Le sort des condamnés à l’Algérie du canton de Fayence

article mis en ligne le 8 février 2017

annexe de l’article de Gabriel Chabaud

L’insurrection républicaine dans le canton de Fayence

Le sort des condamnés à l’Algérie du canton de Fayence

 

par Gabriel Chabaud

 

Commune de CALLIAN

 

GUILLON Joseph, cordonnier né à Montauroux, 26 ans, membre de la commission insurrectionnelle, condamné à l’Algérie pour 5 ans, arrêté le 26 décembre et détenu à la prison de Draguignan jusqu’au 27 février, date à laquelle il est transféré au Fort Lamalgue à Toulon, il embarque pour l’Afrique sur le Labrador le 2 mars 1852, détenu à Ain-Benian, il est gracié le 3 février 1853.

 

PASCAL Hyppolite, propriétaire, né à Callian, 25 ans, condamné à l’Algérie pour 5 ans par contumace, exalté, a marché en armes sur Fayence, a rencontré les sociétaires du café Bœuf, s’est présenté armé à la mairie de Callian, s’enfuit et se réfugie en Espagne.

 

VEYAN Amable, artiste vétérinaire, 29 ans, condamné à l’Algérie pour 5 ans par contumace, chef de parti, dirigeant Callian et Montauroux, principal organisateur de la réunion des chefs socialistes dans l’été 1850 dans la Siagne, membre des sociétés secrètes, s’est emparé de la mairie, a dirigé le départ de la colonne républicaine pour Draguignan, réfugié à Nice jusqu’à l’obtention de sa grâce le 10 mai 1856.

 

Commune de FAYENCE

 

BEUF Etienne, 42 ans, cafetier, condamné par contumace à l’Algérie pour 10 ans. Le café Beuf est le lieu de réunion des sociétés secrètes, on y a fabriqué des balles. Boeuf s’est présenté armé au poste de dépêches, est parti armé pour Seillans, réfugié à Nice, sa peine est commuée en surveillance le 16 avril 1856, il est définitivement gracié le 31 janvier 1857 et revient dans le canton.

 

HOUSSAIS Louis, né à Nozay (Loire inférieure), 19 ans, chapelier condamné par contumace à l’Algérie pour 5 ans (le plus acharné et le plus démagogue de Fayence, a monté la garde devant la maison du juge de paix, parti armé pour Seillans). En fuite

 

HENRI Désiré, né à Paris, 22 ans, neveu de Bœuf, portefeuilliste, ancien héros des barricades de Paris en 1848, condamné à l’Algérie pour 5 ans (un des principaux instigateurs de la révolte, armé au poste des dépêches) écroué à la prison de Draguignan le 15 février 1852, puis transféré au Fort Lamalgue à Toulon, il embarque sur le Labrador le 2 mars 1852, détenu à Bourkika, sa peine est commuée à la surveillance en Gironde à partir du 28 décembre 1853, il est gracié le 10 avril 1855.

 

JULLIEN Antoine, né à Callas, 33 ans, maçon, condamné à l’Algérie pour 5 ans par contumace, a participé à tous les actes de l’insurrection. En fuite.

 

Commune de MONS

 

BERTOU Jean, né à Mons, 52 ans, scieur de long et maire, condamné à l’Algérie pour 5 ans (chef du parti démagogique, a organisé la farandole du 6 décembre, a constamment envoyé des émissaires à Fayence, a fait acheter 6 kilos de poudre) écroué à la prison de Draguignan le 29 décembre, il est transféré au Fort Lamalgue à Toulon le 4 janvier, il embarque sur le Pluton pour l’Afrique le 29 avril ; détenu à Mascara, Bou-Charif ; sa peine est commuée en internement à Valence (Drôme) le 2 décembre 1852, il est gracié le 28 juillet 1856.

 

SAUVAIRE Paul, né à Mons, 26 ans, instituteur (a pris la tête de la farandole du 6 décembre), condamné à l’Algérie pour 5 ans, écroué à la prison de Draguignan le 28 décembre et transféré au Fort Lamalgue à Toulon le 4 janvier, sa peine est commuée en internement à Grenoble le 16 avril 1852 ; il est gracié le 4 février 1853.

