Lettre de liaison numéro 18
Lettre de liaison numéro 18 (octobre/novembre 2001)
Au courrier de l’Association
Une réflexion de Frédéric Négrel sur l’avenir de notre association.
1851-2051
Les objectifs que l’association s’était fixés pour l’année 2001 ont été largement atteints. Notre activité a permis de susciter dans de nombreuses localités des manifestations liées à la mémoire de la résistance de 1851. Elle a fait revivre dans bien des familles le souvenir jusqu’alors enfoui de l’aïeul proscrit. Elle a touché des créateurs, des artistes, qui se sont emparés de l’Histoire et nous la rendent avec leurs sensibilités. Elle a poussé des étudiants à produire de nouveaux savoirs. Elle a suscité des actions pédagogiques dans des écoles, collèges, et lycées, restituant aux enfants une part de leur identité, une part du territoire où ils vivent. Plus généralement, par l’exemple historique qu’elle a mis en avant, elle a donné sens à l’engagement citoyen, celui qui considère le citoyen comme acteur, titulaire d’une part de souveraineté. Cette activité a été gourmande en engagements personnels. Nos président, secrétaires, trésorière, membres du bureau, ont donné beaucoup de leur temps, de leur énergie, pour réussir à ce qu’elle marque l’année 2001 (et celles qui l’ont précédé). Une telle intensité ne peut être maintenue par des bénévoles. De plus, passé la date anniversaire symbolique de décembre 2001, l’attention du public, des médias, des élus, va retomber. Pour autant, devons-nous renoncer à faire connaître la résistance de 1851 ? à développer les nombreux savoirs qui restent encore à construire sur cette période de notre histoire ? Devons-nous abandonner le réseau citoyen que nous avons constitué ? Devons-nous renoncer à témoigner de l’engagement républicain qui nous a réunis ? Cet engagement doit être plus fort qu’une simple date de calendrier qui voudrait qu’en dehors des anniversaires remarquables, la mémoire soit évacuée. C’est pourquoi je propose que 1851-2001 se transforme en 1851-2051. L’activité de l’association devra être réduite après les dernières manifestations du début 2002. Elle pourrait être centrée sur deux pôles :
Ainsi, autour de ces deux pôles, qui ne nécessitent point une activité militante intense, nous pourrions maintenir notre association qui resterait ainsi à la disposition des citoyens qui dans 20 ans, 50 ans, 5 ans ou 18 mois, voudraient reprendre le flambeau à un moment où la mémoire de 1851 serait particulièrement utile. Nos successeurs auraient ainsi à leur disposition l’outil associatif que nos fondateurs n’ont pas trouvé lorsqu’ils se sont lancés dans cette aventure.
Frédéric Négrel
– Une lettre de René Ghiglione, historien de Carqueiranne (Var), accompagnant une photo du conférencier R.Merle (Hyères, 9 juin) : “Voici un souvenir de la journée consacrée à 1851-2001, dans la salle des paons de San Salvadour […]. Le succès d’estime et l’intérêt porté par le public à cette commémoration de la résistance au coup d’état du 2 décembre 1851 ne cesse de m’interpeller… Quelle étonnante réaction pour un département comme le nôtre où… l’esprit républicain a plutôt subi quelques accrocs… C’est le moins que l’on puisse dire. Dans la société de spectacle que nous vivons, il est heureux finalement que l’on parle de l’attachement républicain des anciens. C’est toujours ça de pris à Loft Story. René Ghiglione”
