L’insurrection républicaine dans le canton de Fayence
étude publiée en 2002 dans une brochure Décembre 1851
L’insurrection républicaine dans le canton de Fayence
Gabriel CHABAUD
INTRODUCTION Le 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte, président de la République, trahit la constitution par un coup d’état afin de se maintenir au pouvoir et de priver le parti républicain d’un succès aux futures élections. Aussitôt, le Var et la Provence se soulèvent pour sauver la république et défendre le droit ; c’est un formidable mouvement d’hommes et de femmes qui défient le pouvoir central pendant plus d’une semaine mais le tragique affrontement avec l’armée à Aups le 10 décembre marque la fin de l’insurrection et ouvre une impitoyable répression. Les habitants du canton de Fayence ont été aussi au cœur de ces événements et ces quelques pages permettent de rappeler leur engagement et leur sacrifice.
L’ATMOSPHÈRE POLITIQUE François Rebuffel L’activité politique républicaine est importante dans la région de Fayence après 1848 : deux des principaux fondateurs du club du Jeu de Paume de Draguignan sont originaires du canton, les avocats Honoré PASTORET et François REBUFFEL sont issus respectivement de Seillans et de Fayence. Ils exercent une grande influence sur les démocrates du canton, participent à des réunions, organisent des banquets républicains et sont sociétaires de chambrées. François REBUFFEL est membre de la société dite de prévoyance et du secours à Fayence tandis que son frère Benoît REBUFFEL, notaire, est un élément actif de la Jeune France à Montauroux : dans cette dernière chambrée, on lit le journal Le Démocrate du Var et on reçoit le militant socialiste ARAMBIDE au cours de sa tournée de propagande dans cette partie du département. Des réunions secrètes se tiennent dans les baumes de Mons et les chefs socialistes se rassemblent sur les bords de la Siagne dans l’été 1850 à proximité de Montauroux. Les républicains montrent leur force au cours des différentes élections, François REBUFFEL est élu conseiller général en juillet 1848 sous l’étiquette « démocrate avancé » ; aux élections présidentielles de décembre 1848 , LEDRU-ROLLIN candidat de la gauche obtient 61% des suffrages à Fayence (un de ses meilleurs résultats dans le VAR), BONAPARTE n’a que 2% des voix ; dans les autres communes du canton CAVAIGNAC, le candidat officiel obtient la majorité, mais le score de LEDRU-ROLLIN reste relativement important et celui de BONAPARTE négligeable sauf à Seillans où BONAPARTE arrive en seconde position avec 30% des voix et obtient son meilleur score dans le canton alors que LEDRU-ROLLIN connaît son plus mauvais résultat avec seulement 14% des voix. On voit bien que dès 1848, les positions les plus fragiles des républicains sont bien dans la commune de Seillans. Les autorités redoutant la diffusion grandissante des idées socialistes prennent alors des mesures répressives, elles considèrent que les chambrées sont des foyers de propagande républicaine qu’il faut contrôler ou interdire ; elles vont multiplier les actes d’intimidation pour freiner leur activité. La brigade de gendarmerie de Fayence y fait de véritables perquisitions et ayant trouvé des emblèmes séditieux, à savoir les portraits de LEDRU-ROLLIN, PROUDHON, PIAT, RASPAIL procède à la fermeture en avril 1850 de chambrées à Callian, à Fayence et à Montauroux, ce qui dans ce dernier village provoque une grande agitation populaire au cours de laquelle les gendarmes sont hués et pris à partie par une foule de plusieurs centaines de personnes le 17 avril, jour de la fête des Saintes. En novembre 1850, la maréchaussée disperse une farandole organisée par la société dite “La légalité et La Fidélité” sur la place de Fayence à neuf heures trente du soir, prétextant que les bandes de papier rouge accrochées aux lanternes brandies par les danseurs sont aussi des marques de contestation. Le préfet Haussmann engage un véritable combat contre les municipalités républicaines du département et profite des différentes opportunités pour révoquer maires et conseillers municipaux : en mars 1850, Hermentaire Perrimond, conseiller adjoint à Callian, est démis de ses fonctions pour avoir entonné des chants patriotiques, puis en juin 1851, c’est est au tour du maire Louiset Mandon d’être révoqué par décret signé de Napoléon Bonaparte. À Mons, après l’élection du républicain Bertou à la tête de la commune, le préfet du Var demande en avril 1850 la dissolution du conseil municipal au ministère de l’intérieur, mais celui-ci la refuse en soulignant la faiblesse des arguments avancés. À partir de 1850, victimes de l’acharnement des autorités et certains de l’inévitable affrontement, les républicains s’organisent en sociétés secrètes qui se dissimulent souvent derrière les chambrées. Antoine Allongue , le juge de paix du canton, prétend que le café Bœuf à Fayence abrite une de ces sociétés ainsi que la chambrée dite de la Bienfaisance instituée à Tourrettes par le maréchal-ferrant Hyppolite Fabre et dans laquelle les affiliés jureraient sur le Christ fidélité à leurs statuts.
