Document mis en ligne le 14 mars 2021

M. Patrick Claude, président de l’Association Au pied du mur, à Mallefougasse, a retrouvé, parmi les pierres tombales abandonnées, celle de Joseph Justin Gaubert, résistant de 1851. Il nous en a fait parvenir la photographie.

Joseph Justin Gaubert, dit Girard, est né à Mallefougasse le 8 août 1811. Cultivateur, il participe à la résistance au coup d’Etat. La Commission mixte le note comme « Affilié. A réclamé du maire le tambour. A fait des perquisitions d’armes. S’est rendu en armes à Digne et aux Mées. Brutal, turbulent, dangereux. »

Cela lui vaudra une condamnation à la déportation en Algérie « plus », où il est effectivement transporté à Bou Tlélis (province d’Oran).

Sa peine est commuée en internement le 4 décembre 1852 et il est gracié le 2 février 1853.

Il est mort à Mallefougasse le 14 février 1888.

Deux autres Gaubert de Mallefougasse, François, dit Lapin, et Pascal, ont été condamnés à l’Algérie « moins », mais ils n’ont pas été transportés, leurs peines ayant été commuées en surveillance le 16 avril 1852. Ils ne sont pas frères de Joseph Justin.

Vingt-deux résistants de Mallefougasse ont été traduits devant la Commission mixte. Il leur est reproché d’avoir réclamé au maire fusils, tambour et drapeau et de s’être rendus en armes à Forcalquier et à Digne et, pour certains, à Malijai, aux Mées et à Saint-Etienne. Et, bien sûr, pour 15 d’entre eux, d’être affiliés à la société secrète.

Trois ont été remis en liberté, 8 condamnés à la surveillance, 8 à l’Algérie « moins » (aucun transporté) et 3 à l’Algérie « plus ».

Dans cette dernière catégorie, le tuilier Louis Brun, présenté comme le chef, a lui aussi été transporté à Bou Tlélis, tout comme Félix Julien. Brun voit sa peine commuée à la même époque que Joseph Justin  Gaubert, mais Julien devra attendre 2 ans de plus.