– Une lettre de Jacques Papin, de Toulon (Var), spécialiste réputé de la “littérature populaire ” du siècle passé. “ Le Bulletin et Lettre de liaison, n°16, juin-juillet 2001, p.6, s’est fait l’écho du don fait par J.Siccardi d’un feuilleton “Martin Bidauré” (sic), paru dans les années 1880 dans Le Var républicain, sur lequel nous pouvons apporter quelques précisions, tirées de notre article paru dans le Bulletin de la Société des Amis du Vieux Toulon et de sa région, 1996, n°118, article titré “L’Assassinat de la rue Magnaque et son auteur anonyme, Antoine Dominique, feuilletoniste toulonnais”. Le Var républicain, qui eut une existence assez longue du 18 juillet 1886 au 23 avril 1932, dont la collection peut être suivie à la B.M. de Toulon en PER 120 et aux A.D. du Var journal politique socialiste, qui tire, à ses débuts à 6000 exemplaires, descend après le 12 avril 1889 à 3500, le nombre des abonnés étant de 200, est un journal de tendance radical-socialise, donc républicain modéré. Et c’est du samedi 2 février 1889, n°924, au dimanche 9 juin 1889, n°1036, que les lecteurs purent lire 125 feuilletons de Martin Bidauré, Roman historique et local, signé Tony Leo, c’est-à-dire d’Antoine Dominique, dont un contemporain, Félix Roux, put écrire en 1892, qu’“il s’affirma comme le plus inépuisable des journalistes, entassa romans sur romans, articles sur articles avec une telle fécondité qu’on eu dit d’un phénomène bicéphale”. Ajoutons, ici, qu’il publiait sous le voile de pseudonymes. Et ce n’est pas la moindre des curiosités que de constater qu’Antoine Dominique, homme d’ordre, monarchiste à ses débuts, en 1866, puis approuvant la politique du Second Empire, verse enfin dans un républicanisme de centre droit qui le conduit à écrire des romans dans Le Var républicain, dont Martin Bidauré. Et il ne serait pas inintéressant, en le situant dans le contexte de 1889, de comparer les relations historiques de Maquan, Blache et alii avec le roman de Dominique, qui avait entretenu des relations conflictuelles, violentes mêmes, avec la municipalité de Dutasta. Quelle image des événements et des insurgés pouvait donc avoir un homme d’ordre, resté foncièrement de droite, en 1889 ? La publication du roman bénéficie d’un lancement important : il sera annoncé 18 fois et entraînera des réactions polémiques sur la présence d’Arambide à Aups. Sommé de se justifier, Antoine Dominique répondit : “… j’ai reproduit textuellement la relation qu’a écrite de cette journée un républicain avéré victime lui-même du coup d’état, M.Ch.Dupont, ancien conseiller général des Bouches-du-Rhône, dans son livre publié en 1883, Les Républicains et les Monarchistes du Var, en décembre 1885 (sic !), p.97. Pouvais-je mieux choisir comme référence ? Je le demande à ceux qui ont lu ce livre”. Au-delà du cas particulier d’Antoine Dominique, nous voudrions formuler un vœu : que le beau travail titré “Les insurrections populaires de décembre 1851 dans la littérature romanesque”, dû à Marianne Leulliez, et paru dans le Bulletin n°3, mai 1999, prélude à une étude plus ample : le sujet mériterait, assurément, une thèse. Voilà, Madame, Monsieur, quelques réflexions qui peuvent être reprises, à votre gré, partiellement ou totalement, dans le Courrier d’un futur bulletin. Laissez-moi, en tout cas, vous dire que j’ai, non pas lu, mais dévoré tous les bulletins reçus, et conçu une foi plus forte dans notre République. Les actes de nos ancêtres, insurgés, sont là et doivent nous inciter à défendre nos idéaux. Merci, à vous, encore une fois. Jacques Papin” – De Gisèle Roche-Galopini, adjointe à la culture à Saint-Étienne les Orgues, son article “ Une page d’histoire ”, Bulletin municipal, septembre 2001, sur l’insurrection dans la localité. – Du Coumitat d’estùdi prouvençau de Roquebrune-sur-Argens (Var), l’article de notre amie et adhérente Renée Benjamin sur l’insurrection à Saint-Raphaël paru dans le dernier numéro des Chroniques de Santa-Cadie, n°57, juin 2001. – Du Dr.Ely d’Avignon (Vaucluse), son étude “graphitis d’ouvriers carriers de Barry-St Restitut, reflets d’une culture populaire” : ces graphitis, datant de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème, traitent souvent de politique. Le souvenir des insurgés vauclusiens de 1851 y est salué par plusieurs extraits de poèmes. – De la Fédération Historique de Provence, le tiré à part du compte-rendu de notre publication Provence 1851, une insurrection pour la République, donné par J.M.Guillon dans le fascicule 203 (janvier-mars 2001) de la revue Provence Historique.
