La résistance républicaine en Aveyron

Annexe n° 24

 Proclamation du préfet Rampand en date du 10 novembre 1852

 

« Habitants du département de l’Aveyron :

« Il ne manquait au pouvoir ferme et régénérateur que vous avez vu à l’œuvre depuis 1849 et particulièrement depuis le 2 décembre 1851, au pouvoir qui, pour la troisième fois, vient de recevoir le sacre des acclamations de tout un peuple, que de reposer sur le principe de stabilité qui fait la force du gouvernement.

 

« L’imposante voix de la nation s’est hautement prononcée à cet égard : la France a reconnu comme l’héritier du grand nom de l’empereur, dans celui qui, après l’avoir sauvée de l’anarchie, a su gouverner avec énergie et une si féconde habilité, le prince que la Providence appelait à fermer définitivement l’ère des révolutions dans notre pays et à lui rendre son ancienne splendeur par le maintien de la paix au dehors, par le développement progressif au dedans de tous les éléments de la prospérité publique.

 

« Le peuple désire pour le chef qu’il s’est donné un titre qui réponde, quant à la forme du gouvernement qu’il implique, aux sympathies nationales ; un titre qui n’ait plus rien de vague et d’incertain, et qui soit par lui même, un gage de sécurité pour l’avenir. Il veut l’empire, parce qu’en dehors de lui, il n’y aurait en France, il faut le reconnaître, que divisions intestines, luttes de parti, guerre civile et anarchie ; outre qu’il résume toutes les gloires des plus beaux jours de notre histoire, l’empire dans nos conditions actuelles, c’est l’ordre, le respect de la morale et de la religion, le travail, le crédit, l’essor imprimé à toutes les grandes entreprises publiques et privées, et par là le bien être s’infiltrant de plus en plus dans toutes les classes de la société.

 

« Habitants de l’Aveyron ! Vous vous êtes déjà associés par l’organe de tous nos conseils électifs au prodigieux mouvement de l’opinion publique qui entraîne la France vers de nouvelles destinées : et maintenant que le premier corps politique vient de joindre ses délibérations aux acclamations populaires, vous voudrez tous, au jour solennel qui approche, concourir, à consacrer par vos votes l’événement désiré qui consolidera la force et la grandeur de notre patrie.

« Le Préfet de l’Aveyron, Jules Rampand [1]. »

 



[1] Arch. dép. Aveyron. PER 877. Journal de l’Aveyron ( 1852-1853). N° 91 de la 46e année en date du samedi 13 novembre 1852.