La résistance républicaine en Aveyron

Annexe n° 12 : Félicitations adressées par le Conseil municipal de Rodez au préfet de l’Aveyron

 

« Monsieur le préfet, le conseil municipal vient au nom de ses concitoyens vous apporter l’expression de sa profonde reconnaissance pour l’immense service que vous avez rendu, dans ces jours de terreur et d’angoisse, non seulement à la ville de Rodez, mais encore à tout le département.

 

« L’émeute, vaincue une première fois dans votre demeure par le calme et la noblesse de votre attitude, a été définitivement vaincue et désarmée dans la rue par l’effet de sages et énergiques mesures que vous avez su prendre, et par le dévouement admirable de nos braves soldats et de leurs dignes chefs, soutenus par de nombreux citoyens qui sont venus grossir leurs rangs et partager leurs dangers.

 

« Si la guerre civile, si une lutte impie et fratricide n’ont pas ensanglanté nos murs et le département, c’est à vous, Monsieur le préfet, il nous est doux de le proclamer, c’est à vous, à votre courage, à votre sagesse que nous le devons, ce sera à jamais votre honneur et votre gloire ; ce sera pour vous un titre impérissable à notre amour et à notre reconnaissance.

 

« Le souvenir de ces journées restera dans les annales de notre cité comme un précieux enseignement de ce que peut, contre les fureurs de l’émeute, la dignité de l’homme de bien qui, comme vous, au sentiment d’un devoir d’honneur à remplir, joint la prudence qui prévoit et prévient, et cet héroïsme du dévouement qui, au besoin, irait jusqu’au sacrifice de la vie »[1].

 



[1] Arch. dép. Aveyron. : PER 609. L’Echo de l’Aveyron (1850-1851). N°696 en date mercredi 10 décembre 1851.