 

Commune de MONTAUROUX

 

JOUAN Marius (fils), né à Montauroux, 31 ans, tailleur d’habits, condamné à l’Algérie pour 5 ans par contumace (chef socialiste exalté, président de la commission insurrectionnelle), réfugié à Nice, se constitue prisonnier le 25 novembre 1852, gracié le 4 février 1853.

 

Commune de SAINT PAUL

 

HEBREARD Christophe, né à Bargemon, 46 ans, aubergiste, condamné à l’Algérie pour 5 ans, exalté, furieux, s’est déplacé à Fayence et à Bagnols, a menacé le desservant réfugié à Nice, se constitue prisonnier le 17 janvier 1853, gracié le 4 février 1853.

 

 

Commune de SEILLANS

 

EQUI Casimir, né à Callian, 25 ans, scieur de long, condamné à l’Algérie pour 5 ans (est venu à Fayence armé et a marché contre Seillans), écroué au Fort Lamalgue le 5 janvier 1851, il embarque sur le Labrador le 2 mars 1852, détenu à Ain-Benian, il est gracié le 4 février 1853.

 

GODRAU Marius, né à La Ciotat, 27 ans, tanneur, condamné à l’Algérie pour 5 ans (est venu à Fayence armé et a marché contre Seillans), écroué au fort Lamalgue le 2 décembre 1851, puis transféré sur le ponton Le Généreux dans le port de Toulon le 3 février 1852, sa peine est commuée en surveillance le 16 avril 1852.

 

GRAS Laurent, né à Seillans, 35 ans, cuisinier, condamné à l’Algérie pour 5 ans, détenu à Bourkika, sa peine est ensuite commuée en internement dans le Gard à partir du 20 décembre 1852 ; il est gracié le 5 juin 1856.

 

LAMBERT Honoré, né à Seillans, 40 ans, boulanger, condamné à l’Algérie pour 5 ans (est venu à Fayence armé et a marché contre Seillans), écroué au Fort Lamalgue le 26 décembre 1851 puis transféré sur le ponton Le Généreux dans le port de Toulon le 3 février 1852, sa peine est commuée en surveillance le 16 avril 1852 ; il est gracié le 4 février 1853.

 

MALBEC Fortuné, né à Seillans, 34 ans, propriétaire, condamné à l’Algérie pour 10 ans par contumace, chef instigateur, a tenté de renverser la mairie, est revenu de Fayence à la tête des insurgés du canton pour s’emparer de la mairie, réfugié à Nice. Il se constitue prisonnier le 21 septembre 1853 ; sa peine est commuée en surveillance le 1 mars 1854, il est gracié le 6 août 1854.

 

Commune de TOURRETTES

 

FABRE Hyppolite, né à Tourrettes, 41 ans, maréchal-ferrant, condamné par contumace à l’Algérie pour 10 ans (chef du mouvement insurrectionnel dans tout le canton, présumé chef d’une société secrète, parti armé pour Seillans), réfugié à Turin, sollicite son retour en 1856 mais sa grâce est refusée, il meurt à Florence en 1879.

 

MASSUGUE Jean-Baptiste, né à Tourrettes, 27 ans, tonnelier, condamné à l’Algérie pour 5 ans, (émissaire envoyé à Draguignan, parti armé pour Seillans) écroué à Draguignan le 18 décembre puis transféré au Fort Lamalgue le 4 janvier, il embarque sur le Labrador pour l’Afrique le 2 mars 1852, détenu à Bourkika, il meurt à l’hôpital de Cherchell le 26 décembre 1852.

 

VANIDE Jacques, né à Toulouse, 42 ans, ébéniste, condamné à l’Algérie pour 5 ans (s’est présenté à la mairie de Tourrettes armé pour déposer le maire, est parti armé pour Seillans), écroué au fort Lamalgue le 5 janvier 1852, embarque pour l’Afrique sur le Labrador le 2 mars 1852, détenu à Birkadem, sa peine est commuée en surveillance dans le canton le 2 décembre 1852, il fait ensuite l’objet d’une mesure d’internement à Draguignan le 28 novembre 1853 et est définitivement gracié le 6 août 1856.