Joseph Alamelle

Monsieur François Guillon nous a aimablement communiqué la photographie (vers 1893) de Joseph Denis Alamelle, ainsi que quelques souvenirs familiaux écrits vers 1938 par son fils Emile (1860-1845).

 

Joseph Alamelle

 

« Mon père.

Né le 3 septembre 1822 à Beaumont de Pertuis. Orphelin à l’âge de 4 ans. Il allait à la journée pour « épierrer », dès l’âge de 10 ans. Il gagnait 10 sous par jour.

Mon père était conseiller municipal de Beaumont en 1848 (Membre de la commission municipale dont mon beau-père le Dr Vidalon était le président). Il l’a encore été pendant le gouvernement de la défense nationale (1870-1871). Il a vaillamment défendu la constitution lors du coup d’état du 2 décembre 1851.

« Le plus grand bonheur de l’homme, le seul qui résiste à l’épreuve, c’est de donner un gage à ses convictions. » (Edgar Quinet, Histoires de mes idées)

 

Cette généreuse conduite lui a valu d’être condamné par « les commissions mixtes » à 10 ans de transportation en Algérie. Il a contracté en Algérie les fièvres paludéennes au camp des cinq trembles. Il a été amnistié ou gracié – il l’a toujours ignoré – en 1853.

Il s’est marié en août 1859. Il avait 38 ans quand je suis né. C’est à lui que je dois en très grande partie d’être ce que je suis par la confiance qu’il a eue en moi et par son dévouement envers moi. La loi du 30 juillet 1881 lui a accordé une indemnité viagère de 1000 F à titre de victime du coup d’état du 2 décembre 1851. »

 

Joseph Denis Alamelle est décédé le 3 janvier 1911 à Pertuis.

 

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Nous y ajoutons quelques autres informations.

 

Joseph Alamelle, dit Lellé, a été condamné à la déportation en Algérie moins (donc théoriquement pour 5 ans) par la commission mixte du Vaucluse :

« Antérieurement aux événements de décembre 1851 il avait proféré des menaces de mort dans la soirée du 7 du même mois. Il a fait partie de la bande insurrectionnelle qui dans la soirée du 7 décembre 1851 envahit la commune de Beaumont, marcha sur Mirabeau où elle désarma la gendarmerie le 8 décembre et de là sur Pertuis. Il était armé d’un fusil, proféra des menaces de mort et enleva le drapeau de la Mairie. »

Il est gracié le 2 février 1853.

 

Sur les événements à Beaumont et Mirabeau, lire Romain Gardi, Pour une relecture de Décembre 1851 en Vaucluse : le cas de l’arrondissement d’Apt, mémoire de master 1, direction Natalie Petiteau, Université d’Avignon, 2008, pp. 166 et suiv.