adhérents de l’Entraide généalogique de Midi-Pyrénées (EGMT). C’est donc un travail collectif qui vous est soumis. Et le collectif est ouvert à tous ceux qui ont des renseignements, des documents, des souvenirs de famille !

Renée Courtiade



[1] Comminges : sud de la Haute-Garonne, arrondissement de Saint-Gaudens

[2] Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M60 et CAYRÉ Antonin, « La Révolution de 1848 à Toulouse et dans la Haute-Garonne, des journées de février aux journées de juin », in GODECHOT Jacques [dir.], La Révolution de 1848 à Toulouse et dans la Haute-Garonne.

[3] Archives départementales du Gers : 1 M278

[4] Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M70. Ce long certificat se trouve dans le dossier de la commission mixte de 1852.

[5] Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M61

[6] Lettre du sous-préfet Bergougnoux : Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M62.

[7] Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M62

[8] Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M76

[9] Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M70

[10] Archives départementales de la Haute-Garonne : 4 M82 : « La civilisation. Journal des travailleurs » du 4 décembre 1851, journal validé par les signatures manuscrites des responsables du journal. Le texte avec les signataires est sur le site www.19e.org et dans tous les livres sur la période.