Souvenirs historiques de Pierre Joigneaux
Ouvrage numérisé par Jean-Pol Weber et Luc Hiernaux. La saisie du texte respecte, le plus scrupuleusement possible, la typographie, l’orthographe et la ponctuation de l’ouvrage. SOUVENIRS HISTORIQUES de PIERRE JOIGNEAUX Ancien Représentant du peuple, ancien Député, Sénateur de la Côte-d’Or
TOME SECOND [page 207] Paysanneries Presque aux limites de la Famenne et de l’Ardenne, se trouve une petite ville – j’allais dire un gros village – qui a de grands airs de bien-être et de propreté rigoureuse. C’est Rochefort, dans la province de Namur. Tous les touristes le connaissent, à cause d’une merveille de la nature qui se voit près de là et qu’on nomme la Grotte de Han. Ils s’arrêtent à Rochefort, y déjeunent et vont ensuite visiter la grotte, à pied ou en voiture de louage. On assure que les touristes gâtent les pays où ils passent et qu’il y a de l’inconvénient à venir après eux, quand on n’a pas le gousset fourni, ce qui était le cas de la plupart des proscrits de Décembre. Aussi, la première fois que nous risquâmes une excursion chez nos [page 208] voisins de la Famenne, nous fûmes bien étonnés d’y trouver réunis les agréments de l’hospitalité encourageante, de la meilleure table bourgeoise et d’un bon marché inespéré. Plusieurs d’entre nous, après cela, se seraient accommodés parfaitement de Rochefort pour lieu d’internement ; mais il ne fallait point y songer, car on ne voulait pas de proscrits trop près des résidences royales. Or, il y avait par là, à Ciergnon, un rendez-vous de chasse où le roi Léopold allait de temps en temps, et l’on pouvait craindre que les populations se frottassent un peu trop aux républicains et perdissent, à ce frottement, de leur respect séculaire pour les personnes souveraines. Qui ne veut point sentir le hareng doit avoir la sagesse d’éviter la caque. Donc, pas de résidence pour nous autres à Rochefort. Mais il ne nous était pas défendu d’y aller et nous prenions assez souvent cette liberté. Un jour, nous nous y rendîmes neuf ensemble, en partie de plaisir et dans le but de voir la grotte de Han. Elle appartenait alors à je ne sais plus quel gros propriétaire de la province de Liège, représenté par un gardien quelconque. Celui-ci recevait les curieux, les inscrivait sur un registre, prélevait sur chacun d’eux une somme de cinq francs et les accompagnait à titre de cicerone. Je ne vous décrirai pas les diverses pièces de la grotte, attendu que je ne les ai pas visitées. En voici la raison. Sur la foi d’informations inexactes, nous avions cru qu’en notre qualité d’étrangers proscrits et de voisins, on nous laisserait voir la curiosité à prix très réduit, [page 209] 2 francs par individu. La proposition en fut faite au gardien et les pourparlers furent longs. On n’arriva pas à s’entendre. Le montreur de la grotte avait son tarif dont il ne devait pas s’écarter, et, soit vertu antique, soit peur de tomber dans un traquenard, il ne s’en écartait point. La taxe réglementaire était de 5 francs pour les bourgeois et les maîtres ; mais il lui était permis de la réduire à 2 francs pour les domestiques. – Il y a moyen de s’arranger, dit-il ; voulez-vous que, sur mon livre, je porte quatre noms de maîtres accompagnés de cinq domestiques ? Vous n’auriez ainsi à payer que 30 francs au lieu de 45. Il n’y eut qu’un cri ; la proposition était inacceptable sous cette forme ; nous la rejetâmes. Je n’ai donc vu de la grotte de Han que le trou par où la rivière de Lesse se précipite en amont et disparaît, et la grande ouverture du roc par où cette rivière reparaît et se retrouve en aval. C’est ici que les curieux sont reçus dans une barque qui les transporte en remontant le courant jusqu’à une certaine distance dans les flancs de la