Insurgés et opposants au coup d’Etat dans les Bouches du Rhône. Chapitre 3

Insurgés et opposants au coup d’État de décembre 1851 dans les Bouches-du-Rhône

 

Hugues BREUZE 

 

1ère partie

Opposition démocratique au coup d’État et tentative d’insurrection

 

Chapitre III : Une répression préparée et immédiate

        Le fait que les autorités des Bouches-du-Rhône aient pu rester maîtres du département si facilement et sans avoir à faire face à une véritable opposition armée amène à chercher les raisons de sa victoire. Celles-ci tiennent en deux facteurs :

D’une part, la victoire de l’autorité signifie d’abord l’échec de la préparation des républicains d’une insurrection départementale : les causes de cet échec sont donc à rechercher au niveau des structures organisationnelles républicaines ainsi qu’à la diffusion et à la réception de leurs conceptions politiques et sociales au sein des populations des Bouches-du-Rhône ; beaucoup plus profondes, ces causes nécessitent l’étude d’un temps long comprenant toute la période de la IIe République ; on s’y attachera donc dans les deux autres parties de cette étude.

D’autre part, la réussite de la politique de contre-insurrection de l’autorité fait apparaître sa préparation préalable. En effet, alors que les républicains tentent de lancer le mouvement en décembre 1851, les surveillances et les arrestations directes que certains subissent signifient que le système répressif était déjà rodé : les autorités, avant même de voir des bandes défiler dans les campagnes, savent déjà à qui elles ont affaire.

            L’Encyclopédie des Bouches-du-Rhône confirme d’ailleurs cet état de lieu lorsque circule « la nouvelle, répandue dès 1850, que l’élément démagogique se préparait pour tenter un « grand coup » en 1852, année de multiples scrutins ».

« Et de fait, les socialistes semblaient bien s’organiser en vue d’un coup de force 166 ».

Quels ont donc été les signes avant-coureurs qui ont permis aux autorités départementales d’en prendre conscience et de se préparer à subir un coup de force ? Et quelles ont été les mesures concrètes que ces dernières ont prises pour parer à cette éventualité ?

 

A/ Des prémices au mouvement insurrectionnel : des autorités prévenues

 

On peut distinguer deux types de signes durant les années qui précèdent le coup d’Etat et qui révèlent une agitation concrète des démocrates des Bouches-du-Rhône : les grèves, en particulier celles du bassin houiller du canton de Roquevaire, et les différents troubles de l’ordre public en divers points du département.

             

                     1§. Les grèves

 

            Le canton de Roquevaire a vu passer dans son territoire plusieurs bandes armées dans la journée du 5 décembre dont certaines composées d’ouvriers mineurs en grève – venant de Cadolive, Peypin, Gréasque et Saint-Savournin. Un exemple  plus précoce permet pourtant de mieux appréhender la politisation de ces derniers : la grève de juillet 1850.

En effet, le 5 juillet 1850, « les ouvriers charbonniers des mines dites du Rocher bleu situé sur le territoire de la commune de Belcodène (…) se sont mis en grève ». En voici la raison :

« M. Grand, contre-maître de ces mines, trouvant qu’un de ces ateliers composé de 60 ouvriers ne lui rendait plus le charbon aussi beau que par le passé, il les avait prévenus que s’ils ne faisaient pas mieux il suspendrait le travail de cet atelier. Cela ayant été exécuté, les autres ouvriers des ateliers voisins au mines dirent à M. Grand, que s’il ne remettait en action cet atelier, ils cesseraient tous de travailler par nombre de 300. Sur la réponse faite par le contre-maître Grand, qu’il ferait comme bon lui semblerait, les travaux ont été immédiatement abandonnés, et chaque ouvrier s’est retiré chez lui, sans faire entendre la moindre plainte ni le moindre murmure 167 ».

            Le maire de Belcodène nous renseigne pourtant plus précisément sur cette « rebellion des ouvriers mineurs du Rocher bleu, ou plutôt le différend qui s’est élevé entr’eux et l’agent directeur de la mine ». Voici de ce dont il témoigne au préfet de Suleau :

« Une compagnie ou escouade de vingt mineurs laissait constemment (sic) dans le charbon qu’elle extrayait une assez grande quantité de terre.   M. l’agent directeur avait prescrit que cette (…) terre fut enlevée et n’ayant pas été obéi s’est [vu] dans la nécessité de renvoyer la compagnie récalcitrante pour une quinzaine de jours.

« Les autres mineurs ont pris fait et cause pour la compagnie renvoyée et ont même refusé de travailler jusqu’à la réintégration dans la mine de la compagnie qui avait été renvoyée. Mais l’agent directeur ne s’est pas laissé intimidé et a maintenu sa décision.

