Jean Chaubet

Article publié in Martine Camiade (dir.), L’Albera terre de passage, de mémoires et d’identités. Terra de pas, de memòries i d’identitats, Perpinyà, Presses universitaires de Perpignan, 2006, 336 p, pp. 141-165.

Jean Chaubet (1815-1871) maire démocrate-socialiste de Laroque-des-Albères et l’insurrection du 7 décembre 1851 dans l’Albera contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte

 par André Balent

deuxième partie

 

JEAN CHAUBET ET LA RÉSISTANCE AU COUP D’ÉTAT  LAROQUE-DES–ALBÈRES (7-8 DÉCEMBRE 1851) :

 

    Le coup d’État (“ l’Opération Rubicon ”), minutieusement organisé, eut lieu le 2 décembre, date anniversaire du couronnement de Napoléon Ier (1804) et de la bataille d’Austerlitz (1805). La résistance parisienne fut rapidement jugulée par le pouvoir : dès le 5 décembre il maîtrisait la situation. L’événement majeur de 1851 fut la résistance armée dans plusieurs départements de “ province ”[1]. Elle fut particulièrement vive en Provence, en particulier dans le Var et les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence). Elle concerna aussi le Languedoc (Hérault). Ces départements connurent, surtout les deux premiers, de véritables soulèvements armés. Les Pyrénées-Orientales ne restèrent pas à l’écart. L’insurrection embrasa le tiers oriental du département les 7 et 8 décembre et concerna environ 10.000 hommes[2].

    L’insurrections se fit au nom de la constitution de 1848, bafouée par un “ parjure ”, le chef de l’État. Cadre institutionnel qui aurait permis, aux yeux des démocrates socialistes, la victoire aux législatives de mai 1852, la Seconde République devait être défendue contre ceux qui bafouaient sa loi fondamentale. Ceux qui prirent les armes eurent conscience de lutter pour la légalité.

    L’organisation d’un vaste mouvement armé supposait la concertation, la coordination, d’abord dans le département, mais aussi avec d’autres régions de la “ France intérieure ”. Les sociétés secrètes qui avaient pris le relais des clubs des premiers mois de la Seconde République formaient un réseau qui sut propager l’information et populariser le mot d’ordre d’insurrection. Le mouvement insurrectionnel nord catalan concerna la Salanque, Estagel, les Aspres et le Roussillon autour de Thuir, le sud du Roussillon autour d’Elne, le Bas Vallespir, Collioure, le piémont de l’Albera, autour de Laroque.

     Il y avait des sociétés secrètes dans la plupart des villages du piémont de l’Albera. Par exemple, celle qui avait été créée à Montesquieu avait pour le chef Joseph Albert. Jean Oriol fils, 45 ans, propriétaire de Montesquieu, explique qu’il avait été initié, avec Jean Llarguet, également de Montesquieu au début du mois de mars 1851. La réunion avait eu lieu près de la métairie Pagès, dans un ravin appelé còrrec d’en Xabrí. Cette société secrète rassemblait plusieurs personnes. Elles étaient en contact avec des “ rouges ” de la commune voisine, Villelongue-dels-Monts, parmi lesquelles le maire de la commune, Pierre Badie, et Jean-Baptiste Vigo dit Lo Figaral, fils d’un important propriétaire foncier, acheteur de biens nationaux[3]. Des citoyens de communes voisines comme Laroque et Montesquieu étaient présents. Barthélemy Molins, de Laroque, prit Oriol par la main, lui mit un bandeau. À genoux, il dut toucher un “ petit Christ ” et un poignard sensé devoir “ servir à tuer tous les traîtres à la société ”. Il jura “ haine à la monarchie et fidélité au carbonard (sic)[4]. Ce cérémonial n’avait rien de très particulier. On le retrouve, avec quelques variantes, dans d’autres sociétés secrètes nord catalanes ou d’autres départements. Ce cérémonial empruntait, comme on le voit aux rituels de la franc-maçonnerie et, surtout, des carbonari dont ces sociétés secrètes étaient les héritières. À Laroque, outre Jean Chaubet qui est, dans toutes les dépositions, désigné comme l’âme du mouvement de résistance, les démoc. socs. locaux avaient comme leaders le menuisier Joseph Molins, 42 ans, qui recevait et lisait le “ journal ” (à coup sûr, à cette date, L’Émancipation de Toulouse, diffusée par des “ activistes ” comme Jean Batlle d’Alrles-sur-Tech ou Joseph Carbonell, d’Ur, le seul conseiller général “ rouge ” des Pyrénées-Orientales) dans son atelier et son cousin Barthélemy Molins[5], conseiller municipal.

     Jean Chaubet, devenu récemment maire de son village natal, fut un le personnage central de la résistance dans cette partie de la Catalogne Nord.