grotte éclairés par la lueur des torches. Il paraît que le nautonnier commence la promenade souterraine par un coup de pistolet qui mène gros tapage en se répercutant sous les voûtes, et il la continue par des descriptions et des anecdotes monotones. Nous perdîmes cela et retournâmes à Rochefort conter notre mésaventure. Le docteur Collignon, le plus intarissable parleur de la localité, en exprima ses regrets à notre compagnon d’exil le docteur Moreau et l’invita, à [page 210] titre de confrère, à accepter chez lui du grand vin de Bourgogne dans des verres de Bohême aux armes de Pierre Bonaparte, qui lui avait laissé ce souvenir et qu’il appelait fièrement son intime ami. Il va sans dire que Moreau ne trouva pas l’invitation de son goût et la refusa net. Décidément, nous n’étions pas en veine ce jour-là. Il n’y avait pas à Rochefort le moindre monument historique à visiter. Une seule construction toute moderne, sur une hauteur, sollicitait l’attention par son originalité. Elle ressemblait à une habitation de carton d’un seul morceau, comme on en voit dans les cottages de la Grande-Bretagne. L’extérieur ne disait rien, mais l’intérieur réunissait toutes les conditions du confortable. Le propriétaire en avait été l’architecte et les choses y étaient arrangées selon sa convenance. Ce propriétaire était M. Peterson. Il se disait anglais ; son gendre prétendait qu’il était seulement de la lisière de l’Angleterre, ce que l’on reconnaissait à son accent de paysan écossais et à ses mœurs primitives des montagnes. Qu’il fût ceci ou cela, toujours est-il qu’il n’avait point son pareil autour de nous pour mettre en valeur des terres qui ne rapportaient rien. On savait cela du côté de Jemelle, dans la province de Namur, et au Mesnil, dans le Luxembourg. Il était venu de son pays en Belgique avec une petite fortune qui lui permettait de bien vivre à Bruxelles pendant l’hiver, et de passer la bonne saison à la campagne, chassant le lièvre ou la perdrix et [page 211] pêchant à la mouche artificielle. Six mois aux champs, ce n’était pas assez ; six mois à la ville, c’était trop. Un cas de congestion l’en avertit et son médecin lui conseilla de rompre ses habitudes s’il voulait durer, et de mener sérieusement la vie rurale en toute saison. M. Peterson avait alors une cinquantaine d’années et n’entendait rien aux affaires de l’économie rurale. Entrer dans la carrière juste à l’âge où les gens du métier songent à en sortir, c’était de la témérité, mais la témérité lui allait. Il se procura des livres, se fit une ferme, prit des informations sur ce qu’il avait à faire, à ne pas faire, et se mit en tête d’acheter, entre Jemelle et Rochefort, sur une longueur de plusieurs kilomètres, je ne sais combien d’hectares de terre stérile dont personne n’eût voulu. Une rivière, large d’une ou deux enjambées, longeait la friche. – Voilà un bourgeois, se disait-on, qui est embarrassé de ses sous et qui va se faire blanchir à blanc-étoc. Le bourgeois laissa dire et rire. La friche fut remuée, nivelée, disposée pour l’irrigation et ensemencée de graines de pré. Une fois en rapport, la nouvelle prairie fut divisée au moyen de bornes numérotées en un grand nombre de petits lots, de façon que la vente de l’herbe sur pied devînt facile et avantageuse. Pour un débutant de l’âge de M. Peterson, ce fut un coup de maître ; mais que faire ensuite pour employer son activité ? Le hasard le servit. Il n’était pas homme à tenir plus que de raison à ce qu’il avait créé, de [page 212] façon qu’on pouvait lui faire toutes sortes de propositions. Un de ses bons amis, qui trouvait sa vilaine maison de Rochefort très agréable, lui demanda s’il consentait à la lui vendre. – Pourquoi pas ? répondit M. Peterson, qui, au fond, ne se souciait