Villages varois entre deux Républiques
texte publié dans La France démocratique. Mélanges offerts à Maurice Agulhon, sous la direction de Christophe Charles et alii, Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, pp. 99 – 105. Villages varois entre deux Républiques[1]
par Jean-Marie Guillon
Que devient la République au village lorsque la France n’est plus en République ? Derrière cette question qui se pose lorsque le régime de Vichy s’impose, c’est de la tradition républicaine, de ses ancrages, des comportements qu’elle suscite ou qui la suscitent dont il s’agit. On comprendra que, pour cet examen, les communes rurales ou semi-urbaines qui forment l’ossature du “Var rouge”[2] ne soient pas un mauvais terrain.
La continuité : 1851-1944
A la Libération, la réponse paraît aller de soi : le Var républicain est resté fidèle à son passé et la Résistance s’inscrit dans la tradition républicaine “avancée” qui le caractérise. Elle se rattache à une lignée nationale, celle de la Révolution française, référence par excellence des publications clandestines, mais aussi à une lignée locale, celle de 1851. Deux monuments en portent témoignages, ceux qui ont été érigés à la mémoire des martyrs du coup d’Etat de décembre à Aups et à Barjols.
Le 22 juillet 1945, Aups commémore les événements tragiques que la localité a connus un an auparavant. Une plaque portant le nom des “victimes de la barbarie allemande” est apposée sur le socle du monument que les républicains ont inauguré en 1881, au fond de la vaste esplanade où s’était joué trente ans plus tôt le sort des insurgés. Quelques jours avant, un article de La Liberté du Var, quotidien né à la Libération sous l’égide du CDL, avait rappelé la prise de contrôle du village par la Résistance le 7 juin 1944 et la répression qui avait suivi. Son auteur, un journaliste chevronné, l’un des piliers du Petit Var, journal remplacé par celui où il écrivait désormais, avait fait naturellement le parallèle : Aups “a retrouvé son atmosphère de 1851 … Les petits-fils des proscrits du Bas-Empire (sic) n’ont pas fait mentir leur race. Les voici, fidèles, qui continuent l’exemple de leurs aînés”[3].
La gloire résistante du village, comme celle de 1851, est due pourtant, avant tout, à sa position à la limite des hautes terres pré-alpines et de la Basse Provence des collines et des bassins. Commune modérée, lieu de villégiature d’été, Aups a eu ses groupes de résistants et supporte mieux qu’honorablement, de ce point de vue, la comparaison avec d’autres localités de même dimension, voire plus grandes. Leur présence est pour beaucoup dans l’aventure aux rebondissements tragiques qui, en 1944, en a fait “la capitale” des maquis varois. Mais ce sont les vastes solitudes du Plan de Canjuers et des forêts environnantes qui ont amené l’installation des groupes divers (AS, FTP, ORA) qui lui ont assuré cette fonction de petit centre de la résistance haut-varoise. De même qu’en 1851 la tragédie qui s’y était déroulée venait moins de la force des insurgés locaux que de la situation d’une bourgade dont le nom même dit qu’elle est la porte des Alpes.
Bien que située dans la même zone de transition géographique, Barjols présente un cas de figure différent. Il s’y trouve une tradition de travail artisanal et industriel qui lui vaut une population à forte composante ouvrière et une orientation “rouge” marquée. Martin dit “Bidouré”, le “fusillé deux fois”, martyr emblématique de 1851, était un jeune cardeur de chanvre. Un siècle après, les ouvriers sont des tanneurs d’origine locale ou allogène (Italiens, Espagnols, Arméniens) qui permettent aux communistes de concurrencer les socialistes, représentatifs du substrat populaire ancien. Animateurs de la lutte clandestine, c’est à leur appel que le 1er mai 1944 les patriotes sont allés, après le monument aux morts, devant la statue inaugurée au début du siècle à la mémoire du héros et dont la dédicace inscrite sur le socle – “La Résistance à Martin Bidouré” – a pris un singulier relief. Entre les deux résistances, dans cette localité où le souvenir de la révolte était encore vivace dans certaines familles, le fil était tendu, un fil bien droit que la Libération consacrera en utilisant ce socle pour y poser, comme à Aups, la plaque des martyrs locaux fusillés en juillet 1944.
photo JM Guillon Interrogation : 1851-1944 ?