     Son rôle a été évoqué par Horace Chauvet[6] (son petit-fils) et Peter McPhee[7]. Laroque devint l’épicentre albérien de l’insurrection citoyenne contre le coup de force anticonstitutionnel du prince président. À partir de ce village se rassemblèrent des personnes venant de Montesquieu, Villelongue, Sorède, Saint-Génis… Jean Chaubet réunit le conseil municipal le 7 décembre qui vota à l’unanimité une délibération mettant en cause le président de la République : “ (…) Louis-Napoléon ayant été nommé Président de la République française et ayant été soumis au serment de fidélité envers la République et la Constitution ; 

    Attendu qu’il s’est rendu indigne de la confiance qui lui a été donnée par le suffrage universel en se rendant parjure, le 2 décembre courant, en violant la constitution qui lui a été confiée par ces motifs, et s’inspirant de l’article 110 de la Constitution, qui la met sous la sauvegarde de tous les Français, même au prix de leur vie, croient devoir protester contre le tyran et prennent les armes pour défendre le dépôt sacré confié au parjure. Le conseil, à l’unanimité, veut participer à cet acte de justice ainsi qu’un bon nombre d’électeurs instruits de cette démarche. (…) ”[8].

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Délibération du conseil municipal de Laroque-des-Albères, 7 décembre 1851, copie, feuille rajoutée ultérieurement au registre, ADPO, 18 EDT 20, archives communales de Laroque-des-Albères, déposées aux ADPO

Le texte de cette délibération extraordinaire du conseil municipal ne fut pas consigné dans le registre officiel. À la date du 7 décembre, on y trouve par contre une délibération ordinaire qui traite des problèmes du “ bornage entre la commune et les propriétaires qui confrontent avec la forêt communale soumise au régime forestier ”.

    Cette réunion se fit vers 18 heures 30, en présence d’un grand nombre de personnes, le maire ayant prévenu la population que “ les affaires étaient sérieuses et qu’on se réunissait à la commune par ordre de Mr le maire ”[9]. D’après la déposition de Joseph Chaubet, frère de Jean, devenu maire de Laroque après la répression de la tentative d’insurrection, “ la notoriété publique accuse les douze membres du conseil municipal, le maire en tête, de s’être réunis à la maison commune, d’avoir fait venir plusieurs habitans (sic) connus pour leur exaltation démagogique ”[10]. À la suite de d’adoption de la délibération extraordinaire, une troupe d’environ 200 hommes se rassembla à Laroque au son du tambour et prit le chemin de Saint-Génis, avec Jean Chaubet à cheval à sa tête. L’insurrection ayant été déclenchée au plan départemental, il fallait organiser le rassemblement à Laroque des citoyens de cette commune et de ceux des communes voisines marcher sur Céret, siège de la sous-préfecture et du tribunal. Les affiliés de Montesquieu à la société secrète furent avertis qu’ils devaient se rendre à une réunion à la Trompette Basse. Armés de fusils, ils y rencontrèrent les groupes armés venant de Laroque et de Villelongue avec à leur tête Jean Chaubet à cheval. Tous décidèrent de marcher en direction de Céret, comme prévu. Mais, les nouvelles en provenance du chef-lieu de l’arrondissement apportées par deux messagers domiciliés à Oms, émissaires de Pey[11], le principal leader démocrate socialiste de Céret, étaient mauvaises. D’après le témoignage de Jean Oriol, ils tinrent alors conseil et les avis divergèrent : Jean Chaubet, de Laroque, voulait continuer alors que Jean-Baptiste Vigo, de Villelongue, et Joseph Albert, de Montesquieu pensaient qu’il fallait renoncer. “ Vous ne voulez donc pas venir, s’exclama Chaubet, alors j’irai donc seul rejoindre les camarades de Maureillas ”. À la Maüt, à proximité de la fontaine de Sant Martí de Fenollar, les membres des sociétés secrètes de Laroque, Montesquieu, Villelongue le Boulou et Maureillas devaient rencontrer ceux qui venaient du Perthus afin de converger ensemble vers Céret[12]. Mais l’entreprise tourna court, car, comme le constatèrent les chefs communaux de l’insurrection lors de leur conciliabule des Trompettes Basses, il y eut “ trahison ”, que Jean Chaubet attribua, si l’on en croit la déposition de Barthélemi Sabaté, à François Pey, l’activiste  “ rouge ” de Céret.

