Description
Le journal de guerre de Paul Macelin est un document rare. C’est d’abord le témoignage d’un secrétaire de mairie, qui, par ses fonctions, se trouve au centre de la vie d’une commune rurale confrontée aux problèmes du temps, les pénuries, les réquisitions, les diverses menaces qui pèsent sur la tranquillité de la population et la sécurité de ceux qui y ont trouvé refuge. Sa commune, Saint-Saturnin-lès-Apt, entre Luberon et Monts du Vaucluse, se trouve dans une zone de Résistance active. Elle n’est pas épargnée par la répression. Le 1er juillet 1944, elle est même le cadre de l’un des pires crimes de guerre de la région. Macelin en livre le récit horrifié. Mais il ne se contente pas de faire la chronique de Saint-Saturnin et d’une guerre dont il se réjouit qu’elle tourne mal pour l’Axe. Il n’est pas un témoin passif. S’il ne combat pas les armes à la main, il raconte, en partie, à mots plus ou moins couverts, comment il résiste à sa façon et comment il protège les habitants, anciens ou récents, de ce village qui est son univers, mais qui est aussi une parcelle de la France républicaine qu’il vénère. S’il n’est pas membre de l’organisation clandestine, il en est de fait l’un des maillons importants et son témoignage illustre comment « la République au village » sert de substrat à « la Résistance au village ». C’est, entre autres raisons, ce qui en fait le prix.
Jean-Marie Guillon, historien, professeur honoraire des universités, a publié ou a aidé à la publication de nombreux travaux sur la France dans la 2nde Guerre mondiale et l’histoire de la Provence.