Documentation reçue
– De Marie-Louise Charragnat, de Toulon (Var) et Lucien Maurel, de Carqueiranne (Var), une belle étude sur leur grand-père Joseph Maurel, dit le Gaillard, insurgé de 1851. – De la Fédération des Foyers Ruraux du Var, le Bulletin-compte rendu de la Randonnée “sur les pas des insurgés”, Taradeau (Var), 25 mars 2001, avec le texte de l’allocution de R.Merle. – De Mme Fratacci, de Nice (Alpes Maritimes), dont nous avons salué affectueusement les 95 ans, des indications bibliographiques sur Buisson, de Manosque. – De Jean-Marie Guillon, de Bandol (Var), notre actif Vice-Président malgré ses très actives occupations à l’Université de Provence : La copie du roman historique de Paul Maurel, Deux Décembre, paru dans République – Var en 1945-1946. Un corpus de textes extraits de manuels scolaires et ouvrages d’enseignement, évoquant l’insurrection de 1851. Deux mémoires de maîtrise extrêmement intéressants soutenus sous sa direction : Hugues Breuze, Insurgés et opposants au coup d’État de décembre 1851 dans les Bouches-du-Rhône, 1999-2000. Jean-Bastien Urfels, La résistance au coup d’État du 2 décembre 1851 à Vidauban (Var), 2000-2001. – De Claude Marro, de Peymeinade (Alpes Maritimes), la copie d’articles extraits des Annales de la Société scientifique et littéraire de Cannes, et de Nice Historique, concernant la résistance au coup d’État dans l’arrondissement de Grasse, alors dans le Var, et la vie politique dans cette même région au milieu du XIXe siècle. – De François Nadiras (Toulon), l’article d’André Berland, “Répression à Chabanais et à Confolens après le coup d’État du 2 décembre 1851”, Les Amis du Vieux Confolens (Charente), oct.1997. – De Jean Reynaud, de Saint Jean en Royans (Drôme), les pages de l’ouvrage de Richard Maltby, The Protestant Tradition of Resistance in Southern France (1545-1945), 2001, consacrés à l’insurrection de 1851. R.Maltby avait publié à Valence en 1974 Protestants, insurgés et Sans-Culottes dans la Drôme. – De Jean Signoret, des Mées (Alpes-de-Haute-Provence), notre premier secrétaire, copie de documents issus des archives de P.Girardot et concernant l’insurrection bas-alpine, ainsi qu’un beau texte de K.Yacine sur Lambessa. – De Gustave Vergelin, d’Antony (Hauts-de-Seine), copie de l’ouvrage de Victor Fournier, Le coup d’État de 1851 dans le Var, Draguignan, 1928.
Activités de l’Association
Depuis cet été, et les informations du printemps parues dans notre dernier bulletin, l’activité commémorative est intense et tous azimuths, particulièrement dans le Var. (animations, cinéma, conférences, frappe de monnaie, repas républicains, théâtre…). Voici dans ce cadre la liste (non exhaustive) des initiatives assurées par nos adhérents au nom de l’association ou en partenariat : – 1er juin, Montmeyan (Var), débat (film de C.Philibert) : F.Négrel. – 5 juin, Le Luc (Var), intervention au collège sur le tournage du documentaire sur les commémorations : F.Négrel. – 9 juin, Salernes (Var), débat (film de C.Philibert) : F.Négrel. – 9 juin, Hyères (Var), conférence : R.Merle. – 23 juin, Sainte-Tulle (Alpes-de-Haute-Provence), journée annuelle de rencontre de l’Association. – 23 juin, La Garde-Freinet (Var), conférence : G. Rocchia. – 11 juillet, Ceihes (Hérault), CCAS et village, intervention : J.Bonnet. – 26 juillet, Saint-Vincent d’Olargue, Saint-Martin de l’Arçon (Hérault), intervention : J.Bonnet. – 27 juillet, Les Nières (Hérault), randonnée-débat, CCAS : J.Bonnet. – 28 juillet, bassin minier (Hérault), intervention : J.Bonnet. – 31 juillet, Limans (Alpes-de-Haute-Provence), débat : M.Champloy. – 5 août, Mirabeau (Alpes-de-Haute-Provence), inauguration de la place F.Eyglunnet, maire