pas le moins du monde de s’en défaire. – Votre prix ? – 30.000 francs. Comme ce prix était excessif, il s’attendait à un refus ; la maison ne valait pas 20.000 francs. Mais l’ami le prit au mot et lui dit : – C’est une affaire faite. Bonne journée pour M. Peterson, mais bien meilleure encore pour moi qui allais faire sa connaissance. Il passa de la Famenne dans l’Ardenne, qui lui rappelait le climat de l’Écosse, et il s’arrondit autour de la ferme du Mesnil un domaine de cinq cents hectares en plein pays de méchantes bruyères, où jusqu’alors il avait été d’usage chez les fermiers de se ruiner couramment. – Encore un malin qui veut nous en remontrer, disaient les paysans, et qui s’en ira à sec, les poches retournées, comme les autres. Et quand ces propos lui revenaient aux oreilles, il riait aux éclats d’un bon gros rire qu’on entendait de très loin. Le nouveau propriétaire n’était pas d’un caractère à se laisser troubler par les critiques, mais il n’était pas homme non plus à trop les dédaigner. M. Peterson, qui était un de mes lecteurs habituels, me savait sympathique à ses procédés culturaux et me [page 213] fit dire qu’il aurait du plaisir à en causer avec moi et à me recevoir au Mesnil, en compagnie de mon camarade d’exil, le docteur Moreau. Il ajouta que si nous voulions lui fixer un jour, il nous enverrait sa voiture à Saint-Hubert et nous ferait ramener. La semaine suivante, les relations étaient nouées. Moreau devenait le médecin de la maison, et je devenais, de mon côté, l’ami et par moment le conseiller de l’habile praticien. Il mit à ma disposition les champs, les attelages et les serviteurs de la ferme dont je pouvais avoir besoin pour des essais de grande culture, toujours plus concluants que des essais au jardin. Je m’empresse d’ajouter que M. Marinus, alors directeur du pénitencier de Saint-Hubert, m’avait également fait cette gracieuseté. J’en usai discrètement des deux côtés et m’en trouvai bien, puisque je n’avais à m’imposer aucun sacrifice. Il arrivait souvent à M. Peterson de se heurter contre la routine de Fifi, son chef de culture. Le maître donnait ses raisons, Fifi opposait les siennes. Le maître aurait pu trancher la difficulté par un ordre, mais il s’en gardait bien : – « Mon animal, disait-il, est entêté comme un mulet, et il serait capable d’exécuter la besogne de travers, si je le contraignais[.] » Il cherchait donc à éclairer Fifi et à le convaincre : – « Les gens, ajoutait-il, ne font un bon travail qu’autant qu’ils le comprennent bien. » Lorsque les moyens de persuasion étaient épuisés et que Fifi restait obstinément réfractaire, M. Peterson se [page 214] déchargeait en mettant en cause la chose à ma charge. Il disait que l’expérience dont Fifi ne voulait pas, était demandée par moi et qu’il ne pouvait pas me refuser ce service d’ami : – « C’est différent, répondait Fifi, qui, en aucun cas, ne m’eût désobligé, et l’expérience se faisait. » Je n’oublierai jamais la peine que nous eûmes avec ce gaillard-là pour lui démontrer que des vesces récoltées après la formation des graines épuisaient plus le sol que des vesces en fleur. Nous y réussîmes pourtant. Une visite au Mesnil me causait toujours du contentement ; je n’en revenais jamais sans rapporter une connaissance utile. Un jour, j’y apprenais l’art de faire des planchers économiques avec de longues perches, des rondins de bois de corde et des torchis de foin et de terre glaise. Un autre jour, j’assistais à la fabrication de superphosphate de chaux avec des os d’animaux et de l’acide sulfurique. On appelait cela le bifteack des turneps. La semaine ou la quinzaine d’après, on me faisait voir des vaches de la race Devon, des béliers et des brebis Cheviot, et des volailles de Crèvecœur que l’on se proposait