« (…) Je puis affirmer en toute sincérité qu’il ne s’agissait pas de question politique et moins encore d’une augmentation de salaire 168 ».

Si ces deux témoignages diffèrent sur la nature du conflit et sur le nombre d’hommes renvoyés, ils se recoupent toutefois quant à l’objectif des mineurs aux premiers jours de la grève : ils ne demandent  que la réintégration de l’équipe renvoyée. On ne voit pour l’instant aucune volonté d’augmentation de salaire, ni conflit politique ; il ne s’agit pour l’instant que de solidarité entre mineurs.

Cette affaire n’est cependant pas sans inquiéter l’autorité ; voici le sentiment du capitaine commandant la gendarmerie des Bouches-du-Rhône par intérim, livré au sous-préfet d’Aix, le 11 juillet :

« On ne fait espérer que la question ne prendra pas plus d’ardeur.

« Il résulte cependant des détails qui me sont donnés que pour assurer ce résultat et empêcher le mal de gagner du terrain, une surveillance active est indispensable 169 ».

            Des gendarmes détachés à Fuveau sont alors chargé de veiller à la tranquillité publique. La chose n’est pas ardue puisque le mouvement gréviste s’essouffle quelques jours après. Au matin du 13 juillet, les ouvriers mineurs des puits de Peypin et Saint-Savournin reprennent leurs travaux.

Mais « les ouvriers des puits situés dans les communes de Fuveau et Belcodène ne se sont point encore décidés à en faire autant ». Toutefois, même si ces derniers persévèrent dans leur lutte, « aucun acte blâmable n’a été commis » 170.

Le propriétaire de ces mines, Michel Arnaud, espère compter cependant sur la présence de la brigade  installée provisoirement au « « Jas de Basan » près Fuveau » pour que la situation ne s’envenime pas ; ce dernier estime en effet qu’« autant sa présence a contribué à calmer les esprits, autant son départ produirait l’effet contraire, s’il avait lieu bien avant que tout soit rentré dans l’ordre » 171.

Cet ordre risque d’ailleurs d’être troublé par les menaces de sanctions à peine voilées qui commencent à planer sur les mineurs du Rocher bleu :

« [Ils] ont été avertis, par une publication faite au son de la trompette dans la commune de Fuveau, qu’ils devaient retirer leurs outils de la mine, où ils les avaient laissés, lors de la mise en grève et on espère que cette publication les déterminera à faire comme leurs camarades, c’est-à-dire à reprendre leurs travaux 172 ».

Finalement, la médiation du juge de paix du canton semble concilier les deux partis, même si, le 14 juillet, deux ouvriers délégués tiennent à parler au sous-préfet d’Aix dans son cabinet. Ce dernier a alors tâché « de leur faire comprendre, par quels motifs l’autorité ne pouvait s’immiscer dans les différends qui s’élèvent à propos du règlement des salaires. En se retirant, ils ont paru disposés à reprendre leurs travaux 173 ».

Ce même dimanche 14, « il y a eu une collecte de 25 ces par homme, pour une cotisation devant payer les frais que feront les meneurs qui dirigent la grève. Il a été dit également dans cette réunion à Fuveau, que tout homme qui voudrait aller travailler, devait avant, demander conseil aux délégués mineurs, afin de connaître les conditions auxquelles il doit se soumettre avant de travailler 174 ».

La plupart des ouvriers reprennent pourtant leur travail le lendemain matin. Partant d’un conflit de solidarité, l’objet de la grève s’est donc déplacé sur la question des salaires : ces 10 jours de grève illustrent d’abord une véritable solidarité entre ouvriers mineurs, le mouvement se déclenchant alors en égard aux ouvriers renvoyés. Ensuite, les épisodes des tractations sociales pour les salaires et de la cotisation pour continuer la grève prouve leur réelle capacité organisationnelle. Enfin, les prévenances de l’autorité illustrent parfaitement le risque d’émeute auquel peut mener ce type de conflit.

 

On possède d’ailleurs un autre exemple de grève des mineurs du bassin houiller ; elle a lieu un an plus tard, du 5 au 8 septembre 1851. Le maire de Roquevaire en témoigne le 5 septembre :

« L’échauffourée de ce matin n’a eu aucune suite : le rassemblement de 2 ou 300 mineurs, en grève, voulant obtenir une augmentation de salaires, s’est dissipé de lui-même ce matin. Chacun est rentré chez soi, bien confus et bien penaud de cette incartade, et les remontrances du juge de paix ont achevé d’apaiser les passions – sur-excitées 175 ».