En 1851, le climat politique du canton est bien conforme à celui de tout le département.
LE MOUVEMENT INSURRECTIONNEL
La nouvelle du coup d’état est connue à Fayence le jeudi 4 décembre, les six chambrées républicaines que compte le village se réunissent alors dans le café Bœuf avec des délégués de toutes les communes du canton, on prend connaissance des dernières informations sur la capitale et on se concerte pour les actions du lendemain. On envoie un émissaire à la campagne des frères Rebuffel mais ceux-ci semblent garder leurs distances avec l’insurrection. Le vendredi 5 décembre, la ville de Fayence est aux mains des insurgés : la maison du juge de paix est cernée par six hommes en armes, au même moment des individus armés envahissent le bureau des dépêches, mais le directeur des postes se défend et ne livre aucune nouvelle, une commission municipale insurrectionnelle s’établit à la mairie gardée par des Fayençois armés, le maire MARTEL acquis aux idées républicaines cédant facilement les clefs, (il est d’ailleurs nommé membre du comité de salut public avec Fabre Hyppolite, Rebuffel Benoît, Lambert Henri, Mazard Louis, Mireur Justin, Roux Guillaume et Audier dit bellas) ; pendant ce temps, d’autres insurgés parcourent la ville où règne une grande agitation, des armes sont perquisitionnées chez des particuliers, les tambours battent la générale et on danse la farandole. Le seul gendarme encore présent est convoqué devant la commission de salut public pour donner connaissance des dernières dépêches, les deux autre gendarmes ont été réquisitionnés à Draguignan pour défendre la ville. Le même jour, on tente de déposer les maires du canton avec plus ou moins de fortune : on réussit à Montauroux où Marius JOUAN prend la direction de la commission insurrectionnelle, ainsi qu’à Callian avec le vétérinaire VEYAN et à Mons dont la municipalité dirigée par BERTOU Jean est du côté des républicains, mais le maire de Tourrettes, François TALLENT, médecin résiste aux menaces et celui de Seillans, Louis Esprit GUES s’oppose au sieur MALBEC venu lui demander les clefs de la mairie. De nombreux émissaires parcourent les différentes communes pour prêter main-forte aux délégations qui tentent de prendre les mairies, les républicains de St Paul se déplacent ainsi à Fayence et à Bagnols ; Hyppolite FABRE vient à Montauroux exhorter les habitants à se joindre à l’insurrection. Des farandoles ont lieu notamment à Mons où on crie “à bas les blancs” et on chante “ça ira”, des lettres de dénonciation anonymes ne manqueront pas de fustiger l’attitude de certains des participants. Le samedi 6 Décembre est occupé à préparer la marche sur Draguignan qui doit permettre à la colonne insurrectionnelle d’enlever au passage la mairie de Seillans et de rallier par la suite les républicains de Bargemon, Claviers, Callas et Figanières. On passe la journée à fabriquer des balles dans le café BOEUF de Fayence, (le maire de Mons fait acheter six kilos de poudre à Fayence pour sa commune, ce qui lui sera reproché au cours de son procès). Les tambours battent la générale même pendant la nuit. Dans cette ambiance fiévreuse, certains républicains hésitent et des dissensions apparaissent : à Callian SEGOND Jean qui arrive de Grasse, où il a vu une ville totalement calme, essaie de calmer l’ardeur de ses collègues callianais ; à Fayence Benoît REBUFFEL et Henri LAMBERT s’opposent à Hyppolite FABRE président de la commission révolutionnaire, et par des paroles mesurées tentent d’apaiser la foule et de déjouer tous les projets insurrectionnels. Mais pendant ce temps les partisans de l’ordre s’organisent, ceux de Tourrettes ont placé un poste de surveillance au lieu dit “le pavillon” sur la route de Grasse pour entraver les déplacements des républicains, de son côté le maire de Seillans a convoqué la garde nationale qui arrête un habitant de Claviers porteur de messages destinés à Fortuné MALBEC et Hyppolite FABRE de Tourrettes (un des