Mers-el-Kebir
Poème attribué à Jacques Pissamelle (1822-1901), propriétaire à La Garde-Freinet (Var) Archives familiales de Paul Preire
Document
Mers-el-Kébir
Par les cachots par les vents par la lame Meurtris, battus, sur la terre d’exil Nous abordions quand un regard de femme Nous accueillit profond sous son long cil De son humide et brillante prunelle Comme une perle une larme tombait Qui consolante à nos cœurs envoyait Ces mots reflets de justice éternelle
Transportés de Mers-el-Kébir Vos maux ici doivent finir
Est-ce une épouse, une fille, une mère ? Est-ce une amante ou bien est-ce une sœur En nous voyant songe-t-elle à son père A ses enfants, à l’élu de son cœur Aux siens hélas ! peut-être se dit-elle Que même sort peut arriver un jour Car elle sait que tout a son retour Faux si ce n’est la justice éternelle
Transportés etc. etc.
Pour ce regard d’amour et d’espérance Oh qui que vous soyez merci, merci ! La bàs pour moi sur la terre de France Un tendre cœur de femme bat aussi Je lui dirai qu’à la pitié fidèlle Aux transportés vous donnâtes des pleurs Pour vous garder de semblables malheurs Elle priera la justice éternelle
Transportés etc.
Nous sommes fiers de votre sympathie Nous qui toujours portâmes sur le front Tout ce qu’un cœur généreux amnistie Courage, honneur, dévouement sûr et prompt Quand la patrie absente nous rappelle Avec amour nous lui tendons les bras A la revoir nous ne tarderons pas Ainsi le veut la justice éternelle
Transportés de Mers-el-Kébir Vos maux ici doivent finir
Le 24 mai 1852
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