    Jean Chaubet et ses amis mobilisèrent un grand nombre de personnes en les persuadant, certes, du bien fondé de l’insurrection, mais, si l’on en croit diverses dépositions de comparses qui les chargèrent afin de minimiser leur participation, en utilisant les menaces y compris celle de mort. Ainsi Jean Chaubet et Carbonnell (sans doute Carbonnell Sennen[13]) auraient obligé Barthélemy Sabaté à les suivre en lui déclarant : “ si tu ne viens pas tu seras fusillé ”. De la même façon, toujours d’après le même témoignage, il aurait déclaré, à la Trompette Basse à propos du leader “ rouge ” cérétan : “ Pey est un traître il faut le tuer ”[14]. De la même façon, Joseph Chaubet mit en cause un “ rouge ” rocatí, Pierre Casademont, qu’il accusa de s’être procuré un “ grand couteau ” afin “ d’aller égorger les membres du tribunal de Céret ”[15]. Cette violence ne fut qu’évoquée et ne put être mise en application du fait de l’échec du mouvement insurrectionnel. Il est possible que les menaces aient été proférées. Elles témoignaient de l’exaspération de personnes confiantes dans la légalité puisqu’elles étaient sûres du triomphe de leur cause dans les urnes en 1852. Cette exaspération était d’autant plus compréhensible que le coup d’État était forcément illégal, et que la constitution leur commandait de réagir contre le parjure et la forfaiture qui n’agissaient que pour leur ravir une victoire annoncée. Toutefois, ces menaces de mise en œuvre d’une violence extrême et pour le moins expéditive renforça le sentiment de peur des affidés du “ parti de l’ordre ” qui accueillirent la réussite du coup d’État avec soulagement et trouvèrent rétrospectivement que la répression menée par le préfet Pougeard Dulimbert et la commission mixte n’avait pas été assez sévère.

 

 

PROSCRIPTION ET EXIL DE JEAN CHAUBET :

 

    Jean Chaubet et ses camarades du conseil municipal et de la société secrète furent tout particulièrement visés par le préfet et la commission mixte départementale chargée d’instruire le cas des personnes impliquées dans la résistance au coup d’État. À Laroque, les autorités parlèrent de “ complot ” puisque la “ bande ” locale avait mis à exécution le projet de s’emparer de Céret, projet auquel avaient renoncé les démocs-socs du Perthus et de Maureillas, sans parler de ceux de Céret. Aux yeux de Pougeard Dulimbert, le cas de Jean Chaubet était particulièrement grave, car il était “ convaincu d’avoir organisé la bade de Laroque qui s’est portée en armes sur Céret et qui en avait pris le commandement ”. L’autre rocatí considéré comme particulièrement dangereux était Étienne Sabaté, dit Fabàs, scieur de long : en premier lieu, il avait porté le drapeau rouge, à la tête de la bande ; ensuite, fait rarissime chez les insurgés, il était un repris de justice, condamné à cinq ans de prison pour attentat à la pudeur. Parmi les autres personnes compromises dans le “ complot de Laroque ”, ayant participé à la réunion du 7 à la mairie, se trouvaient les deux frères Jean-Baptiste (arrêté le 8) et Charles Vigo, de Villelongue. Les douze membres du conseil municipal eurent le temps de prendre la fuite, sans doute en Espagne pour la plupart[16]. Huit rocatins, finalement, furent condamnés par la commission mixte. Le nombre de citoyens visés était nettement moindre que celui de ceux qui furent réellement compromis dans le “ complot insurrectionnel.

    Jean Chaubet fut condamné par la commission mixte à la peine de déportation en Algérie avec la mention “ plus ”. Seul, du fait de ses antécédents, Étienne Sabaté fut condamné à la déportation à Cayenne, peine commuée ultérieurement en “ Algérie plus ”. Joseph Cantuern, Joseph Gras, André Coussanes furent condamnés à l’expulsion de France.

    La peine de Jean Chaubet fut la même que celle qui fut infligé à Joseph Albert, de Montesquieu ou aux frères Jean-Baptiste et Charles Vigo de Villelongue (comptabilisés respectivement à Millas et à Perpignan où ils travaillaient, mais impliqués dans le mouvement de Laroque). Il faut remarquer à ce propos que les personnes condamnées à la déportation en Algérie (avec mentions plus ou moins) étaient généralement considérées comme “ les chefs politiques des communes (…) qui ont abusé de l’influence que leur donnait leur position…pour pervertir les populations ” et qui “ ont abusé de leur position pour pervertir les populations ”[17].

    Jean Chaubet franchit la frontière et s’installa à Figueres. Il y vécut jusqu’à son amnistie, le 16 janvier 1853[18]. Son demi frère, Joseph Chaubet avait été nommé maire à sa place. Il usa de son influence sur les autorités afin d’obtenir leur clémence pour les proscrits de Laroque. Le 7 septembre 1852, il écrivait au préfet pour rappeler qu’il avait “ sollicité la grâce pour les hommes de [sa] commune qu’un entraînement urbain avaient égarés ”. Toutefois, ajoutait-il, “ j’ai toujours fait moins pour celui que j’aime le plus que pour celui que je considère  le moins de mes administrés ”. Certes, il déplorait  l’incartade ” de son frère, mais il estimait que “ le lendemain ” du soulèvement son “ malheureux frère (…) pleurait ses erreurs et son apostasie (sic) ”. Il sollicitait donc sa grâce car il était convaincu (ou faisait semblant de le croire) “ de l’adhésion sincère ” que son “ jeune frère donne au gouvernement de louis Napoléon Bonaparte ”[19]. Peu de temps après la proclamation officielle de l’Empire, le 13 décembre 1852, dans une pétition adressée, depuis “ l’Espagne ” (où il affirmait qu’il était “ détenu politique ”), au tout nouveau Napoléon III , Jean Chaubet qui se décrivait comme étant “ désabusé aujourd’hui (…) des espérances irréalisables ” reconnaissait que “ l’Empire proclamé par une majorité si imposante, est le règne de la stabilité, de la protection de tous les intérêts ”. Il ajoutait : “ en un mot, c’est la démocratie incarnée dans le pouvoir héréditaire ”. Prétendant se rallier au régime, il n’aspirait qu’à une chose : “ vivre tranquile (sic) au sein de sa jeune et nombreuse famille ” qui ne l’avait pas rejoint dans son exil[20]. Le 16 janvier 1853, le ministre secrétaire d’État à la Police générale faisait savoir au préfet des Pyrénées-Orientales que, le 5 janvier 1853, “ S.M.I. a daigné autoriser à renter à son domicile Chaubet, Jean, boucher à Laroque… ”[21]. Ce ralliement était de pure circonstance car Jean Chaubet conserva intactes de ses convictions de quarante-huitard.

