Joséphine Pratviel, de Bessan

Article publié sur le site du Midi-Libre le 10 mai 2019

 

Hommage à Joséphine Pratviel (Bessan, Hérault)

 

La récente commémoration du 8 mai 1945 a pris une dimension toute particulière dans la localité. Au-delà de la traditionnelle cérémonie vouée à rendre hommage aux combattants et aux résistants de la Seconde Guerre mondiale, elle a aussi mis en lumière le bicentenaire de la naissance de Joséphine Pratviel. Cette Bessanaise, née le 8 mai 1819, s’est distinguée lors du coup d’État du 2 décembre 1851. Éprise de liberté, fervente Républicaine dans l’âme, elle sera arrêtée, emprisonnée, exilée en Algérie puis graciée[1].

Épisode extraordinaire, elle sera surtout citée dans l’œuvre satirique Les Châtiments, de Victor Hugo, dans lequel l’écrivain revient en détail sur les acteurs de ces événements du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte. En présence de ses descendants, les représentants des familles Marcou et Mounis, une voie publique a été officiellement baptisée à son nom. Et quoi de plus naturel pour la municipalité que de donner le nom de Joséphine Pratviel au passage reliant la cave coopérative au collège… Victor Hugo !

Comme l’a dit le maire, Stéphane Pépin-Bonet, « C’est Victor Hugo qui laisse le nom de Joséphine Pratviel à jamais marqué à la fois dans l’histoire et dans la littérature française. » Après le dévoilement de la plaque, et malgré la pluie, la population a poursuivi la cérémonie commémorative autour des anciens combattants et de toutes les autorités présentes. Levée des couleurs, dépôts de gerbe, hymne national et allocutions ont rythmé ce rendez-vous patriotique ayant cette année réuni les combattants, résistants et Joséphine Pratviel dans toutes les mémoires.

 


[1] Marie, Claire, Joséphine Bras, née Pratviel, mère de 3 enfants, journalière, condamnée par la commission mixte de l’Hérault à la déportation en Algérie moins, pour « Mauvaise moralité. Très exaltée. Excitant les hommes au meurtre. Provocation et part à l’insurrection. Coups et blessures au commissaire de police. » Transportée au couvent du Bon Pasteur à Constantine, graciée le 2 février 1853. Décédée le 17 septembre 1877 à Bessan.