La résistance républicaine en Aveyron

Annexe n° 8

Les dépêches reçues par le préfet de l’Aveyron en décembre 1851

 

Du 3 décembre, à 4 heures et ½ du soir : « Un commencement de révolte a été réprimé à l’instant. Paris est tranquille. A 6 heures et ½ du soir : Le gouvernement est entièrement maître de la situation ; quelques barricades ont été immédiatement enlevées. Un ministère à été constitué à deux heures  [1]. »

 

Du 4 décembre à 10 heures du matin : « Le ministre de la guerre a fait afficher une proclamation portant que tout individu qui sera pris construisant ou défendant une barricade ou les armes à la main, sera fusillé sur le champ. Je vous recommande de prendre la même mesure dans votre département [2]. »

 

Du 4 décembre à 8 heures du soir : Les sociétés secrètes ont tenté un nouveau mouvement insurrectionnel. Des barricades ont été formées dans les 5e et 12e arrondissements : elles ont été enlevées avec la plus grande vigueur par l’armée qui est pleine d’enthousiasme. Le succès est complet. Rouen, Lille, Amiens, Bordeaux, Brest, Rennes, Poitiers, Chateauroux, Bourges, Blois, Caen et toutes les autres villes du territoire sont calmes. Concentrez entre vos mains l’envoi des dépêches télégraphiques des diverses autorités, afin de ne pas surcharger les lignes [3]. »

 

Du 4 décembre sans précision : « Aussitôt qu’il a été possible au gouvernement de faire mettre en liberté les représentants qui s’étaient réunis au 10e arrondissement, il a été donné suite à cette mesure [4]. »

 

Du 5 décembre à 10 heures du soir : « Le combat a cessé. L’insurrection est anéantie ; les démagogues sont en pleine déroute : ceux qui ont échappé à la juste indignation des soldats cherchent leur salut et leur fuite. L’armée a été admirable de dévouement et d’enthousiasme. Grâce à son courage, Paris est délivré des barbares, et la France est sauvée de l’anarchie [5]. »

 

Du 6 décembre à 11 heures du matin : « Je vous confirme les excellentes nouvelles d’hier au soir. Les troupes sont rentrées dans leurs quartiers. La circulation est rétablie dans les rues. Paris à repris sa physionomie habituelle [6]. »

 

Du 6 décembre à 11 heures et ½ du soir : « La hausse de 4 francs sur le cours des fonds publics, à la bourse d’aujourd’hui, indique le calme dont jouit Paris, et avec quelle promptitude s’est rétablie la confiance. Les nouvelles des départements continus à être très bonnes. Des tentatives de désordre ont été promptement réprimées partout où elles s’étaient produites. De toutes parts, les adhésions arrivent au gouvernement. Ne soyez donc pas inquiets si vous ne recevez plus des dépêches télégraphiques aussi fréquentes [7]. »

 



[1] Arch. dép. Aveyron. PER 877. Journal de l’Aveyron ( 1850-1851). N° 98 en date du samedi 6 décembre 1851.

[2] Ibid.

[3] Ibid.

[4] Arch. dép. Aveyron. PER 877. Journal de l’Aveyron ( 1850-1851). N° 99 en date du mercredi 10 décembre 1851.

[5] Ibid.

[6] Ibid.

[7] Ibid.