    Ainsi, dans une note du 1er mars 1858, on pouvait lire que Jean Chaubet, “ ancien maire rouge ”, “ chef très dangereux, influent, est comme le dieu des démagogues ”. Circonstance aggravante, on trouva chez lui des lettres qui montraient que, depuis sa grâce et son retour à Laroque, il était “ en correspondance avec la société des proscrits de Barcelone ”[22] et qu’il parlait “ dans l’une de ces lettres des accapareurs de l’argent du peuple qui mourra dans la misère et la honte ”. Arrêté à la suite de cette perquisition, il fut mis à disposition des autorités qui pensaient qu’il fallait le déporter en Algérie[23]. À notre connaissance, cette mesure ne fut pas mise en application. Onze ans plus tard, en avril 1869, on retrouva Jean Chaubet qui fit campagne[24] pour Emmanuel Arago, candidat républicain aux élections législatives du 14 mai dans les Pyrénées-Orientales.

    Après son veuvage et son remariage (cf. supra), Jean Chaubet semble avoir fréquenté assidûment Perpignan où vivaient au moins deux de ses fils. Il mourut à Perpignan, 5 rue des Moulins, le 3 juin 1871[25], après avoir réglé quelques mois auparavant ses problèmes de succession (cf. supra), en particulier des problèmes immobiliers, de legs et de testament chez Me Gambus (Perpignan), Fabre (Perpignan) et Companyo (Céret). Il eut donc le temps d’apprendre la nouvelle de l’écrasement de la Commune de Paris.

    Son parcours montre comment s’enracina en Roussillon, à partir de la Seconde République, un courant politique et idéologique majeur. L’examen du destin de quelques uns de ses descendants confirme que cette “ tradition ”, fut véhiculée par la mémoire familiale et se prolongea, dans ce cadre, presque jusqu’à nos jours. On ne peut en dire autant de la mémoire villageoise. Personne ou presque ne souvient aujourd’hui, à Laroque, comme ailleurs en Catalogne Nord, des dramatiques événements de décembre 1851 : l’oubli et, surtout, l’occultation ont fait leur œuvre[26].

 

 

QUELQUES UNS DE SES DESCENDANTS :

 

     Parmi ses enfants, deux se distinguèrent au plan politique : Pierre né en 1846, représentant de commerce, et Joseph, négociant, né en 1854. Tous deux vécurent à Perpignan et demeurèrent fidèles aux engagements politiques de leur père. Par contre, son petit fils, Horace Chauvet, choisit une autre voie… Ses arrière-petits-fils, Léon Chaubet et René Chauvet surent demeurer fidèles au chemin tracé par leur ancêtre rocatí des années 1848-1851.

 