chefs du parti républicain pour le canton), ces lettres appellent les amis de l’insurrection à se rendre à Draguignan pour prendre la ville, le maire de Seillans mobilise alors une partie de la population qui lui est acquise et se prépare à l’affrontement. Dans la nuit du 6 au 7, les républicains les plus déterminés se retrouvent au café Bœuf, ils forment une colonne qui quitte Fayence par une température glaciale (il a beaucoup neigé sur tout le canton dans la journée du 2 décembre) et se dirige vers Seillans, des éclaireurs postés dans la plaine du Peyron annoncent l’arrivée d’une centaine d’insurgés armés venus des différents villages du canton et emmenés par EQUI Casimir, GODRAU Marius, LAMBERT Honoré et MALBEC Fortuné, les quatre fervents républicains de Seillans, aussitôt le maire GUES fait battre la générale et sonner le tocsin, la garde nationale renforcée par de nombreux habitants se déploie aux deux entrées de la ville. Les républicains impressionnés par les cris, le bruit des armes et la détermination de leurs adversaires très nombreux refusent l’affrontement et la colonne désemparée, surprise par tant de résistance rebrousse chemin. Des membres influents du parti républicain se réfugient à Nice le soir même. L’enthousiasme des insurgés n’aura vécu que quatre jours dans le canton de Fayence, la colonne n’aura parcouru qu’une dizaine de kilomètres avant de se disloquer face à l’organisation des partisans de l’ordre à Seillans et les insurgés ne rejoindront jamais la colonne varoise qui entre ce jour-là dans Salernes. Mais l’activisme du maire de Seillans ne s’arrête pas là, informé que la colonne républicaine se trouvait à Aups et pouvait se diriger vers l’est du département, il maintient sa garde nationale mobilisée et demande des renforts aux autres communes. Callian et Tourrettes fournissent un contingent convenable mais Montauroux n’envoie aucun homme armé et Fayence seulement une vingtaine de personnes. Finalement, c’est une véritable troupe qui se rassemble, le juge de paix parle de six cents hommes armés et placés aux endroits stratégiques, en particulier sur les différents points d’accès au nord de la ville de Seillans. Le 12 à deux heures du matin six hommes et une femme armés tous originaires du Luc sont interceptés au col de St Arnoux, ils avaient fait partie d’un groupe de quarante personnes qui avaient été envoyées d’Aups à Vérignon pour y prendre les armes déposées dans le château de la famille BLACAS, ce sont : CLAIRIAN Louis, CANTU Ferdinand, VACHIER Joseph, COUADOU Pierre, TESTANIER Jean-Baptiste, ARNOUX Jacques et MALAMAIRE Thérèse. Peu après un autre individu, LION Jean, cultivateur à la Garde Freinet et en fuite depuis Aups est arrêté, puis dans le courant de la journée c’est le tour d’AMOUSSE Antoine, SENEQUIER Laurent, ARBAUD Athanase, GAL Tonin, COLLE Noël tous habitant la Garde Freinet, ainsi que LAVAGNE Louis du Muy, GIRAUD Antoine de Bargemon et BERAUD Antoine demeurant à Vidauban, ils avaient tous quitté Aups après l’affrontement avec l’armée. En réalité, les milices mobilisées à Seillans ne se sont jamais heurtées à une quelconque colonne républicaine, mais à des éléments en fuite qui tentaient de rejoindre leurs villages en évitant Draguignan, tous ces prisonniers sont interrogés et témoignent de la déroute républicaine à Aups, ils sont conduits à la prison de Draguignan par un détachement de la garde nationale. Le 11 janvier, le maire de Seillans écrira au préfet pour demander une récompense qu’il a bien méritée en échange de sa conduite héroïque !( il est vrai que la mobilisation anti-républicaine a rarement été aussi importante dans les autres communes du département). Le juge de paix signale l’arrestation à St-Paul de deux agitateurs républicains originaires de Bagnols et Claviers, les citoyens Digne et Devriès, qu’il est impossible de confier à la garde nationale de Fayence peu sûre ; celle-ci ne voulant pas collaborer avec les partisans de l’ordre.