et insurgé : allocution de C.Chauvin – 5 août, Stèle de Riols (Hérault), randonnée-débat : J.Bonnet. Compte-rendu sur FR3. – 9 août, Ceilhes CCAS, Roqueronde (Hérault), intervention : J.Bonnet. – 13 août, bassin minier (Hérault), intervention : J.Bonnet. – 16 août, Stèle de Riols (Hérault), randonnée-débat lycéens : J.Bonnet. – 25 août, Salernes (Var), conférence : E.Constant, R.Merle, F.Négrel. – 25 août, La Garde-Freinet (Var), conférence : M.Bel. – 28 août, Trans (Var), allocution, R.Merle. – 5 septembre, Trans (Var), conférence, R.Merle. – 7 septembre, Montauban (Tarn-et-Garonne), conférence, Ted W. Margadant (professeur à l’Université de Columbia, Californie) J.P.Damaggio. – 9 septembre, stand de l’association dans le cadre du forum des associations des Mées (Alpes-de-Haute-Provence). – 13 septembre, réunion du collectif de l’Hérault. – 14 septembre, Brignoles (Var), débat (film de C.Philibert) : F.Négrel. – 14 septembre, La Valette (Var), débat (film de C.Philibert) : J.M.Guillon. – 15 septembre, Brignoles (Var), conférence : J.M.Guillon, F.Négrel. – 15 septembre, La Garde-Freinet (Var), conférence : A.Daspre. – 18 septembre, Brignoles (Var), conférence : A.Daspre. – 20 septembre, Brignoles (Var), conférence en provençal : R.Merle. – 21 septembre, Lavit (Tarn-et-Garonne), conférence : J.P.Damaggio. – 26 septembre, Toulon (Var), présentation des ouvrages sur 1851, librairie Charlemagne. – 27 septembre, Roquebrune-sur-Argens (Var), conférence en provençal : R.Merle. – 29 septembre, Taradeau (Var), conférence : R.Merle. – 2 octobre, Hyères (Var), conférence : J.M.Guillon. – 6 octobre, Seillons source d’Argens (Var), conférence : F.Négrel. – 16 octobre, Cuers (Var), conférence : R.Merle. – 19 octobre, Camps (Var), conférence : J.M.Guillon. – 19 octobre, Les Arcs (Var), conférence : R.Merle – 26 octobre, Chavannes (Drôme), conférence : R.Merle. Contacts, J.M.Effantin, 04 75 45 24 78 – 29 novembre, Nérac (Lot et Garonne), conférence : J.P.Damaggio. – 3 novembre, La Garde Freinet (Var), conférence : J.M.Guillon, R.Merle. – 7 novembre, Toulon (Var), Académie du Var, intervention : R.Merle. – 7 novembre, La Seyne (Var), conférence : J.M.Guillon. – 17 novembre, Auxerre (Yonne), journée 1851, participation représentants de l’association. – 23 novembre, Riols (Hérault), café littéraire : collectif Hérault. – 24 novembre, Montauroux (Var), débat (film de C.Philibert) : F.Négrel. Concert du groupe Mauresca qui chantera ses créations sur 1851. Contacts : G.Chabaud, 04 94 76 11 05 – 24 novembre, Aix-en-Provence (B.d.Rh), C.R.E.O, communication : R.Merle. – 26 novembre au 2 décembre, semaine d’initiatives Capestang (Hérault), interventions : Collectif Hérault. – 29 novembre, Béziers (Hérault), à l’initiative du cercle occitan, conférence : J.Bonnet, J.Sagnes. – 30 novembre, colloque de Lyon “ Comment meurt une République”, communication : F.Négrel. – 30 novembre, Thézan, Murviel (Hérault), intervention : J.Bonnet. – 1er décembre, Pourcieux (Var), conférence : J.M.Guillon, F.Négrel. – 1er décembre, Tourves (Var), conférence : R.Merle. – 2 décembre, Ste Tulle (Alpes de Haute Provence), journée 1851, participation de l’association. – 4 décembre, Montpellier (Hérault), conférence : R.Merle – 7 décembre, Manosque, (Alpes de Haute-Provence), conférence-débat, C.Chauvin, P.Martel, R.Merle, F.Négrel. – 7 décembre, Caux (Hérault), intervention : collectif Hérault. – 8 décembre, Toulon (Var), rencontre varoise. – 12 décembre, Figanières (Var), conférence : R.Merle – décembre, Neffiès, Pézenas, Alignan, Saint-Thibéry, Fontès, Vendres, (Hérault), Saint-Gervais /Mare, dates non encore fixées, interventions : C.Alberge, J.Bonnet.