    Pierre Chaubet

    Pierre Chaubet[27], qui fut aussi juge au tribunal de commerce, fut domicilié d’abord 5 rue Petite la Réal, puis 19 place aux Mulets. Il épousa le 25 avril 1871 Anaïs Rous (ou Roux)[28]. Il fut un actif militant des “ Cercles socialistes-révolutionnaires ” des Pyrénées-Orientales fondés en 1881 à la suite des élections législatives du 21 août et qui présentèrent deux candidats, Pierre Hortala, dans la première circonscription de Perpignan et Albert Lavigne (ancien communard originaire de Peyrestortes), dans la deuxième[29]. Pierre Chaubet fut, dès novembre 1881, président du cercle d’Études sociales de Perpignan. Il s’associa, avec ses camarades socialistes-révolutionnaires, à la tentative éditoriale de la “ citoyenne ” d’origine polonaise, Paule Mink (1839-1901)[30], militante du P.O.F. (Parti ouvrier français) guesdiste puis de la F.T.S.F. (Fédération des travailleurs socialistes de France : elle assista à son congrès de Saint-Étienne, 25-30 septembre 1882[31]), et affiliée à la franc-maçonnerie. Paule Mink alors domiciliée à Montpellier dirigea de décembre 1881 jusqu’au début de 1883, Le Socialiste des Pyrénées-Orientales. Élu au conseil municipal de Perpignan en janvier 1881 à l’issue du second tour (liste du comité républicain radical), il fut également deux fois candidat lors de renouvellements de la moitié des conseil généraux, dans le canton de Perpignan-Est en août 1883 (au 2e tour, il se désista en faveur d’Alphonse Simon, maire radical de Perpignan) et en juillet-août 1889 (il se désista en faveur de François Ramonet, conseiller général sortant). Il fut, conseiller municipal de Perpignan, élu en janvier 1881, au deuxième tour (sur la liste du “ comité républicain radical ”) et le 12 février 1882 à une élection complémentaire (7 sièges à pourvoir), sur la liste socialiste révolutionnaire présentée par le “ cercle d’études sociales ” de Perpignan.[32] Après l’échec de la première tentative socialiste en 1883, on le retrouva aux côtés des radicaux. Mais, au moment de la crise boulangiste, il fut président du “ comité républicain contre la candidature Simon ” : le maire de Perpignan, réélu en mai 1884, était également accusé de corruption dans l’affaire de l’adduction d’eau de la ville. Il fut à nouveau candidat en 1892 (liste de “ radicaux intransigeants ”) et en 1896 (liste de “ concentration républicaine ” de L’Indépendant). Pierre Chaubet fut également juge au tribunal de commerce. Il adhérait à la franc-maçonnerie : il fut membre de la loge “ La Parfaite Union ” qui fonctionna jusqu’en 1886. En 1898, il s’associa à l’initiative prise, en vain, par Emmanuel Brousse (de l’Indépendant) afin de la réactiver.[33] On ne peut que souligner, à ce propos, que sa proximité avec celui qui deviendra une des chevilles ouvrières de L’Indépendant a peut-être facilité l’embauche de son neveu Horace Chauvet comme rédacteur de ce journal.

    Pierre Chaubet eut deux fils. Léon Chaubet[34], représentant de commerce, né et mort à Perpignan (10 février 1883 — 1er novembre 1960) eut un engagement très marqué à gauche. Il fut militant du Parti socialiste S.F.I.O. (jusqu’en 1957) et du Parti communiste (de 1957 à 1960). Il conserva le souvenir de l’histoire de son grand-père, maire de Laroque en 1851 : d’après la nécrologie publiée dans Le Travailleur Catalan, Léon Chaubet aurait été impressionné par le fait que les communistes conservaient le souvenir de la geste de son grand-père dans la lutte contre le coup d’État du 2 décembre et que ce fut cela qui aurait en partie motivé son adhésion au P.C.F. en 1957[35]. Aux élections municipales de Perpignan (6 mai 1929), il fut candidat sur la liste socialiste conduite par Jean Payra qui fut seul élu, au second tour. Il obtint 3153 voix.[36] Il fut élu en mai 1935, à l’issue du 2e tour, sur la liste d ’“ union des gauches ” conduite par Jean Payra. Il reçut une délégation spéciale afin de suppléer au 5e adjoint chargé de l’octroi et des régies municipales[37]. En avril 1958, il signa, en sa qualité d’ancien adjoint socialiste de Jean Payra un appel en faveur de Raoul Vignettes, secrétaire fédéral du P.C.F., candidat aux élections cantonales à Perpignan Est.[38] Léon Chaubet se maria deux fois, le 10 février 1911 à Torreilles avec Joséphine, Catherine, Marie Tiffou et le 12 mai 1947 avec Bertila Canet de la Asunción. Ce deuxième mariage le ramenait à ses racines rocatines. Le frère aîné de Léon, Marcel Chaubet (Perpignan, 29 avril 1881 – Laroque-des-Albères, 29 avril 1908) était lui aussi représentant de commerce. Il semble avoir gardé des liens plus étroits avec Laroque. Mais il était apparemment moins militant. En 1905, il était domicilié à Paris, 14 rue des Amandiers, 20e arrondissement. Le 10 1899, il fut condamné par le tribunal de Céret à 16 F d’amende pour outrages et, le 18 juillet 1905 à 25 f d’amende par la 1ere chambre du tribunal correctionnel de la Seine pour infraction à la loi sur les loteries. Il effectua son service militaire entre le 14 novembre 1902 et le 19 septembre 1903 au 12e régiment d’infanterie et fut libéré avec un certificat de bonne conduite[39].

 

 Joseph Chaubet

    Joseph Chaubet[40] était représentant de commerce à Perpignan. Il demeurait (1891) 9 rue Petite la Real. Militant comme son frère Pierre, il fut, en août 1881, président du “ Comité révolutionnaire socialiste ” de la première circonscription de Perpignan qui soutenait la candidature de Pierre Hortala aux élections législatives. Il fut membre du cercle d’Études sociales animé par Paule Mink. Plus tard, il adhéra à diverses organisations (le “ Cercle des Montagnards ” puis le “ Réveil social ”) où les socialistes des années 1881-1883 côtoyaient les plus avancés des radicaux. En janvier 1895, il participa à la fondation de la Fédération socialiste des Pyrénées-Orientales (P.O.F). Il quitta le P.O.F. en mai 1898, car il fut de ceux des socialistes catalans qui désapprouvèrent le maintien au second tour du candidat de ce parti, Justin Alavaill, contre le radical en lice. Il fut, en août 1899, un des fondateurs de l’Union socialiste des Pyrénées-Orientales qui adhéra au P.S.F.[41] Après l’unité socialiste de 1905[42], Joseph Chaubet demeura membre de la S.F.I.O.