Il convient évidemment de regarder cette filiation trop simple de plus près. En dépit de lieux de continuité comme les localités maîtresses du Haut-Var (Barjols, Aups, Salernes) ou celles du Golfe de Saint-Tropez, l’équilibre démographique s’est trop modifié et les facteurs exogènes sont trop importants dans la Résistance des années 40 pour qu’une géographie comparée des deux mouvements soit pertinente. Relevons cependant l’une des lacunes les plus frappantes, celle du gros bourg de Cuers qui s’était tragiquement distingué en 1851. Quoi qu’en dise le journaliste de La Liberté du Var, les insurgés de juin 1944 ne sont pas les descendants directs des républicains de 1851, même si souvent un noyau autochtone, aussi composite, leur sert d’assise. Ce sont surtout des jeunes gens venus des villes du littoral et des fils d’immigrés, à l’image des trois responsables du maquis FTP qui occupe Aups le 7 juin 1944 : un étudiant toulonnais, un ouvrier originaire des Alpes et passé par La Ciotat et, le seul Aupsois, un journalier né en Italie.
Il ne faut pas surestimer l’importance du souvenir de l’insurrection de 1851, hors de la mémoire familiale de descendants de victimes de la répression, la mémoire collective n’a plus fait grand cas de l’affaire depuis le début du siècle. La gauche ne s’en sert que par épisodes. La commémoration organisée le 7 décembre 1931 par le conseiller général du canton, socialiste très indépendant et fantasque, est un échec[4]. En fait, ce sont les communistes qui s’y réfèrent avec une certaine régularité, mais selon les besoins politiques du moment. En 1936, Fernand Pauriol a relaté l’insurrection dans Rouge-Midi au point de marquer tel jeune ouvrier agricole d’origine italienne, bientôt brigadiste en Espagne, futur responsable FTP du secteur de Saint-Tropez[5]. Mais il faut attendre 1944 pour que réapparaissent les références avec, par exemple, la manifestation de Barjols déjà citée et quelques mentions dans les feuilles clandestines[6]. Après la Libération, les communistes sont les maîtres d’oeuvre des commémorations avec une volonté unitaire caractéristique de la Nation résistante qu’il s’agit de mettre en scène. Celle du 22 juillet 1945 à Aups est organisée par les « Amis des FTP ». Commencée par une messe solennelle, elle se transporte en rase-campagne pour inaugurer la stèle dédiée aux deux jeunes chefs FTP tués un an avant (avec allocution d’un responsable FTP, absoute du curé et La Marseillaise), se poursuit par une descente en cortège au village avec arrêt sur une autre lieu d’exécution dont les victimes étaient membres du maquis AS, et se termine au monument de 1851[7]. On conviendra que la place faite à l’Eglise dans la cérémonie, si elle est caractéristique du moment, n’en introduit pas moins une élément de nouveauté significatif dans la « tradition ».
La tradition républicaine ne relève pas que du mythe des origines, mais une tradition se file de plusieurs façons, elle se constitue tout autant qu’elle se transmet. Ce qui relie 1851 à la Résistance est moins un héritage que la reconstruction d’une lignée, c’est moins le poids du passé que le choix d’un passé qui donne sens à l’engagement et c’est là affaire de groupes qui éveillent à cette conscience des individus qui ignoraient tout ou presque de cette filiation.