d’acclimater dans cette Sibérie. Puis, quand je revenais, plus rien de tout cela ; les Devon ne s’étaient pas accommodées au pays ; les Cheviots, qui ont le diable au corps, ne se laissaient plus reprendre une fois échappés de la bergerie ; les Crèvecœurs s’étaient obstinées à ne pas pondre et faisaient le désespoir de la cuisinière. Et là-dessus, M. Peterson, qui ne poursuivait pas longtemps des essais à perte, lâchait les entreprises aventureuses et revenait aux races locales. [page 215] Il se contentait de sélectionner les moutons d’Ardenne et les poules pondeuses du pays. Sous sa main, les méchants petits moutons prirent du corps, de la mèche, et perdirent leur poil de chien. Il renonça aux belles races bovines qui eussent rapporté plus de gloire que d’argent, et se mit à acheter dans les foires des bêtes en assez pauvre état, de sang mêlé au hasard, mal coiffées, à moitié décornées, mauvaises laitières, courtes du corps, larges de la poitrine. Il mettait ces bêtes-là pendant six mois dans des pâturages de deux ans, les revendait à la boucherie et faisait rapporter 6 p. 100 à son argent : – « Ça ne fait pas honneur à la maison, disait-il, mais ça fait honneur à la bourse du vendeur et à l’étal du boucher. Il restera toujours assez d’imbéciles pour le service de la parade. » Vous devinez après cela que M. Peterson ne travaillait pas pour les expositions. Il ne s’intéressait qu’à trois sortes de concours : concours sur place pour les produits du sol, concours de charrues, concours de maréchalerie. Chez lui et dans sa société, on se trouvait à bonne école. D’expérience en expérience, il était arrivé à prendre pour règle l’amélioration constante des terres que l’on a, et la sélection des plantes et des animaux de la localité où l’on est. Un des agréments inappréciables du Mesnil, c’était la presque certitude d’y rencontrer des hommes intelligents qui venaient de loin, en curieux, pour y recevoir des leçons d’agriculture pratique. Je me souviens d’y avoir passé une excellente journée dans la compagnie [page 216] d’un grand propriétaire russe que préoccupait singulièrement la prochaine émancipation de ses serfs. Il ne se récriait point, mais il cherchait à savoir comment s’y prendre pour modifier l’exploitation de ses domaines au mieux de ses intérêts. Si la question était facile, la réponse ne l’était pas. – Et si vous alliez faire un voyage par là ? me demanda M. Peterson. – Je ne serais guère plus avancé qu’avant. Je ne connais de la Russie et de ses paysans que ce qu’en a dit. Aug. Jourdier dans un volume sur les Forces productives et improductives de la Russie, et je pense que la transition du servage à l’affranchissement effectif ne sera point commode. Les prix de revient augmenteront nécessairement d’abord, et les rendements pourront diminuer. On n’obtiendra pas des travailleurs libres la même somme de travail, aux mêmes conditions que par le passé ; il faudra développer l’amour du travail chez de pauvres diables habitués à le détester. Le pourra-t-on en les intéressant de suite à augmenter les produits ? Pour le moment, c’est douteux ; plus tard, cela viendra probablement. Le propriétaire russe me parut de cet avis. Je vous disais tout à l’heure que M. Peterson était un chaud partisan des races locales pour la sélection. Il eut un moment l’idée d’améliorer la vache ardennaise qui menaçait de disparaître. Il pensa qu’il était temps de s’y prendre et de se mettre à la recherche des rares [page 217] sujets qui se voyaient encore de loin en loin. Il me demanda de l’aider en cette affaire, et il fut convenu que la veille d’une foire à Paliseul, il viendrait déjeuner chez moi à Saint-Hubert, et que de là nous irions ensemble à destination. Ici se place un épisode assez comique. Je