En feuilletant les registres : les condamnés de Cessenon

article mis en ligne le 1er octobre 2016

En feuilletant les registres

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De quels registres est-il question ? De ceux qui concernent les peines prononcées par les commissions mixtes à l’encontre des Républicains qui se sont manifestés lors du Coup d’Etat de Napoléon III le 2 décembre 1851.

A Cessenon treize prévenus sont jugés. Il s’agit de Bénézech Jean, Bénézech Joseph, Brice, Domergue Paul, François Joseph, Gast Emile, Gast Joseph, Glisset Joseph, Grasset Gratien, Guiraud Ferdinand, Guisset Joseph, Miquel Joseph et Urbain Auguste. Plusieurs de ces patronymes existent aujourd’hui parmi les Cessenonais sans qu’on sache s’il y a un lien avec les accusés.

Au terme de la décision de la commission, deux sont libérés faute de charges : Glisset Joseph et Gast Joseph. Cinq sont condamnés à une surveillance : Bénézech Jean, Domergue Paul, Gast Emile, Grasset Gratien et Guiraud Ferdinand. Les six autres sont condamnés à la transportation en Algérie, avec la mention « Algérie moins ».

Ceux qui sont placés sous surveillance sont astreints à un contrôle mensuel auprès de la gendarmerie du chef-lieu de canton, en l’occurrence Saint-Chinian.  La condamnation à la transportation en Algérie se faisait à deux niveaux, Algérie plus, qui était en fait un emprisonnement et Algérie moins qui laissait aux proscrits une certaine liberté de mouvement.

Les transportés de Cessenon sont envoyés à Bourkika et Birkhadem, deux localités de la province d’Alger. Brice échappe à la déportation car il est en fuite et sa condamnation a été prononcée par contumax. Bénézech Joseph, dit Molet, meurt à l’hôpital de Bône le 10/12/1852.

La plupart de ces condamnés bénéficieront de la grâce accordée par Napoléon III le 2 février 1853 à l’occasion de son mariage avec Eugénie de Montijo. Miquel Joseph, verra sa commutation de peine d’Algérie moins en surveillance en 1855 seulement et sera définitivement gracié en 1857.

Ce Miquel est un garde-champêtre destitué et exerce la profession de cultivateur sans que nous ayons de précision sur le statut qui est le sien : propriétaire ou ouvrier ? Nous avons relevé que Glisset Joseph est âgé de 21 ans. Maçon, il habite Tudéry et est centurion dans la société secrète

Domergue Paul est originaire de Berlou et vit à Cambis, une métairie aujourd’hui sur la commune de Prades s/ Vernazobres mais qui à l’époque était sur le territoire de Cessenon. Sa demande de pension au titre de la loi de réparation votée en 1881 sera rejetée, de même que pour Gast Joseph.

 

Jacques Cros