Filiations et chemins de traverse : Aiguines
Les comportements que l’on peut relever dans le petit village d’Aiguines, non loin d’Aups, à l’entrée des Gorges du Verdon, permettent de s’interroger sur les relais de la tradition. Le conseiller général organisateur de la cérémonie de 1931, maire du lieu jusqu’en 1935, publiciste excentrique, légionnaire et auteur de quelques vers maréchalistes[8] avant d’adopter en 1942 une attitude ostensiblement contestataire, entend récupérer le pouvoir perdu. Il amuse le chef du maquis AS qui stationne dans les environs en juin 1944 lorsqu’il vient lui demander “dès le débarquement d’occuper la mairie” et de contribuer ainsi à le faire désigner comme maire, étape vers la députation puis le Sénat. Le chef maquisard, un ingénieur qui n’est guère plus jeune, s’étonne de voir ressurgir “un homme obnubilé par ses habitudes politiques d’avant-guerre” et ne se trompe pas sur l’équivoque de cette attitude[9]. Il est vrai que le très pétainiste et très peu aimé président de la délégation spéciale, un adjudant à la retraite que les FTP exécuteront, est en butte à l’hostilité de tous ceux que son autoritarisme indispose. Une affaire significative l’oppose à la jeunesse le soir du 14 juillet 1943 lorsqu’il veut interrompre le bal organisé dans une maison. Ayant fait couper l’électricité, les jeunes sortent danser sur la place et le narguent avec une farandole endiablée lorsqu’il intervient. L’incident doit se lire à plusieurs niveaux : celui classique de l’opposition “vieux”/jeunes et de la transgression des interdits, celui de l’utilisation contestataire des formes folkloriques, celui des clivages internes à la communauté (les jeunes sont soutenus par des adultes parmi lesquels le cantonnier municipal révoqué peu avant), mais aussi à un niveau politique, le bal et les cris sont dirigés contre le pouvoir vichyste, local et national, l’affaire a lieu le 14 juillet et l’un des meneurs est le fils du maire élu en 1935 et révoqué. Franc-maçon et engagé dans la résistance toulonnaise comme son père, c’est un futur maquisard. Le père, avocat toulonnais, ancien président de la Fédération départementale du parti radical-socialiste, a été écarté en août 1941 à cause des propos sans ambigüité qu’il tenait contre le régime et son chef et d’une écoute de la BBC très publique[10]. Mais, parmi les gendarmes d’Aups qui sont ses verbalisateurs de 1941, certains rejoindront aussi la Résistance dont un qui y a laissé la vie et dont le nom se trouve sur le monument de 1851.
Enlisement
Nans est un village forestier au pied du massif de la Sainte-Baume. Quelque peu à l’écart, c’est un conservatoire de traditions où les fêtes religieuses conservent un caractère très folklorique. La vie politique est organisée autour de deux cercles puisque, comme dans la plupart de ces villages et en dépit de l’attrait pour la politique, il n’existe pas de parti organisé. La Révolution nationale stimule les Blancs auxquels la majorité municipale a échappé de peu en 1935 et 1937 au profit des républicains anticléricaux. Leur offensive à partir de l’automne 1940 est menée, comme ailleurs, par la section de la Légion des combattants qui cherche à faire dissoudre le conseil municipal. Le conflit devient ouvert à l’occasion de la fête patronale de Saint-Laurent et de celle, immédiatement consécutive, de Saint-Eloi, les 10 et 11 août 1941. La municipalité qui entend en remontrer en matière de morale et de fidélité au Maréchal reproche au prêtre et aux cléricaux d’avoir organisé de vraies festivités, avec défilé, déguisements et farandole… L’affaire oppose le cercle de la Concorde, la paroisse et la direction locale de la Légion qui occupent l’espace public et entendent prendre leur revanche au cercle de l’Union démocratique et à la majorité du conseil municipal qui n’entend pas céder la place. D’un côté, le curé, organisateur dynamique, héros de la guerre de 1914, secrétaire de la Légion et “patron” des Blancs. De l’autre, le maire, sous-officier retraité, ancien combattant décoré lui aussi et membre de la même Légion (ainsi que la plupart des conseillers). Le conflit est étouffé au bout de quelques mois car le préfet soutient partout où il le peut les municipalités républicaines légitimes. Le curé est muté en 1942 dans une paroisse plus importante, Le Luc, bastion républicain en 1851[11].
On se trouve là dans le registre du conflit classique, archaïque, en voie de disparition, entre cléricaux et anticléricaux qui n’ont rien oublié des luttes passées et profitent des circonstances pour les prolonger. L’intégration ultérieure dans les engagements du moment – collaboration ou résistance pour dire vite – ne se fera pas. On s’en tient à des querelles que la Libération prolongera avec encore plus de confusion entre les clans.
Le paradoxe, qui montre combien le moment peut rompre les fils les plus solides, réside dans l’autre partie de l’épilogue. Celui que l’on retrouve du côté de la Résistance en 1943 et 1944, c’est le curé, que les maquisards FTP considèreront comme comme l’un de leurs plus solides appuis lucois.