Tous reprennent finalement le travail le 8 septembre, sans s’être vu répondre par l’affirmative quant à leurs prétentions salariales.

La question d’un réveil des souvenir des grévistes, en décembre 1851, peut ainsi se poser. Dans les premiers jours qui suivent l’annonce du coup d’Etat, les mineurs se réunissent entre eux à La Bouilladisse : ils pensent ainsi que l’occasion d’affirmer leurs prétentions salariales, jusqu’alors refusées, est enfin venue. Quand ceux-ci se rendent compte que le mouvement se distingue de leur propre intérêt privé, la plupart décident d’abandonner la grève. Seuls les républicains les plus chevronnés d’entre eux envisagent donc ensuite de continuer la lutte.

Ce qui est plus étonnant, c’est que malgré les alertes subies dans l’année qui précède le coup d’Etat, c’est que l’autorité semble surprise de la réaction des ouvriers en décembre 1851. Mais l’issue de la grève qui suit le  2 décembre lui donne finalement raison : peu d’ouvriers mineurs sont prêts à franchir le pas de la lutte armée.

L’autorité fut cependant alertée par d’autres faits encore plus significatifs de l’état d’esprit des républicains du département à la veille des décrets présidentiels.

 

       2§. Troubles de l’esprit public

 

Parmi les troubles de l’esprit public se manifestent, dès le mois d’octobre 1850, des remous au sein des sociétés secrètes du département. Les renseignements apportés par les rapports de police secrète du préfet en témoignent :

« (…) Une recrudescence d’activité se remarque depuis quelques temps dans la propagande entretenue par les sociétés secrètes. Des mots d’ordre ont été apportés par des émissaires venus des diverses parties de la France pour que tous les membres de ces sociétés se tiennent prêts à agir dans toutes les éventualités qu’ils s’efforcent de faire accepter comme probable pour le 11 novembre époque de la rentrée de l’assemblée législative.

« (…) Les correspondances (…) assurent que jamais la Montagne n’a marché avec un plus complet accord, qu’elle est prête à agir et qu’elle en décidera le moment suivant l’attitude que prendront les légitimistes vis-à-vis du parti conservateur dans la question de la prolongation des pouvoirs présidentiels ; mais que si contre leur attente, ce parti ne se plaçait pas avec la Montagne, dans un intérêt commun de résistance, on déclarerait immédiatement la patrie en danger et que le moment serait venu d’éclater dans tous les départements à la fois 176 ».

On sait que l’occasion ne se présente point, les représentants légitimistes refusant de prolonger la durée du mandant présidentiel – limitée à quatre ans -. Toutefois, ces renseignements de police secrète montrent bien l’effervescence et la volonté des sociétés secrètes des Bouches-du-Rhône de préparer une insurrection avec celles des autres départements.

C’est donc une révolte organisée qui semble se préparer, en réaction à une modification de la Constitution, c’est-à-dire aux yeux de ces sociétaires, comme étant une menace pour la République : on retrouve donc déjà plus d’un an auparavant, le même objectif que la tentative d’insurrection de décembre 1851. Mais l’autorité a eu entre-temps la marge nécessaire pour se prémunir de ce genre de menace.

 

Cette organisation en vue d’une insurrection républicaine n’est pas le seul signe d’agitation qui se manifeste aux yeux des autorités : une émeute spontanée révèle aussi largement l’esprit public d’un canton. Et ce n’est pas un hasard si l’on retrouve des troubles à Auriol en mars et avril 1851 : c’est dans la soirée du 16 mars qu’éclate en effet une véritable émeute dans cette commune 177.

Les raisons de cette émeute sont troubles. Il semblerait que l’autorité locale ait voulu refuser le tambour et le tocsin à des ouvriers formés en délégation avec l’inscription : « les ouvriers démocrates ». Croyant y voir un délit, alors qu’aux yeux du procureur général, cela « n’avait rien de séditieux dans une République démocratique 178», le commissaire de police d’Auriol s’emploie à arrêter les responsables : ceci provoque alors une émeute lors de laquelle les prisonniers sont délivrés.

Le sentiment du procureur de la République de Marseille – Dufaur à cette époque – sur la population d’Auriol corrobore d’ailleurs la nature « exaltée » de ses habitants :

« Les habitants d’Auriol sont turbulents et d’une assez grande immoralité. C’est la seule commune de l’arrondissement agitée par les opinions politiques.

