Un héritage qu’il convient de faire vivre

Bulletin de l’Association 1851-2001-01

N°2 – juillet 1998

Un héritage qu’il convient de faire vivre

Été 1997 : nous nous réunissons à quelques passionnés d’histoire, désireux de participer à la commémoration de la Seconde République (1848) en focalisant sur l’épisode terminal : le coup d’État de 1851 et la puissante résistance qu’il rencontre, notamment dans notre Sud-Est.

Nous savons que 1998 sera riche en commémorations, au point que bien des observateurs ironisent sur la fascination du passé dans laquelle se réfugierait une société en panne d’avenir.

En ce qui nous concerne, nous ne séparons pas la restitution de mémoire de notre capacité à affronter l’avenir : la République, la démocratie sont des héritages précieux, mais fragiles, qu’il convient de faire vivre et d’enrichir.

Nous voulons marquer notre reconnaissance envers ces hommes et ces femmes du peuple, qui, en ce froid décembre, se levèrent pour défendre la République trahie par son Président. Une République qu’ils espéraient « démocratique et sociale ».

 

in Marseille Jacques, Nouvelle histoire de France, Perrin, 1999

Nous rencontrons immédiatement la sympathie active de collègues et amis, de grands historiens, et le soutien matériel décisif d’associations (Alpes de Lumière, Généalogistes 04, Sabença de Barcelonnette )*.

Notre association fixe son siège aux Mées, où les républicains bas-alpins tinrent en échec l’armée du coup d’état. Sa première initiative publique est projetée à Château-Arnoux (04) où vécut Ailhaud, qui fut l’âme de la démocratie socialiste bas-alpine.

Automne 1997 : notre premier bulletin, appelant à la journée de rencontres de Château-Arnoux est un peu une bouteille à la mer. L’importante participation à cette journée, et depuis un courrier abondant, attestent d’un intérêt multiforme pour notre initiative.

Aujourd’hui l’association réunit près de 200 membres, divers dans leurs engagements, leurs intérêts, leurs activités. Elle est ouverte à tous ceux qui veulent s’informer sur 1851, contribuer à l’étude de l’événement, dans sa complexité géographique et socio-culturelle, tous ceux qui veulent participer à la mise en circulation publique de sa mémoire. Elle s’honore de la contribution d’historiens de métier et de chercheurs bénévoles, réunis par la conscience citoyenne.

Dans les contacts personnels ou épistolaires, les études reçues, etc, nous sommes frappés par la profonde implication personnelle et affective de nos adhérents, leur désir de comprendre une histoire locale, familiale parfois, trop souvent occultée. En ce sens, la mise en place collective du sens général de l’événement est inséparable d’une démarche où chacun le revit à son compte, « au ras du sol », sans grandiloquence. 

La prochaine initiative publique de l’association aura lieu cette année dans le Var, département où la mémoire de la puissante insurrection de 51, et de sa terrible répression, est encore bien vivante.

 

René Merle

* Depuis, d’autres associations ont rejoint l’Association, telles : Les Amis du Vieux Riez (04), Les Amis du Vieil Istres (13), Résonnances de Vinon (83), l’AMI de Corbières (84), TETEA de Sainte-Tulle (04).