La résistance républicaine en Aveyron

Annexe n°4

Biographies des membres de l’autorité

FLUCHAIRE (Juvénal, Marie, Paul, André) :[1]

Né à Grenoble le 18 juillet 1814, il est fils de Jean-Jacques, procureur général de la Cour de Montpellier, puis préfet de la Seine, qui disparut mystérieusement au cour d’un voyage à Londres et de Marie Thérèse Rosalie Didier, fille du conspirateur Didier.

Après avoir fait son droit, il rentre dans la magistrature en 1839, comme substitut du procureur du roi, prés du tribunal de Rodez, devient procureur du roi à Perpignan et Carcassonne. La Révolution de 1848 met un terme à sa carrière judiciaire.

De nouveau avocat, il obtient grâce à une personne qui provoqua un jour sa révocation, le 12 janvier 1849, le poste de préfet de l’Aveyron. Il est révoqué le 10 mai 1852 et se marie en juin de la même année. A son poste, il fait face à la résistance républicaine en décembre 1851. Il fait partie de la Commission Mixte du département de l’Aveyron et à ce titre, il  sanctionne les actes dont il a été la cible. Tombé en disgrâce, il est révoqué par le pouvoir impérial. N’ayant pas supporté sa mise à l’écart et malgré son mariage, il revient en Dauphiné, et se suicide en se noyant dans le lac de Laffray le 25 juillet 1861.

 

BARRAU (Justin, Hippolyte de ) [2] :

Fils d’un ancien garde du corps, il est né le 23 mars 1794 dans la prison de Rodez où sa mère était retenue comme aristocrate. Admis à l’école de Saint-Cyr le 15 mars 1813, il y réussit de brillante étude avant de d’être versé au corps des gardes du corps le 16 juin 1814.

Rendu à la vie civile en 1829, il est élu commandant de la garde nationale de Rodez en 1830, conseiller général de l’Aveyron en 1833 et se présente vainement à la députation en 1834. Il fonde La Gazette du Rouergue, où il défend de 1832 à 1836, la cause légitimiste. En 1848, il se rallie aux partis d’ordre qui devaient soutenir le régime de Louis Napoléon Bonaparte, et devient conseiller de préfecture de l’Aveyron le 23 janvier 1849. C’est à ce poste qu’il a à faire face à la réaction que suscite le coup d’Etat du 2 décembre en Aveyron et notamment à l’insurrection et à l’envahissement de la préfecture. En récompense de son action il est nommé le 9 septembre 1853 au poste de secrétaire général de la préfecture. Il prend sa retraite en 1855. Il meurt à Carsenac Salmiech le 4 octobre 1863.

Il a joué un rôle de premier plan dans son département. Il s’est intéressé à l’agriculture, à la viticulture et a institué, le 11 décembre 1842, Le Comice Agricole de La Cassagne qu’il a présidé jusqu’à sa mort. Il a été l’un des fondateurs de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron.[3]

 



[1] Sous la direction de BALTEAU J., PREVOST M., BARROUX J., Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey & Ane éditeur, 1933, t. XIV, p 145.

[2] Ibid., t. IV, p 559.

[3] En son sein, il a notamment publié un excellent ouvrage anonyme de généalogie, de biographie et d’histoire locale : Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue (1853-1860), en quatre volumes.