Quelques échos
– Limans (Alpes-de-Haute-Provence) Le 31 juillet dernier, la coopérative “Longo Maï” ainsi que Radio Zinzine (Radio associative qui en dépend) organisaient une rencontre sur le thème “La révolte de 1851 et les débuts de la République”). C’est à Limans près de Forcalquier que les débats se sont déroulés devant une centaine de participants. Marcel Champloy animait cette réunion qui a été suivie d’une large discussion. La révolte des paysans des Basses-Alpes, du Var et de l’ensemble de la région fut placée en perspective : suite des révolutions de 1789, 1793 et 1848, et précédant de vingt ans la Commune de Paris en 1871. L’axe central de la rencontre fut traité largement, ses raisons, ses thèmes, son déroulement, mais au fil des questions-réponses qui suivirent, d’autres luttes qui conditionnent la liberté, la République, furent abordées, notamment au cours de la deuxième guerre mondiale, l’occupation du pays, la résistance et la libération. Enfin plus tard les guerres coloniales et celle d’Algérie. L’heure tardive seule mit fin à ces débats fort riches. Il fut cependant décidé de reprendre ces thèmes d’ici la fin de l’année et sans doute d’en éditer un compte rendu.
– Mirabeau (Alpes-de-Haute-Provence) La Provence, 08-08-01 : “ Mirabeau. En baptisant ses rues, le village rend hommage à ses habitants. Comme l’a d’emblée souligné le maire Claude Astoin, “Il n’est pas question pour nous de nous prendre pour une grande ville mais simplement de permettre à chacun de mieux se situer dans sa cité et ainsi de se l’approprier davantage”. Rue haute, rue droite, Chemin de l’ancien prieuré, Allée de Jouvenine, Chemin des bœufs, Place du pré de foire… la tradition est respectée. Mais la population qui a participé avec le conseil municipal, l’Association pour la sauvegarde des édifices anciens de Mirabeau avec à sa tête Paul Plan et aussi l’Association pour le 150° anniversaire de la résistance au coup d’État du 2 décembre 1851 et sa secrétaire Colette Chauvin, au choix des noms de rue, a tenu à honorer des personnes chères au cœur des habitants. C’est le cas de la place Gilbert Aillaud, un enfant du pays trop tôt disparu ; de la place Michel Alphand, curé-prieur de Mirabeau affecté à la paroisse en 1703 ; ou encore la place Ferdinand Eyglunent, maire du village à compter du 3 septembre 1848. Ce dernier s’illustra surtout lors du coup d’État du Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. Avec son adjoint Honoré Rhode, Ferdinand Eyglunent s’insurgea, en entraînant dans son sillage d’autres Bas-Alpins. Un des plus beaux exemples de fidélité aux opinions républicaines. Une action exemplaire que devait souligner Jean-Louis Bianco : “On ne peut se tourner vers l’avenir que si on connaît son passé. La mise en place de cette République sociale est un élément majeur de l’histoire de ce département et la racine de son identité républicaine est aussi ici, à Mirabeau”. ”
– Le Banquet des Insurgés Depuis le 15 août dernier la troupe d’Artsenicum Théâtre est partie arpenter les routes du Var pour une série d’au moins 11 Banquets des Insurgés. La tournée d’été se termine le 29 septembre à Taradeau. À ce jour, le public a accueilli notre spectacle avec un enthousiasme qui nous a surpris et une satisfaction au-dessus de nos espérances. Après le repas, certaines personnes viennent même nous faire part d’un sentiment républicain raffermi. Nous en sommes très fiers ! Je rappelle ici que le principe du banquet spectacle dans ce contexte de commémoration a un double objectif historique et artistique : renouer avec une sociabilité provençale forte à la base de l’insurrection de 1851, caractérisée par la chambrette, la réunion, la polémique, l’intérêt pour la chose publique ; et mettre en évidence l’aspect “ festif ”, la fonction du rire et de la joie comme un des catalyseurs du mouvement révolutionnaire. D’autre part, la réunion autour du repas agit ici comme un médiateur efficace entre le public d’aujourd’hui et des événements historiques plutôt oubliés. Nous avions également la volonté de positionner le convive dans une fonction active où il peut, s’il le désire, prendre la parole. Le repas élaboré par l’association des Pot’Iront, à base de produits issus de l’agriculture artisanale, est ponctué de chants (de Pierre Dupont entre autres), de prises de parole, de lectures faites par les habitants, par des enfants, de scène mêlant le théâtre à la tradition du cabaret… Que dire de plus, que de vous encourager à vous inscrire ! Philippe Chuyen
Cet été, précédé quelque temps auparavant de la projection du film de C.Philibert, le banquet des Insurgés a eu lieu ou est programmé dans les localités varoises suivantes (par ordre chronologique) : Montfort, Saint Maximin, Montmeyan, Le Luc, Salernes, Le Val, Ginasservis, Rians, Flassans, Pourcieux, La Valette, Taradeau
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