    Joseph Chaubet fut élu conseiller municipal de Perpignan en 1884 (au 2e tour sur une liste radicale), en 1888 (au 2e tour sur la liste issue de la       fusion entre la liste républicaine de L’Indépendant et la “ liste républicaine de l’alliance socialiste ” soutenue par L’Éclaireur[43], opposée aux conservateurs). Aux élections municipales de mai 1892, candidat de la liste républicaine radicale et socialiste, il se retira au second tour pour permettre la fusion entre deux listes.[44] En mai 1896, il fut à nouveau candidat à Perpignan sur une liste radicale–socialiste et fut élu à l’issue du second tour (10 mai). Il fut à nouveau élu en mai 1904, au 2e tour (14 mai), sur la liste radicale socialiste (qui intégrait des adhérents de l’Union socialiste, jauresiste) conduite par le maire sortant, Louis Caulas. Il fut à nouveau candidat en 1908 (4 et 11 mai), cette fois sur la liste socialiste qui n’obtint que 400 voix en moyenne. Au premier tour, il obtint 751 voix et fut, au 2e tour, le seul socialiste unifié élu au conseil municipal de Perpignan.[45]

    De même que son frère Pierre, nous ignorons quand il mourut : son nom ne figure pas sur les états civils de Perpignan et de Laroque.

Horace Chauvet :

    Petit fils de Jean Chaubet, fils du seul enfant du maire de Laroque de 1851 dont le nom fut orthographié “ Chauvet ” sur son acte de naissance, Horace Chauvet[46] naquit à Marseille où son grand-père maternel, déjà charpentier de marine à Saint-Laurent-de-la Salanque s’était établi un temps, tentant de créer dans la cité phocéenne une fabrique de barques. Comme son père, marin de profession, était mort l’année précédente, Horace revint à Perpignan où il suivit des études secondaires au collège jusqu’au baccalauréat. Ses deux oncles, Pierre et Joseph Chaubet, furent ses témoins lors de son mariage à Perpignan le 19 août 1899 avec Louise Adouy, née dans cette ville le 21 septembre 1876, fille d’Henri Adouy et de Louise Fourriques, charcutiers. Journaliste à l’Indépendant dès 1894, il convient de noter que son recrutement fut sans doute facilité par son oncle Pierre Chaubet qui côtoyait Emmanuel Brousse, directeur de l’imprimerie du journal à la loge “ Les Amis de la parfaite Union ”. Horace Chauvet fit une carrière politique dans les rangs du républicanisme modéré, courant que soutenait le journal dont il était l’un des rédacteurs. Il fut conseiller général et siégea au conseil municipal de Perpignan. Curieux, il fut un polygraphe prolixe qui s’intéressa en particulier à l’ethnographie nord catalane (dommage qu’il ne cite jamais ses sources orales !) et à l’histoire politique des Pyrénées-Orientales.[47] Le fils d’Horace Chauvet, René (17 janvier 1900 — 24 novembre 1984), professeur d’espagnol au lycée Arago, renoua avec la tradition de gauche “ avancée ” qui était celle de la famille depuis la Seconde République. Il fut notamment entre 1958 et 1964, un militant du P.S.A. puis du P.S.U. qui prit nettement position contre la Guerre d’Algérie.[48]

    Cette histoire familiale montre comment un engagement en faveur des “ Rouges ” lors des années décisives de la Seconde République, est devenu – à la seule exception d’Horace Chauvet qui a voulu minimiser, dans ses écrits, la portée des événements de décembre 1851 dont un des acteurs locaux les plus décidés fut son grand-père – une “ tradition familiale ” qui a trouvé son prolongement sur plus d’un siècle.

 

Perpignan, avril 2005.



[1] Une bonne synthèse de la résistance pour l’ensemble de la France (elle oublie cependant les Pyrénes-Orientales) : Claude LATTA, “ La résistance au coup d’État du 2 décembre 1851 ”, 1851, une insurrection pour la République. Événements, mémoire,  littérature, Association 1851, pour la mémoire des résistances républicaines, Les Mées, 2004, pp. 9-57.

[2] Le meilleur récit de l’événement in McPHEE, 1995, pp. 368-387.

