François Carle

mis en ligne le 30 juillet 2025

 

François Carle, menuisier de Villeneuve (Basses-Alpes)

 

Document aimablement communiqué par Mathieu Debels

 

 

L’orthographe originale est respectée

 

Volx, le 10 septembre 1881

Monsieur le Ministre,

Le sieur Carle François menuisier domicilié à Volx, a l’honneur de vous exposer qu’il fut une des nombreuses victimes du coup d’état du deux décembre.

Il fut emprisonné à forcalquier, à manosque, à toulon et enfin condamné par la commission mixte des Basses alpes à la transportation en algérie placé à son retour en france sous la surveillance de la police depuis le mois d’avril 1853 jusqu’au mois de mars 1856.

Ravi à sa famille dont il était l’unique soutient, sans autre moyen d’existance que ses bras et son travail, son avenir fut brisé à son retour ses clients l’avait abandonné, il fut obligé de quitter son pays (villeneuve) et d’aller chercher ailleur le pain de ses enfants quand à sa femme, en proie à une douleur constante, exposée à tous les chagrins de la misère, minée par les peines, et les souci que donne une famille de huit enfants moissonnées par la mort au sortir de l’enfance, elle vit bientôt sa santé ruinée pour toujour.

C’est avec ses titres à votre commisseration que le soussigné viens vous supplier de lui faire obtenir le bureau de tabac de volx qu’il pense qu’il sera bientôt vacant.

Dans l’espoir que vous daignerait accueillir favorablement sa demande il est avec le plus profond respect

Monsieur le Ministre votre très humble et très obéissant serviteur.

Carle, menuisier à volx

 


François Pascal Carle est né le 4 avril 1828 à Pierrerue (Basses-Alpes).

En 1851, il est menuisier et cafetier à Villeneuve (Basses-Alpes), marié, 1 enfant.

La commission mixte le condamne à l’Algérie plus car : « Affilié actif. On se réunissait chez lui pour lire le journal. S’est rendu en armes à Forcalquier. Homme adroit, insinuant, dangereux. » Il est transporté à Bou Tlelis et sera gracié le 2 février 1853.

Avec Anne Julien son épouse, il aura 7 enfants, mais tous meurent en bas âge, sauf Louise Pélagie.

Il décède à Volx (Basses-Alpes) le 1er août 1896 sans avoir obtenu le bureau de tabac demandé dans cette lettre.

 

Son frère Jean Baptiste Joseph, menuisier à Pierrerue, a été condamné à la surveillance, car : « Affilié. S’est rendu en armes à Forcalquier et à Digne. »