m’étais figuré, et tout le monde de la maison se figurait qu’un Anglais taillé en hercule et le visage allumé ne vivait que de viandes saignantes et de gibier. Le déjeuner fut donc servi en conséquence. Je ne vous cache point que cela ne m’allait guère. Le soir, à Paliseul, M. Peterson commanda le dîner qui fut encore plus corsé et plus saignant que le déjeuner. Un plat de pommes de terre eût mieux fait mon affaire et la sienne aussi. A Saint-Hubert, nous avions cru traiter M. Peterson selon ses goûts et ne l’avions mis au régime des viandes rouges, qu’il n’aimait pas. A Paliseul, et avec l’intention de m’être agréable, il me mit à ce régime que je déteste absolument. Nous fîmes ainsi deux mauvais repas sans le vouloir ; nous nous moquâmes bien l’un de l’autre, et j’appris dans cette circonstance qu’en Angleterre on ne mange ni bifteacks, ni rosbifs insuffisamment cuits. Le lendemain matin, nous étions sur pied de bonne heure. Un bétail nombreux garnissait le champ de foire, mais nous n’y trouvâmes que deux ou trois génisses à notre convenance : encolure de chevreuil, tête fine, mine éveillée, cornes en avant et recourbées en-dessus, [page 218] dos long suffisamment horizontal, queue bien attachée, peau souple, ne marquant ni bien ni mal comme futures laitières. Les bouchers passaient à côté sans s’arrêter ; les cultivateurs ne les regardaient pas davantage. Nous autres, au contraire, nous ne nous attachions qu’à celles-là. Les maquignons se parlant à l’oreille, riaient de notre simplicité. Des vendeurs nous tiraient par le paletot, nous montraient leurs bêtes mieux conformées et avaient l’air de nous dire de les acheter de préférence à de vilaines gattes (chèvres). Nous n’écoutions rien, nous étions intraitables, nous avions notre plan dont nous ne démordions point, et quand le marché était conclu, l’étonnement se lisait sur le visage des gens de la foire. Ils nous prenaient évidemment pour deux imbéciles Au fond nous n’étions que des aventuriers en matière d’entreprises zootechniques. Je ne sais pas jusqu’où M. Peterson mena son projet d’amélioration de la race ardennaise. Je quittai le pays au début de l’essai. Lors de ma dernière visite au Mesnil, le fermier exceptionnel de l’endroit voulut me rendre le confident de ses espérances. Il venait de refuser 500,000 fr. de son domaine de Jemelle qui lui revenait à 250,000 fr. Quant au domaine du Mesnil, où il avait dépensé à peu près la même somme, il espérait bien lui donner en dix ans la valeur d’un million. Mais, ici, il se trompait ; il mettait à prix la peau de l’ours, avant de l’avoir tué. Il avait trop compté sur la ceinture de mélèzes qui enveloppait tout le domaine sur une largeur moyenne d’environ 90 mètres. Les mélèzes [page 219] en question n’étaient point dans un sol favorable. Ils eurent une jeunesse brillante, mais trompeuse ; tout à coup, ils s’arrêtèrent dans leur développement et périrent avant d’être propres à quelque chose. Sur ces entrefaites, une maladie d’yeux frappa M. Peterson ; puis une maladie plus grave à la gorge, une affection cancéreuse. Il avait songé d’abord à se rendre à Nice pour y passer l’hiver et m’avait annoncé sa visite. Il n’eut pas le temps de mettre son projet à exécution. Le mal allait vite ; il se savait perdu. Il se hâta d’aller à Londres régler ses affaires et il y mourut. On ramena ses restes à Bruxelles, où les attendait un caveau de famille. Je termine par un fait qui donne bien la mesure de la force de caractère de cet excellent homme. La dernière fois qu’il prit la plume, ce fut pour relever les noms de toutes les personnes qui devaient être invitées à son enterrement ou informées tout au moins de son décès. Et sa main ne trembla pas.
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