Quelques éléments locaux retenus pour la conférence donnée à Brue-Auriac
Cette page présente seulement quelques éléments locaux retenus pour la conférence donnée à Brue-Auriac en 2001 par Frédéric Negrel. Vous voudrez bien en excuser l’écriture.
Quelques éléments sur la résistance de décembre 1851 à Brue-Auriac
Lors de l’élection présidentielle de décembre 1848, la section de vote de Barjols – Brue – Pontevès donne 68% des voix à Ledru-Rollin, 22% à Cavaignac et seulement 8% à Bonaparte.
La gendarmerie dans un rapport de 1849 note Brue-Auriac sous l’influence de Barjols. Le maréchal-ferrant, Jean-Baptiste Dol, est étroitement surveillé car il reçoit La Presse et le Bien-être universel, « journaux socialistes » parisiens.
Marius Recours, un cordonnier de 30 ans, est président de la société secrète de Brue-Auriac qui compte 56 membres et 5 chefs de section. Les réceptions se font au bastidon de Gravagne. Les frères Louche de Barjols ont fait des réceptions, depuis au moins un an et demi. Les initiateurs viennent toujours du nord (Barjols, La Verdière, Varages, Gréoux). On procède à des souscriptions (40 à 50 centimes) pour les veuves des morts des barricades de Paris ou pour les condamnés de Lyon, pour soutenir la Voix du Peuple et à des cotisations.
Le 5 décembre, deux habitants de Seillons viennent pousser au départ : l’ordre vient donc de St Maximin. A 11h, une centaine de républicains viennent à la mairie avec tambour prendre 10 fusils et des munitions et 60 partent à St Maximin avec Seillons (40). Ils y restent 2 heures. Ils reviennent le soir vers 23h et prennent les clefs de la mairie. Le 6 décembre à 9h, une trentaine de résistants convoquent l’adjoint, demande sa démission et le place en résidence. Une commission provisoire est mise en place : elle est présidée par Joseph Florens, cultivateur, Marius Recours est son adjoint. Le 7 décembre, ils vont à Bras aider à la prise de la mairie. On a surveillé le courrier, des sentinelles sont placées sur les avenues. Le 8 décembre vers midi, ils partent avec Bras. On compte alors 72 résistants de Brue-Auriac. Cinq chefs de section sont désignés pour la colonne en tant qu’anciens militaires. Ils sont sous la conduite de l’ouvrier boulanger Augustin Mathieu Rouvier. Ils s’arrêtent sur l’esplanade à Barjols et couchent à Sillans. Ils y restent la journée du 9 et partent le soir pour Aups. L’adjoint reste retenu jusqu’au 10 midi. Des charrettes et chevaux ont été réquisitionnés (Recours a apporté des vivres à Aups sur 3 charrettes) tout comme les armes. Hippolyte Maquan : « De nouvelles bandes arrivent sans cesse. Celles de Brue et de Bras se font remarquer par leur attirail essentiellement rustique : des faux, des pioches, des pelles, des fourches et des bâtons. Deux charrettes portant des femmes qui descendent, en disant dans le rude et grossier patois provençal de la contrée : Il faut bien que nous suivions nos hommes pour leur faire la soupe. Quelques vieillards les accompagnent. C’est toute une émigration de tribus entières. On se croirait dans la Kabylie. C’est la smala des Abd-el-Kader de la chaumière. »
19 résistants de Brue-Auriac seront détenus. Trois sont proposés à transportation par le juge de paix de Barjols : Joseph Florens, 43 ans, maire insurrectionnel, grand embaucheur, a ordonné les mesures les plus arbitraires ou y a coopéré, cultivateur 5 enfants, condamné à l’Algérie plus Marius Recours, adjoint insurrectionnel, 30 ans, idem, cordonnier, Algérie moins Joseph Nicolas Auvet, élève instituteur, le plus coupable de tous car le plus instruit, a ordonné les mesures les plus arbitraires ou y a coopéré, Algérie moins, en fuite, est passé à Nice avec Duteil.
D’autres ont été ajoutés : Augustin Mathieu Rouvier, 32 ans, capitaine des insurgés, ouvrier boulanger Joseph Gravagne, cultivateur, 36 ans, grand embaucheur Etienne Truc, cultivateur, 35 ans, lieutenant des insurgés, chef de section, membre commission provisoire, port du drapeau rouge Marius Mouisson, cultivateur, 30 ans, chef de section, membre commission provisoire Marcel Chaillan, cultivateur, sa femme a porté le drapeau en enroulant le bleu et le blanc Joseph Théophile Chailan, cultivateur, Auguste Benoît, cultivateur,
Voir aussi : Pensions des insurgés de Brue-Auriac
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