LA REPRESSION
Dès le 15 décembre, ALLONGUE le juge de paix de Fayence fournit au préfet une liste de 130 personnes en détaillant leurs activités pendant ces jours d’insurrection. Une troupe de 45 soldats du 50e de ligne investit les différents villages du canton à partir du 24 décembre, ils sont par exemple le 27 à Mons où ils arrêtent 7 personnes, procèdent à la fermeture de deux cabarets servant de réunion aux socialistes et abattent l’arbre de la liberté. Le 28 décembre, ils interceptent 12 personnes dont une majorité d’habitants de Callian, ainsi que BLANC Jean Baptiste de Fayence qui se trouvait à St Tropez au début de l’insurrection et qui avait accompagné les républicains de Cogolin jusqu’à Aups. De nombreux insurgés se réfugient dans des cabanons reculés et regagnent les villages seulement la nuit. En janvier, une trentaine d’individus sont signalés en fuite par le juge de paix, en particulier tous les Montauroussiens inquiétés et les principaux chefs républicains du canton qui ont rejoint Nice. Une centaine de personnes sont finalement arrêtées, et enchaînées deux par deux, les soldats les transfèrent après une longue marche soit à la prison de Draguignan ; soit au port de St Raphaël pour être transportées par bateau jusqu’à Toulon, dans cette ville les détenus sont entassés dans les casemates du Fort Lamalgue ou sur le ponton d’un navire “le Généreux” immobilisé dans la rade. Après plusieurs semaines de détention dans des conditions effroyables, la commission mixte procède les 2 et 3 février à la condamnation de 63 habitants du canton : 19 sont condamnés à la transportation à l’Algérie dont 3 à 10 ans de forteresse, 17 à la surveillance policière, 6 à l’expulsion, 3 à l’éloignement temporaire du territoire, 18 à l’internement. On remarque que les 4 habitants de Seillans qui ont osé marcher avec la colonne sur leur ville sont tous condamnés à l’Algérie, les républicains influents tels que Bœuf Etienne de Fayence, FABRE Hyppolite de Tourrettes, BERTOU Jean de Mons, VEYAN de Callian, JOUAN Marius de Montauroux sont soupçonnés d’être à la tête de sociétés secrètes et sont tous condamnés à l’Algérie, tous les membres des commissions municipales insurrectionnelles subissent de lourdes peines. L’arrêté Quentin Bauchard du 26 mars 1852 allège une partie des peines prononcées par la commission mixte, parmi les 19 condamnés à la transportation 9 sont en fuite, 3 ont leur peine commuée en internement et 7 partent réellement pour l’Algérie : MASSUGUE (Tourrettes), GRAS (Seillans), HENRI (Fayence) sont détenus à Bourkika ; EQUI (Seillans), GUILLON (Callian) à Ain Bénian, VANITE (Tourrettes) à Birkadem et BERTOU (Mons) à Bou Charif. Mais les mesures de clémence adoptées par la justice importunent les maires qui expriment leur désapprobation au préfet et ne veulent pas revoir les proscrits de décembre de retour dans leurs murs. Ainsi SEGOND Jean de Callian, âgé de 52 ans, arrêté par la troupe le 25 décembre, détenu 3 mois à Draguignan, est condamné à 3 ans d’éloignement du territoire français, sa peine est ensuite commuée en surveillance policière. Mazar, le maire de Callian proteste contre le retour de Segond, véritable menace pour l’ordre public et demande un nouveau châtiment exemplaire ; une lettre anonyme de dénonciation va précipiter une nouvelle arrestation. On le condamne alors à la transportation pour 5 ans à l’Algérie. Heureusement que des personnes influentes écriront au préfet en sa faveur et lui