« (…) il paraîtrait que depuis longtemps l’autorité locale négligerait ses devoirs, qu’elle fermait les yeux sur les délits, des crimes même, qu’elle aurait dû signaler à la justice. Aujourd’hui que l’on veut rétablir l’ordre et que les moindres délits sont dénoncés et poursuivis, il y a résistance, insubordination 179 ».

Le procureur de la République va aussitôt être conforté dans son opinion : dans la journée du 29 mars, on tente d’assassiner le commissaire de police d’Auriol. Pour le magistrat, « il est évident (…) que c’est un acte de vengeance commis par un des individus poursuivis à raison des troubles qui ont eu lieu dans la soirée et la nuit du 16 mars 180 ».

Le procureur Dufaur va mettre alors tout en oeuvre pour faire transférer à Auriol le détachement de troupe de Roquevaire pour éviter tout nouveau trouble 181. Le procureur général Dessoliers transmettant sa requête au général Hecquet commandant la 7ème division militaire, se voit pourtant essuyer un refus ; le ministère de la Guerre demandait en effet au général de concentrer autant que possible les troupes et par conséquent de supprimer toutes les petites garnisons 182.

Dans un cadre plus global, un rapport résultant des renseignements recueillis à Lyon lors de l’information du complot du Midi révèle, qu’en mai 1851, « les Bouches-du-Rhône sont dans un état d’effervescence effrayant (…) » :

« (…) les têtes sont tellement montées que, si les rouges étaient les maîtres pendant deux jours seulement, tous les blancs seraient massacrés. Les campagnes sont encore plus ardentes que les villes, et Blanqui est l’homme qu’elles préfèrent (…).

« Les troupes qui tiennent garnison dans le midi sont généralement rouges (…).

« (…) en cas d’émeute le sous-préfet et le maire d’Arles qui est légitimiste doivent être égorgés (…).

« Le midi paraît divisé en deux camps à peu près égaux en nombre, mais fort inégaux en énergie. On y parle toujours d’un coup d’Etat, et on y accepterait le fait accompli quelqu’il fût, mais si l’insurrection résistait à Paris plus d’un jour, celle du Midi prendrait les proportions d’un pillage général avec massacre et incendie 183».

Si sur certains points, ce rapport comporte certains traits « caricaturaux » ayant pour objectif de « vampiriser » le parti républicain, les renseignements précis qu’il apporte quant à l’organisation du parti « démagogique » (à Arles, Aix et Tarascon notamment) – renseignements précieux quand il sera temps de parler de l’organisation des sociétés secrètes -, suffisent à crédibiliser « l’effervescence » du département.

Ainsi, plus que toutes les provocations (rixes, chants séditieux, port de cravates rouges…) auxquelles se voient confrontées les forces de l’ordre pendant toute l’année 1851, c’est cette perspective d’insurrection organisée qui inquiète au plus haut point les autorités, notamment dans le mois qui précède le coup d’Etat.

Le mois de novembre 1851 voit en effet se multiplier les menaces de soulèvement ; Le 5 novembre, c’est le sous-préfet de Toulon qui prévient le préfet de Suleau :

« (…) je viens vous faire part d’un nouvel avis qui m’est parvenu relativement aux projets de la démocratie militante, et plus particulièrement sur l’ordre qu’elle avait reçu de se tenir prête.

« Ces projets sont loin d’être abandonnés et l’on m’annonce que la fixation du jour doit partir de Londres même, où une réunion des principaux réfugiés de tous pays a lieu en ce moment, et doit se compléter sous peu  184 ».

 

Plus localement, les rapports des commissaires d’arrondissements de police de Marseille datant du mois précédant le coup d’Etat ne sont pas moins rassurants :

« (…) La panique est grande parmi les hommes d’ordre dans l’arrondissement [2ème arrondissement de Marseille], on attend avec anxiété l’issue des événements qui semblent se préparer.

« Hier soir [date non précisée : entre le 25 et le 29 novembre] les cafés et cabarets fréquentés habituellement par ceux qu’on appelle les démocrates étaient déserts (…).

« Ceci indiquerait qu’il y a eu quelques réunions ailleurs ou un mot d’ordre donné.

« La tranquillité règne dans l’arrondissement [3ème] malgré l’agitation qui existe dans les esprits surtout dans la partie démagogique, mais cette agitation est concentrée et ne se manifeste que dans des réunions particulières qui malheureusement échappe à la surveillance 185».

 

C’est toutefois un coup de force à l’échelle nationale qu’on craint le plus. Le ministre de l’Intérieur s’en fait alors l’interprète le 24 novembre :

« (…) les anarchistes se disposent à tenter un prochain mouvement insurrectionnel. On indique la date du 30 de ce mois ; c’est le jour désigné par les sociétés secrètes. De différents points de territoire on signale le départ des principaux chefs qui semblent venir à Paris chercher le mot d’ordre (…) 186».