[3] Sur Jean –Baptiste Vigo (1759-1852) et ses enfants issus d’une union extra-conjugale et tardivement légitimés, en particulier Jean-Baptite et Charles, membres d’une société secrète “ rouge ”, voir : Martina CAMIADE, “ Homes i masos de l’Albera : el mas d’en Durbau de la Roca (s. XVIII-XX) ”, a L’Albera i el patrimoni en l’espai transfronterer, actes du col·loqui interncional de Figueres (1-2 abril de 2004), Consell comarcal de l’Alt Empordà, Figueres, 2005, pp. 164-175. Jean Baptiste fils et Charles ne vivaient pas en permanence à Villelongue et, exclus, semble-t-il, de l’héritage, devaient pour des raisons professionnelles travailler le premier à Millas (comme journalier), le second à Perpignan (tailleur d’habits).

[4] A.D.P.O., 1 M 553, condamnés politiques, dépositions, arrondissement de Céret, déposition de Jean Oriol fils devant le juge d’instruction de Céret, Céret, 26 janvier 1852.

[5] A.D.P.O., 1 M 553,  “ affaire ” de Laroque, listes et déposition de Bathélemi (sic) Sabaté dit Gayou, 48 ans, scieur de long, palais de justice de Céret, 12 janvier 1852.

[6] CHAUVET, op. cit., 1909, pp. 113-115. Il écrit d’ailleurs Jean “ Chauvet ” au lieu de “ Chaubet ”.

[7] McPHEE, op. cit., 1995, pp. 375-376.

[8] Cette délibération feuille volante rajoutée a posteriori et collée au registre des délibérations du conseil municipal de Laroque (A.D.P.O.,  78 EDT 20, registre des délibérations du conseil municipal de Laroque-des-Albères. Au bas de ce texte sont écrites, au crayon, visiblement de la même main que celle qui a retranscrit cette délibération (dont nous savons que trois exemplaires furent écrits le soir du 7 décembre 1851) : “ 16 septembre 1900 ” ; “ 6 janvier 1897 ” ;  “ 13 8bre1900 ”.

[9] A.D.P.O., 1 M 553, déposition de Barthélemy Sabaté, doc. cit.

[10] A.D.P.O., 1 M 553, déposition de Joseph Chauvet [sic = “Chaubet], devant Antoine Comes,  juge d’instruction à Céret, mairie de Laroque, 26 décembre 1851.

[11] Il s’agit de François Pey,  dit Favel, négociant à Céret.

[12] A.D.P.O., 1 M 553,  déposition de Jean Oriol, doc. cit.

[13] A.D.P.O., 1 M 553, listes nominatives. Sennen Carbonnell, propriétaire de 27 ans célibataire, 5000 F de revenus, “ s’est fait remarquer par une violent hostilité au gouvernement et a fait partie de la réunion du 7 à Laroque ”.

[14] A.D.P.O., 1 M 553, déposition de Barthélemy Sabaté, doc. cit.

[15] A.D.P.O., 1 M 553, déposition de Joseph Chauvet [Chaubet], doc. cit.

[16] A.D.P.O., 1 M 553, affaire Laroque et complot, états nominatifs et  mandats d’amener.

[17] cf. BALENT, op. cit., 1973.

[18] Nos recherches à l’Arxiu històric comarcal de Figueres ont été vaines. Nous n’avons pas retrouvé la trace du séjour de Jean Chaubet dans une ville où il pouvait trouver nombre de citoyens qui partageaient des idées proches des siennes. Nous remercions chaleureusement Èrika Serna, directrice des archives de l’Alt Empordà qui a mis à notre disposition les documents susceptibles de conserver la trace du séjour de Jean Chaubet.

[19] A.D.P.O., 1 M 565, lettre de Joseph Chaubet, maire de Laroque-des-Albères, 7 septembre 1852.

[20] A.D.P.O., 1 M 565, lettre “ d’Espagne ” envoyée le 13 décembre 1852 par Jean Chaubet à sa Majesté Impériale Napoléon III empereur des Français, par l’intermédiaire de son frère qui fit légaliser sa signature par le sous-préfet de Céret (15 décembre 1852).

[21] A.D.P.O., 1 M 565, ministère de la Police générale au préfet des Pyrénées-Orientales, 16 janvier 1853.

[22] Sur laquelle il conviendrait de faire des recherches…

[23] A.D.P.O., 1 M 565, , note, arrondissement de Céret, 1er mars 1858

[24] McPHEE, op. cit., 1995,  p. 417.

[25] A.C. Perpignan, état civil ; A.D.P.O., 124 W 457.

[26] Sur l’occultation de la résistance au coup d’État du 2 décembre cf. BALENT, in Association 1851, Les Mées, 2004, op. cit.

[27] André BALENT, “ Chaubet Pierre ”, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (DBMOF) , dir. Jean MAITRON, XI, Éditions ouvrières, Paris, 1973, p. 184.

[28] Le mariage eut lieu à Perpignan. Son épouse fut, dans des documents divers autres que ses actes de naissance et de mariage désignée sous le patronyme de “ Rous ”. De fait, elle naquit à Perpignan le 19 septembre 1851. Ses prénoms étaient en fait “ Anne, Thérèse, Françoise ”. Elle était la fille naturelle, non reconnue par son père, de Thérèse Roux, repasseuse à Perpignan, âgée de 19 ans, née à Elne. Sur son acte de mariage avec Pierre Chaubet, elle signa “ Anaïs Roux ”. Elle mourut à Perpignan le 25 avril 1913 (A.C. Perpignan, état civil). 