éviteront l’Afrique, l’internement sera sa peine définitive. Les maires de Seillans, Tourrettes et Fayence écrivent au préfet pour dénoncer la libération de Benoît REBUFFEL qui a pourtant fait l’objet de deux arrestations mais qui est à nouveau à Fayence en février 1852. Le marquis de VILLENEUVE– BARGEMON, résidant à Tourrettes, se déplace à Nice pour rencontrer l’intendant du PIEMONT afin d’inquiéter certains républicains du canton qui y sont réfugiés, notamment Hyppolite FABRE et Antoine MASSUGUE habitants de Tourrettes mais M. de La MARMORA refuse de livrer qui que ce soit, invoquant les nombreux ressortissants piémontais expulsés de France après le coup d’état. L’acharnement de certains élus locaux contre les républicains sera tempéré par les mesures de grâce accordées par le prince président les années suivantes : VEYAN et BOEUF en fuite à Nice pourront réintégrer leur village en 1856 ; par contre FABRE Hyppolite, principal chef de l’insurrection en fuite à Turin, sollicite son retour en 1857, mais aucune réponse favorable ne lui est accordée. De même les transportés en Algérie pourront revenir en métropole après bien des souffrances sauf MASSUGUE Jean-Baptiste (Tourrettes) décédé à Bourkika le 26 décembre 1853 à l’âge de 29 ans, leurs peines sont commuées en internement dans un autre département ou en surveillance, tous les anciens proscrits feront par la suite l’objet d’une surveillance étroite, la correspondance que le juge de paix de Fayence entretient avec le préfet jusqu’en 1862 en témoigne ! La chute du deuxième empire verra le retour des républicains aux affaires : François REBUFFEL obtient le plus de voix aux élections municipales de Fayence de 1871, ses colistiers sont pour la plupart d’anciens proscrits de 1851, Jean Baptiste ROUX fils de proscrit sera maire de Fayence pendant trente ans, Honoré PASTORET ancien président du jeu de paume de Draguignan exilé à NICE jusqu’en 1870 sera élu conseiller général du canton de Fayence en 1871 et en 1877 et il présidera même le conseil général pendant 9 ans. La troisième république réhabilitera la mémoire des insurgés de 1851 et l’Assemblée nationale votera une loi de réparation aux victimes du coup d’état, de nombreux insurgés ou leurs ayant-droits recevront une pension.
Puis le souvenir de ces hommes et ces femmes qui ont fait décembre 1851 va s’estomper, l’histoire officielle ne retiendra presque rien, seule la Résistance qui avait installé de nombreux maquis dans le haut Var a revendiqué sa filiation avec les insurgés. Tous ces paysans, ces artisans, ces ouvriers se sont révoltés, sûrs de leur bon droit, pour défendre la liberté ; mais ils n’ont connu que les prisons et l’exil, certains ont laissé la vie. Cette tragédie qui a bouleversé notre région a été un véritable acte fondateur et scellera un profond attachement aux valeurs républicaines des habitants de notre département. Il était important à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de ces évènements de les rappeler et de rendre hommage aux insurgés de notre canton.
Gabriel CHABAUD
Sources.
Archives départementales de Draguignan Archives communales de Fayence La République au village, Maurice Agulhon Les condamnés à l’Algérie en 1852 dans le département du Var par Maurice Bel Bulletins de l’association 1851-2001 Annexes Liste par commune des insurgés du canton de Fayence Sort des condamnés à l’Algérie dans le canton de Fayence
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