Repentirs, rejets et fidélité
Soulagement devant l’armistice qui épargne de l’occupation, espoir de retour à la normale, réflexe d’”union sacrée”, confiance dans un maréchal trop âgé, trop glorieux et trop réputé républicain pour jouer au dictateur expliquent bien des comportements entre 1940 et 1941, plus rarement au-delà. On peut en saisir l’éventail à partir de l’angle que fournit la politique symbolique dont nos communes peuvent être le cadre.
Les éliminations toponymiques, commencées contre les marques communistes, sont relancées par Vichy à l’automne 1940 alors que les municipalités élues sont pour la plupart encore en place. Quelques unes réagissent, parfois avec un zèle que le préfet doit réfréner, ainsi à Bargemon, dans le bastion républicain de l’Est-Varois, où le conseil de tendance USR propose, dès le 5 novembre, de supprimer Danton, Desmoulins, Marceau, la Convention et Jaurès. Le préfet se contentera de Ferrer. Certaines municipalités nommées peu après radicalisent le mouvement, ce qui n’est pas pour surprendre. Celle de Cuers, dirigée par un maire à particule, efface la Convention, Jaurès, le communard local, Benjamin Flottes, et son héros, Blanqui, pour leur préférer respectivement le Maréchal Pétain, Frédéric Mistral, Saint-Pierre et Gambetta (transféré pour laisser place à l’amiral Duplessis de Grenedan). La transformation du “boulevard de la République” en “boulevard de France” est idéologiquement significative, mais le maintien de Gambetta aussi[12]. Par contre, l’élimination de la République au profit du Maréchal par des élus radicaux-socialistes à Lorgues et à Carqueiranne, le remplacement de Jaurès et Renaudel par Pétain et Darlan à Solliès-Toucas par des républicains socialistes avec inauguration le jour de la prestation de serment légionnaire en disent long sur certains retournements ou certaines faiblesses. Ces attitudes tranchent avec la fidélité ordinaire, y compris là où l’on sacrifie au culte du Chef de l’Etat. A Cabasse, la municipalité socialisante se garde bien de lui attribuer la place principale qui reste celle de “la République”, mais lui accorde une place secondaire et Jaurès garde sa rue. A La Cadière, non sans provocation, une municipalité SFIO lui fait remplacer Aristide Briand pour qu’il se trouve ainsi encadré par les avenues Jaurès et Salengro…[13] Il faut donc faire attention aux modifications des dénominations. Tout a un sens, ce que, éventuellement (mais pas nécessairement), l’on supprime ou ce que l’on ajoute, mais aussi le moment, le lieu et les acteurs. Cependant, en général, la continuité prévaut, y compris avec les délégations ou municipalités nommées. Martin “Bidouré” disparaît à Toulon, mais pas à Vidauban, ni au Beausset ou à Saint-Maximin.
Il en va de même avec Marianne. C’est parce que la municipalité nommée du Muy refuse de remplacer son buste par un bas-relief représentant Jeanne d’Arc que l’obligatoire conseillère municipale en démissionne en avril 1942[14]. L’aile milicienne du régime se distingue en se livrant parfois en 1943 à la destruction du symbole honni. C’est ainsi qu’à Roquebrune le chef local, un médecin, conseiller municipal, militant d’Action française, fait briser les bustes qui se trouvent dans la salle des délibérations municipales et le bureau du maire. Le plus intéressant réside dans la réaction du maire nommé, par ailleurs président de la Légion des combattants qui, en présentant sa démission, précise au préfet que “malgré ses erreurs, ses fautes et leurs lamentables conséquences, on ne peut oublier les grandes tâches et les grandes heures du régime précédent”[15]. Quelques semaines après, le jour de Pâques, ce sont les villageois, joueurs de boules et badauds, d’une localité sans tensions internes exacerbées et, si l’on veut, sans histoires – Villecroze – qui empêchent une opération similaire, l’enlèvement par un autre chef milicien du buste qui se trouvait sur la fontaine publique[16]! Quant aux élus maintenus par Vichy et quelque peu compromis, ils se défendent à la Libération en arguant d’abord de cette preuve de fidélité qu’a été la conservation du buste de la République à sa place normale[17].
