Mise au point de Camille Duteil

Mise au point de Camille Duteil, publiée dans Charles Dupont, Les Républicains et les Monarchistes dans le Var en décembre 1851, Paris, Germer Baillière et Cie, 1883

 

Je soussigné, Camille Duteil, homme de lettres, auteur d’une brochure ayant pour titre : Trois jours de Généralat, ou un épisode de la guerre civile dans le Var, déclare qu’il n’est jamais entré dans ma pensée, en écrivant cette appréciation des événements du Var, de déverser le blâme sur les nombreux démocrates qui s’étaient levés avec tant d’empressement, pour la défense de la Constitution.

Je déclare, en outre, que si, dans des passages de mon écrit, j’ai pu paraître injuste envers mes compagnons d’armes, en leur attribuant des intentions mauvaises, qu’ils étaient bien loin d’avoir, c’est parce que ces passages avaient été écrits sous l’influence de rapports qui m’avaient aigri, desquels il résultait que j’étais l’objet du blâme de l’émigration, qui me délaissait et me tenait en suspicion.

J’affirme que mes compagnons d’armes ne m’ont jamais donné le moindre motif de plainte pendant les quelques jours que je les ai eus sous ma direction, et que partout, au contraire, où ils ont passé, ils se sont conduits de manière à mériter l’estime et la considération générales.

J’ajoute que c’est uniquement à la surprise, dont nous fûmes victimes à Aups, qu’il faut attribuer notre défaite, et non point au défaut de courage des défenseurs de la Constitution réunis dans celle ville, qui avaient d’ailleurs prouvé à Salernes, deux jours auparavant, combien ils étaient disposés à mourir pour la République et pour la défense de leurs droits constitutionnels.

Je déclare enfin avoir encore pour mes compagnons d’armes les mêmes sentiments d’estime et de reconnaissance que je leur ai témoignés dans une lettre adressée par moi, de Nice, le 2 janvier dernier à M. Maquan, rédacteur de l’Union du Var, qui s’était permis de les calomnier.

Et c’est pour rendre hommage à la vérité et faire cesser tous les commentaires malveillants pour la cause démocratique, que j’ai signé les présentes déclaration et rétractation.

Fait à Menton, le 23 juin 1852.

Camille Duteil