PIERRE JOIGNEAUX

PIERRE JOIGNEAUX

 sa vie et ses oeuvres 

par A.-J. Devarennes

Paris, Imprimerie de la Bourse du Commerce, 1903

 

Présentation

 

En 1903 paraît une brochure consacrée à Pierre Joigneaux, sa vie et ses oeuvres. Son auteur semble bien avoir été un intime de l’homme dont il entend honorer la mémoire – n’affirme-t-il pas avoir puisé une partie de son information dans les nombreuses notes manuscrites que Joigneaux lui a laissées comme dans les entretiens qu’ils ont eus ensemble ? – mais son nom, A.-J. Devarennes, reste celui d’un parfait inconnu. Sauf à découvrir sa véritable identité dans le « je » dont il use en rapportant des souvenirs auxquels il se trouve personnellement associé.

Ainsi, à propos du docteur Charles Moreau qui fut à Saint-Hubert (Ardenne belge) « le camarade d’exil de Joigneaux et vécut sous son toit » : « Toujours la canne à la main, rapporte notre biographe, la boîte à herboriser sur le dos, dès que la température s’adoucissait, il parcourait les champs, les prés, les landes, les bois et les marais où il entrait gaillardement ayant souvent de l’eau jusqu’à la ceinture et quelquefois votre serviteur sur les épaules, pour lui éviter les rhumes de cerveau et les enrouements. » Un serviteur, convenons-en, qui devait être encore bien jeune pour bénéficier de semblable traitement, même si ce traitement lui était prodigué par un botaniste « taillé en hercule ».

Quelques lignes plus tôt et déjà à propos de Saint-Hubert, Devarennes en livre plus encore. « Si les proscrits étaient généralement mal vus dans les petites villes de la Belgique, leurs enfants étaient aussi mal accueillis dans les écoles. On nous traitait de païens, sans se soucier des observations des professeurs. Aussi, mon père jugea-t-il à propos de m’envoyer au collège de Virton, une jolie petite localité située près de la frontière française. Là, du moins, je trouvai de braves cœurs qui battaient à l’unisson des nôtres.

La haine de l’Empire, en effet, ne nous empêchait pas d’admirer la valeur de nos soldats, et après avoir trinqué, à Saint-Hubert, au milieu des proscrits, au succès de nos armes en Crimée, j’étais bien heureux, au collège, de célébrer, plus tard, avec mes camarades, les hauts faits de nos troupiers en Italie. » Hauts faits qui, sauf erreur de notre part, datent de 1859. Cette année-là, Philippe-Auguste Joigneaux, le fils de Pierre, a précisément treize ans, l’âge de fréquenter un collège…

Un demi-siècle plus tard, le fils usera d’un pseudonyme, désormais transparent, [Philippe]-A[uguste] J[oigneaux] Devarennes – Varennes, le nom du hameau de la commune de Ruffey (Côte-d’Or) d’où sont originaires les Joigneaux – pour signer une biographie qui se révèle être un utile complément aux Souvenirs historiques publiés par l’irréductible républicain, du moins pour ce qui touche à son enfance et à certains épisodes de sa carrière.

 

La saisie du texte respecte, le plus scrupuleusement possible, la typographie, l’orthographe et la ponctuation de l’ouvrage.

 

À propos de Pierre Joigneaux : 

L’homme :  

Pierre Joigneaux, Souvenirs historiques … [Texte intégral et Table onomastique] ; 

Daniel-Paul Lobreau, Pierre Joigneaux (1815-1892) ou la République en sabots, Université de Lyon 3, Thèse de doctorat sous la direction de G. Garrier, 1995, 3 vol. [disponible sur micro-fiches à l’Université de Lille 3, Bibliothèque Georges Lefebvre, cote MIC TH 1877] ; 

Pierre Lévêque & Renée Lamberet, « Pierre Joigneaux », dans Jean Maitron (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Paris, Éditions ouvrières, 1964- [http://biosoc.univ-paris1.fr/frameset/maitron.htm]. 

Le proscrit :                       

Maurice Evrard, Luc Hiernaux & Jean-Pol Weber, « 1853-1877 : Saint-Hubert dans les Souvenirs de Jacques Marinus, directeur de prison », De la Meuse à l’Ardenne, 25 (1997), pp. 33-101  ;

Maurice Evrard, Luc Hiernaux & Jean-Pol Weber, « De tout et de rien à propos des Souvenirs de Jacques Marinus », De la Meuse à l’Ardenne, 30 (2000), pp. 89-106 ;

Jean-Pol Weber, Les proscrits français à Saint-Hubert (Ardenne belge), Les Mées, Association 1851 pour la mémoire des résistances républicaines, 2003 

 

[Table onomastique]

 

Luc Hiernaux & Jean-Pol Weber (novembre 2004)

[luchiernaux@yahoo.fr ou jeanpolweber@skynet.be]