Les “blancs” les plus militants ne s’y sont pas trompés – même s’il faut faire la part des obsessions propres à ce milieu – lorsqu’ils dénoncent de façon régulière dans leur correspondance ou dans la presse, Gringoire et L’Emancipation nationale, hebdomadaire du PPF, la persistance du “Var rouge”[18]. Remarquons d’ailleurs que ce faisant, ils contribuent aussi à perpétuer cette représentation, en particulier au moment où elle paraît si affaiblie que presque seuls ses adversaires semblent encore y croire.
La fidélité n’est pas la Résistance, mais elle constitue une forme de résistance sur laquelle s’appuie l’opposition plus active. Non sans le conformisme propre aux micro-sociétés, elle est une des bases de la solidarité qui s’exprime de diverses façons élémentaires (connivence, dons et trocs, participation massive aux obsèques) lorsque le maquis vient faire entrer le tourbillon des événements là où 1940 n’a pas été vraiment rupture. Encore faut-il qu’il y trouve les ancrages qui permettront au “vent de l’histoire” de faire aller les uns et les autres dans la même direction, tant il est vrai que “la classique histoire des idées, des opinions, des politiques théorisées n’explique pas la totalité des comportements”[19].
Jean-Marie Guillon
[1]La question traitée ici parcourt les travaux que nous avons fait sur le Var des années 40. On comprendra que la liste en serait déplacée dans cet hommage à une oeuvre qui les a grandement inspirés.
[2]Voir J. Girault, Le Var rouge. Les Varois et le socialisme de la fin de la Première guerre mondiale au milieu des années 1930, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995.
[3]V. Petit, “Ce matin-là … Les maquisards du Haut-Var s’emparaient d’Aups”, La Liberté du Var, 6 juin 1945.
[4]D’après la police, le cortège compte 9 personnes (A.D. Var cabinet 598, 14 décembre 1931).
[5]Témoignage A. Macario. Il s’agit de trois articles parus dans les n° 162, 163 et 164 de janvier et février de l’hebdomadaire communiste. F. Pauriol, membre de haut niveau de l’appareil communiste clandestin, sera exécuté en 1944.
[6]Notamment tract “Vivent les patriotes d’Aups” de “La Région Varoise du Parti Communiste Français”, diffusé vers le 25 juin, avec “BRAVO LES PATRIOTES D’AUPS ! Vous êtes les dignes héritiers des républicains de 1851 !”.
[7]La Liberté du Var, 24 juillet 1945, article au titre, lui aussi, significatif : « La population d’Aups a commémoré dimanche le souvenir de ses héros, combattants sans uniforme, tombés au champ d’honneur ».
[8]J. Chauvin dit “Font d’Eilenc”, opuscule France meurtrie, Draguignan, 1941. [9]A.D. Var, Fonds Masson, journal du lieutenant Vallier, “De Farigoule à Canjuers”, dactyl., p. 38, 25 juin 1944 : le personnage intervient en faveur de son cousin arrêté par le maquis qu’il dit “bon républicain” dans une lettre qui se termine par “vive la République et vive la liberté”.
[10]Pièces de ce dossier in A.D. Var 1 W 33. Me Arnaud a déclaré notamment : “la France se relèvera de sa défaite, mais seulement lorsque les gens prendront les armes de leur propre initiative et sans la direction des chefs”.
[11]A.D. Var 1 W 46.
[12]Ce choix peut être mis en rapport avec une attitude très digne au moment de l’occupation.
[13]Ces modifications ont lieu essentiellement en 1941 (A.D. Var, dossiers communaux dispersés entre 5 M 7, la série W et le cabinet du préfet).
[14]A.D. Var 1 W 46.
[15]A.D. Var 1 W 48, lettre au préfet, 30 janvier 1943.
[16]A.D. Var 1 W 56 et dossiers de Cour de Justice.
[17]Par exemple, le maire de La Roquebrussanne, conseiller général SFIO et futur président du Conseil général, attaqué par les socialistes résistants du lieu, présente une défense en 15 points avec en tête cette preuve de fidélité (A.D. Var 1 W 48, lettre au CDL, 13 novembre 1944).
[18]Rubriques “Répétez-le” pour le premier et “chroniquette du Var rouge” pour le second en 1940-1941, mais aussi Candide, par exemple le 22 janvier 1941.
[19]M. Agulhon, “Conflits et contradictions dans la France contemporaine” in Histoire vagabonde, Paris, Gallimard, 1988, tome II, p. 299.
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