[29] André BALENT, “ El partit socialista en el Rosselló : una temptativa prematura (1881-1883) ”, Aïnes, annals del centre pluridiscilinari d’estudis catalans, centre universitari de Perpinyà, Perpignan, 1974, pp. 60-100.

[30] Jean MAITRON, “ Mink Paule ”, DBMOF, XIV, Éditions ouvrières, Paris, 1976, pp. 105-107.

[31] Elle revint ultérieurement au P.O.F. puisqu’elle assista à son congrès de Roubaix (29 mars-7 avril 1884)

[32] Pierre Chaubet obtint 168 voix. Après Jacques Salettas, marchand de morue, il fut le candidat qui obtint le plus de voix de sa liste.

[33] Patricia RAMON-BALDIE, Jacques MONGAY, Deux siècles de maçonnerie en Roussillon (1744-1945), Les Presses Littéraires, Saint-Esteve, 2003, cf. plus particulièrement les pp. 183-186.

[34] Fils de Pierre et non de Joseph, comme nous l’avons écrit par erreur sur notre notice (“ Chaubet Joseph ”  du DBMOF, XI, 1973, p. 184) et sur notre article de Massana, op. cit., 1973. Il faut dire que les deux frères portaient tous deux le prénom de “ Joseph ” et que seul “ Pierre ” (prénom usuel) le portait en premier alors que “ Joseph ” (prénom usuel) ne le portait qu’en second.

[35] Le Travailleur Catalan, 12 novembre 1960.

[36] Horace CHAUVET, La politique roussillonnaise (de 1870 à nos jours), Imprimerie de l’Indépendant, 1934, p. 225.  

[37] Le Cri Socialiste, 20 avril 1935, 15 mai 1935.

[38] Le Travailleur Catalan,  26 avril 1958.

[39] A.D.P.O., 1 R 458, registre matricule, f°1520. Nos remerciements à Miquèl Ruquet qui nous a communiqué (2004) ce document.

[40] Cf. BALENT, DBMOF, XI, op. cit. 1973 ; BALENT, Aïnes, 1, 1974, op. cit. ; CHAUVET, 1934, op. cit. ; COMPÈRE-MOREL (dir.), Encyclopédie socialiste syndicale et coopérative de l’Internationale ouvrière, HUBERT-ROUGER, La France socialiste, les fédérations socialistes, I, Aristide Quillet, Paris, 1913.574 p. [p. 502]

[41] Parti socialiste français, parti “ réformiste ” opposé au P.O.F. “ révolutionnaire ”. Jean Jaurès s’imposa comme le  principal leader du P.S.F.

[42] Dans les Pyrénées-Orientales, entre la Fédération (guesdiste) et l’Union (jaurésiste) au congrès d’Estagel (11 juin 1905), précédée par l’unité des socialistes perpignanais le 3 juin 1905, au café Catala (André BALENT, Michel CADÉ, Histoire du Parti socialiste dans les Pyrénées-Orientales de sa fondation (1895) au congrès de Tours (1920), Conflent, Prades, 1982, 149 p. [pp. 28-29].

[43] Il se peut que le “ Chaubet ”, secrétaire de la “ société de l’Éclaireur républicain ” (Clément RIOT, La presse roussillonnaise. La premsa a Catalunya Nord, I , Des origines à 1881, Terra Nostra, Prades, 1987, 365 p. [p. 287].

[44] À cette occasion un article de la Tribune Libre (21 avril 1892) le brocarda en ces termes : “ représentant de commerce, adjoint au maire. À l’aurore de sa vie politique avait des opinions d’un rouge de sang de bœuf qui ont subi depuis cette époque toutes les transformations de vieilles affiches placardées sur nos murs ”. Information communiquée par  M. Marc Corretger (avril 2005).

[45] CHAUVET, 1934, op. cit. ; HUBERT-ROUGER, 1913, op. cit., p. 502.

[46] Cf. GAY, op. cit., 1963. On trouvera par ailleurs de nombreuses indications sur sa longue carrière journalistique et politique in Gérard BONET, L’Indépendant des Pyrénées-Orientales. Un siècle d’histoire d’un quotidien, Publications de l’Olivier, Perpignan, 2004,  764 p.

[47] Nous avons signalé dans une autre publication (BALENT, op. cit., Les Mées, 2004) comment Horace Chauvet s’efforça de minimiser la résistance au coup d’État à laquelle prit part son grand-père, maire de Laroque, afin de justifier le républicanisme modéré qui était le sien lorsqu’il publia en 1909 son histoire du parti républicain en Roussillon.

[48] André BALENT, “ Chauvet René ”, Le Midi Rouge, 5, Montpellier, 2005, pp. 4-7