Le sous-préfet d’Arles ne remarque pourtant guère de signes dans son arrondissement qui pourraient traduire l’imminence d’une insurrection :

« La propagande démagogique est complètement stationnaire pour la raison qu’elle a envahi tout le terrain, qui était accessible à ses conquêtes.

« Les projets et les espérances coupables des anarchistes ne se traduisent plus que par cette phrase sacramentelle : « Attendons 1852 ».

« C’est dans la certitude d’une revanche, qu’ils se soumettent docilement disent-ils, aux rigueurs de l’autorité ; mais la vérité est, que le cœur leur manque pour s’insurger contre elle.

« (…) Aucun signe extérieur d’agitation n’est venu me donner la crainte, que les rouges eussent le projet de se livrer à quelqu’acte de désordre.

« L’assurance que nous leur avons inspirée, d’une prompte et énergique répression les tiendra en respect, tant que le triomphe de leur cause ne sera pas assuré dans les grands centres de population.

« J’ai été informé cependant, que des émissaires suspects circulaient en plus grand nombre. L’échange de communications, entre certains meneurs de mon arrondissement et ceux du Vaucluse, est devenu plus actif (…) 187 ».

Le sous préfet d’Arles observe donc la situation avec flair et réalisme : il sait que son arrondissement n’est pas le plus exposé aux foudres d’une révolte républicaine. Néanmoins, devant cette prolifération de menaces annonçant l’imminence d’un mouvement, les autorités du département doivent impérativement se prémunir d’une quelconque tentative insurrectionnelle.  

                   



166 Encyclopédie des Bouches-du-Rhône (Par Raoul Busquet & Joseph Fournier, sous la direction de Paul Mason) : Tome V, Vie politique et administrative, (Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1929), p. 174.

167  1 M 605, Capitaine commandant la gendarmerie des Bouches-du-Rhône au préfet des Bouches-du-Rhône par intérim, le 8 juillet 1850.

168 1 M 605, Maire de Belcodène au préfet des Bouches-du-Rhône, le 15 juillet 1850.

169  1 M 605, Capitaine commandant la gendarmerie des Bouches-du-Rhône par intérim au sous-préfet d’Aix, le 11 juillet 1850.

170 1 M 605, Lettre de Michel Armaud, propriétaire des mines, au préfet des Bouches-du-Rhône, le 14 juillet 1850.

171 1 M 605, Lettre de Michel Arnaud, propriétaire des mines, au préfet des Bouches-du-Rhône, le 15 juillet 1850.

172 1 M 605, Capitaine commandant la gendarmerie des Bouches-du-Rhône par intérim, au préfet des Bouches-du-Rhône, le 14 juillet 1850.

173 1 M 605, Sous-préfet d’Aix au préfet des Bouches-du-Rhône, le 17 juillet 1850.

174 1 M 605, Chef d’escadron commandant la gendarmerie des Bouches-du-Rhône au préfet des Bouches-du-Rhône, le 17 juillet 1850.

175 1 M 605, Maire de Roquevaire au préfet des Bouches-du-Rhône, le 5 septembre 1851.

176 1 M 594, Préfet des Bouches-du-Rhône au ministre de l’Intérieur, le 20 octobre 1850.

177 14 U 45, Procureur de la République de Marseille au procureur général, le 31 mars 1851.

178 14 U 45, Procureur général au procureur de la République de Marseille, le 19 mars 1851, et ministre de la justice au procureur général, le 29 mars 1851.

179 14 U 45, Procureur de la République de Marseille au procureur général, le 21 mars 1851.

180 14 U 45, Procureur de la République de Marseille au procureur général, le 31 mars 1851.

181 14 U 45, Procureur de la République de Marseille au procureur général, le 3 avril 1851.

182 14 U 45, Général de la 7ème division militaire au procureur général, le 7 avril 1851.

183 1 M 594, Renseignements recueillis à Lyon sur le département des Bouches-du-Rhône, mai 1851.

184 1 M 595, Sous-préfet de Toulon au préfet des Bouches-du-Rhône, le 5 novembre 1851.

185 1 M 595, Rapport des commissaires de police de Marseille du 25 au 29 novembre 1851.

186 1 M 595, Ministre de l’Intérieur au préfet des Bouches-du-Rhône, le 24 novembre 1851.

187 1 M 595, Rapport du sous-préfet d’Arles sur la situation politique du 3ème arrondissement pour le mois de novembre 1851, au préfet des Bouches-du-Rhône, le 2 décembre 1851.